mardi 28 avril 2020

la confinitude de Martine

confinaise... foutaise ?
mais non  :  les morilles pointent leur nez  
et nous ??  
nous ne pouvons pas mettre le notre dehors 
sauf si notre laisser-passer nous l'autorise
alors reprenons la liste : courses, docteur, sortir le chien....
mais pas d'autorisation de sortie des morilles ....
elles n'ont pas le droit de pousser....
donc restons confinés.

jeudi 23 avril 2020

le monde d'après...

un texte de Cécile qui joue avec les suffixes 
et les préfixes 

et imagine le monde d'après...


-       Mamy ! Tu me racontes encore l'histoire de la Déconfiture, s'il te plaît, Mamy !
-      Oui, Petit, je vais te raconter …
Il y a longtemps, tout le monde disait « c'est la déconfiture » parce que nous étions en période de confinement suite au Coronavirus et nous ne savions pas comment en sortir, nous étions devenus une confination.
Petit, c'était en 2020, je me rappelle de tout !
Nous avions formé un groupe de parole, nous échangions des idées par Mail, SMS ou tél, selon nos moyens,  nous étions tous dans la même limite : ne pas sortir de chez nous ! Mais notre imagination, elle, n'en avait pas de limites... et, comme tout le monde s'inquiétait du « après », nous, confinistes affirmés, avons élaboré un projet.
Je me rappelle, ça tombait bien, la municipalité d'Espezel venait de signer pour un grand hangar avec toiture solaire pour abriter des projets et, justement, nous en avions un !
Lors de cette crise, cette pandémie qui apportait la mort à certains plus qu'à d'autres, les médecins, les médias parlaient de surpoids, les gens obèses mouraient plus que les autres et on en vint à dire que le sucre était très néfaste à l'homme, qu'il en était la cause.
Alors, comme nous étions tous déconfits à cette annonce, nous avons décidé de monter une usine de Déconfiture. Il s'agissait d'enlever, d'extraire le sucre mis habituellement pour la fabrication des confitures maison ou industrielles.
Nous avions idées et personnel, ça allait être une totale innovation !
Notre petite néoconfinette, Camille, avait plein d'idées, Paul, notre expert confilogue, à qui nous faisions totalement confiance, nous a mis au point un système inédit et, grâce à son imprimante 3D, nous pourrions en disposer rapidement.
Les enfants, Léon et Titouan, les plus confivores, pouvaient être mis aux postes de goûteurs/testeurs, tout se dessinait parfaitement bien.
Mais parfois nous avions envie de confinasser un peu, un jour Anne a été prise en flagrant délit de confinassage intégral,  elle ne faisait plus que peindre ! Plus tard son confiteor lui a permis heureusement de revenir au sein de notre confinatrerie.
Jean-François portait le ton haut et fort, il était devenu notre confiniste avec des opinions bien arrêtées, un adepte du confinage total pour tous, voire du surconfinage pour les enfants et envisageait stoïquement le reconfinement.
Dans le groupe, d'autres se rassuraient dans leur confiture…
-     Eh ! Mamy, Mamy, tu t’endors, tu as dis « confiture » au lieu de confinitude !
-     Ah ! Oui, oui,  Petit, tu as raison, confinitude, excuse Petit, je reprends...
Notre projet prenait forme doucement mais sûrement, il s’avérait super bien conficocté.
Françoise avait eu une idée lumineuse, elle avait demandé à Benoît de cultiver du chanvre pour que nous puissions faire des filtres, car pour assurer le déconfiturage de toutes nos anciennes confitures, il nous fallait évacuer 50% du sucre ajouté à la fabrication traditionnelle. Une technique bien particulière, secrète.
Il fallait penser aussi à la suite.
Lucie, qui avait déjà planté beaucoup d'arbres dont des agrumes, rares dans nos régions à cette époque, allait en planter encore et Juliette allait étendre son verger.
Nous allions bientôt pouvoir cueillir oranges, citrons, pamplemousses, oui, oui, au Pays de Sault !
Il faut dire qu'en même temps le climat changeait et il se mettait à faire chaud, parfois nous confiboullions.
Pour tout ça, pas question de confinâtrer, il nous fallait du sérieux, du certain, confirmer, valider, fut le travail de Marie-Jo.
Florian, qui rêvait de mécanique, nous configura une confiteuse capable de nous aider dans le traitement de tous ces pots que déjà nous recevions de partout. Tout le monde vidait placards,  caves, débarras, remises, où était stockée leur précieuse denrée. Il fallait faire vite, l'imprimante 3D nous avait sorti filtres, confiteuse, les différents systèmes très confidentiels de Paul, la déconfinerie tournait à fond sous sa toiture et son énergie solaire et bien sûr avec son personnel de confineurs et confineuses spécialisé.e.s.
Notre nouveau produit reconfinaturé allait faire un tabac !
Nous avions  fait des tests parce que Sébastien, confiphobe à tout crin, ne voulait pas mettre sur le marché notre produit sans cette sécurité. Odile, notre plus grande confinesse, nous apportait toute sa logique, son sérieux, sa sagesse, elle était rassurante. Néanmoins nous attendions tous le déconfinage promis, avide de devenir exconfinés.
Nous avions mis au point deux produits : des pots Reconfinaturés que nous remettions dans leurs anciens pots et nos produits de nouvelle génération, un pot Confinature de 250 gr et
un pot Confinette de 100 gr.
Que des fruits purs ou en mélange, pas de sucre ajouté, tout le monde adorait, tous les parfums étaient là. Nous avions banni les bananes parce que trop inadaptées au Plateau de Sault et bien trop énergivores en matière de transport.
Mais tu sais bien, Petit, que maintenant sur le Plateau on peut acheter, pommes, cerises, poires, oranges, nèfles, argouses, coings, citrons, pêches, abricots, cassis, groseilles, framboises, melons, arbouses, tomates, pomélos, aussi des noix... tout le monde a replanté des noyers, ils sont beaux et ne cassent pas au vent ! Les noix, on en ajoute dans nos recettes, c’est bon ce conficroquant.
Une autosuffisance est née, le chanvre isole nos maisons de bois du pays façonné à la scierie, nous mettons au point un couvercle, en chanvre aussi, pour nos confinatures, il y a du travail pour tous, plus d'obésité, la vie est belle, Petit ! Nous sommes, nous confinois, tous, devenus de véritables enconfinaturés comme disent certains, jaloux sans doute…
Ha ! Tu dors, Petit.
Dors bien.                                                                    

Cécile



vendredi 17 avril 2020

jouer avec le confinement



Et si au lieu de compter le temps qui reste et celui qui passe,

on jouait avec notre confinement ?  
Le jeu que je vous propose va vous permettre de sortir en promenade dans votre dictionnaire.  Pas besoin d’attestation dérogatoire ni de chien.  
 C’est vous qui ferez le chien en courant dans tout le dictionnaire
 en d’incessants allers et retours

 

CONFINEMENT :
Du latin confinis, « qui a la même limite »,

mot dérivé de confiner avec le suffixe ment

intéressants, les suffixes.

On les accroche à la fin des mots pour y apporter des nuances ou même des sens différents.

Ils peuvent s’ajouter aux noms, aux verbes, aux adjectifs, etc



Je vous propose juste de garder « cofin » et de modifier le suffixe

Après, vous pouvez imaginer les définitions des mots ainsi créés, 
les introduire dans des textes,
inventer des règlements,
des autorisations de sorties, 
tout ce que vous voulez, la création n’a pas de limites.


Un exemple : le suffixe « asser » donne une couleur péjorative à un verbe (rêver-rêvasser)



Donc, confinasser pourrait signifier « profiter de l’isolement pour glandouiller au lieu de télétravailler »

Ainsi,  la confinerie serait « le lieu où sont enfermés les citoyens pris en flagrant délit de confinassage »


etc etc etc

 

Et pourquoi pas y ajouter un préfixe… (ce serait quoi une néoconfinette ?)



Les possibilités sont infinies, à vous de jouer, d’y passer du bon temps, et de partager si ça vous dit.



Pour vous mâcher un peu la tâche, je vous joins un tableau avec une quinzaine de suffixes, mais il en existe bien d’autres, réels ou à inventer.  C’est pourquoi une balade dans le dictionnaire peut être intéressante.