1er jeu : avant la naissance, soyons
romantique et imaginons la rencontre.
Chacun écrit sur des papiers séparés : un objet de
genre masculin, un objet de genre féminin, un personnage masculin et un
personnage féminin.
Les papiers sont mis dans des chapeaux différents et chacun
tire au sort 1 personnage et 1 objet masculin ou féminin.
Avec le même incipit pour tous, on écrit en plaçant
directement après l’incipit l’objet ou le personnage, au choix. L’autre doit intervenir dans le texte.
En cours d’écriture, des mots restant dans les chapeaux sont
tirés au sort et lus à voix haute. Ils
doivent être placés dès que possible dans l’écriture.
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi ma pipe cassée ? Dans un monde où l’erreur ne doit plus être
humaine, où le droit chemin est le seul praticable, où il est dur de se relever
après une chute. Une hache bien affutée
au-dessus de ma tête, comme une épée de Damoclès qui risquait de tomber,
jusqu’au jour où ma route a croisé la tienne, sans téléphone ni rencontre
internet… simplement, naturellement,
comme si c’était normal ! Je t’ai
trouvée comme ça, sur le bord de la chaussée, emballée dans un sac rouge,
peut-être pour te protéger en vain car tu étais brisée en une multitude de
morceaux, éparpillés dans le sac mais rangés comme dans un tableau. Une rencontre comme aurait pu être celle
entre Johnny Hallyday et la princesse Diana…
Mais c’est grâce à la postière que j’ai pu te récupérer
consciencieusement en suivant mot à mot le guide du petit bricoleur de la FNAC. Jusqu’à recomposer entièrement ta forme, ton
aspect et ton utilité… toi ma petite
pipe en bois qui m’accompagne dans mes longues soirées d’hiver.
Aiyana
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi le marteau-piqueur que j’entendais vibrer
dans ma rue, sous la fenêtre de mon appartement. Le bruit assourdissant qui s’élevait à chaque
fois que la machine perforait le tarmac me faisait grincer les dents comme une
hache bien affutée. Je dévalai les
escaliers quatre à quatre après avoir branché le répondeur de mon téléphone et
sorti par la porte de derrière avec mon sac rouge. Au fur et à mesure que je m’éloignai de la
maison, le bruit du marteau piqueur s’estompait. Il faut dire que tout le quartier était
barricadé pour cause de travaux. On
allait remettre les routes en état pour la commémoration de la mort de la
princesse Diana, festivités qui auraient lieu à la fin de l’année. Enfin, je me retrouvai dans le centre-ville
où la postière pressée failli me renverser.
Je n’eus que le temps de sauter sur le trottoir où je me retrouvai nez à
nez avec un monsieur à l’accent étranger.
Grâce au marteau-piqueur et sans le savoir, je rencontrais celui qui
allait devenir l’homme de ma vie.
Anne
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi l’aiguille à tricoter
italienne. J’enfile les mailles, je
compte et je tricote. Il fait très froid
aujourd’hui, je suis au coin du feu. Et
soudain Patricia Kaas entre dans la maison.
Près de la cuisinière se tient une hache bien affutée pour couper le
bois puis le mettre dans le feu. Puis le
téléphone sonne deux fois, je décroche.
C’est mon amie pour me dire que je vais avoir une surprise. Je la connais mais je n’ai pas osé lui dire
que Patricia Kaas est venue avec un sac rouge très grand, avec beaucoup de
choses à l’intérieur, c’est la surprise.
Et puis la porte s’ouvre et c’est la princesse Diana. C’est mon rêve. J’ai toujours admiré cette personne pour sa
gentillesse et sa simplicité. Et puis la
postière arrive pour m’emmener du courrier et un gros colis qui vient de
Paris. Beaucoup de surprises pour cette
journée et un grand merci !
Christiane
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi, « Grand rideau noir » qui est
à la fois mon angoisse et le but de ma vie, moi Michael Jackson, mondialement
connu pour ma voix si personnelle et ma façon de marcher d’avant en arrière
pour éviter surtout la hache bien affutée que mes concurrents jaloux ont
préparée, peut-être derrière toi mon grand rideau noir.
Heureusement,
mon téléphone est caché dans ma chaussette et je peux à tout moment appeler mes
gardes du corps pour me secourir. Mais
pensons au public, à toutes mes jeunes groupies qui m’attendent derrière toi,
grand rideau noir. Dans la fente du rideau,
j’aperçois une charmante jeune-fille qui fait tourner son sac rouge pour que je
la retrouve dans cette foule. Mais
serait-elle Diana, cette princesse qui est peut-être ma groupie préférée ?
Je reçois constamment des messages d’elle ! Sa belle-mère est d’ailleurs fâchée. Il faut dire que sous des allures de grande
dame, c’est une sacrée sorcière qui pourtant vit dans un magnifique château,
parait-il. Elle ne comprend rien à mon
art. J’ai d’ailleurs bien l’intention
d’aller lui faire une aubade.
Colette
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi que l’on appelle « Petit
Louis ». Comme une évidence, un
choc au premier regard… le coup de foudre peut-être. Je ne te connaissais pas, je ne t’avais
jamais vu auparavant, simplement entendu ton nom prononcé au détour des routes
du Plateau. Louis, mon Louis, ton regard
tranchant telle une hache bien affutée, la première que j’ai goûté ta cuisine
ce samedi midi, j’ai perdu mes moyens.
Les saveurs racontaient des histoires semblables à la douceur de la
sonnerie de mon téléphone lorsque tu daignes enfin m’appeler.
D’ailleurs
mon Louis, Petit Louis, te souviens-tu de ce jour toi aussi ? Je portais sur mon épaule un sac rouge. C’est d’ailleurs comme cela que tu me
surnommes « la fille au sac rouge ».
J’avais coiffé mes cheveux ce jour-là, j’avais mis longtemps à
reproduire la coupe de la princesse Diana.
J’ai toujours voulu lui ressembler.
Mais toi, tu ne t’es souvenu que du sac.
Au début, je ne pensais pas que tu te souviendrais, ne serait-ce que de
mon visage ou de mon nom. Mais la
postière m’a dit en me livrant le tableau que j’avais commandé que tu voulais
me revoir mon Louis… Imagine alors ma joie !
Coline
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi Princesse Diana munie de ta hache bien
affutée pour écrire tes messages d’amour sur les troncs d’arbre de notre futur
domaine princier. Les téléphones sont en
effet passés de mode. On ne parle plus
de texto depuis au moins deux cent ans.
Je te revois, ton petit sac rouge en bandoulière, oh ma princesse Diana
chevauchant le véhicule de la postière, une sonnette dans chaque main pour
alerter les voisins châtelains de nos amours naissantes.
Françoise F.
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi le couteau suisse.
Tu m’as
ouvert des horizons infinis ; ton petit tire-bouchon en queue de cochon,
ton petit couteau crochu pour se curer le nez…
je t’aimais tant, mais je t’ai perdu.
J’ai
alors tenté de couper le saucisson avec ma hache bien affutée. Le résultat fut comme attendu… sanguinolent…
pas pour le saucisson.
Avec mon
bras restant, je pu saisir le téléphone et appeler l’hôpital Jean Jaurès. J’eus même le temps de préparer un sac qui
vira rapidement au rouge. Puis, ce fut
le trou noir.
Je me vis
dans un long tunnel, cheminant vers des lumières irréelles. Je dépassai la Princesse Diana au volant de
sa Mercedes. C’est alors que j’entendis
la voix de la postière au loin :
« Il
faut vous réveiller. Je viens de
ramasser votre couteau suisse sur le seuil ! »
Françoise M.
Que
serais-je sans toi qui vins à me rencontre ? Toi Simone Veil dans l’étrange lucarne de
l’appartement. J’aurais aimé être une
plume légère pour noter tous les événements de ton histoire. Une hache bien affutée aurait suffi pour
tailler la plume et, avec l’encrier, commencer le récit. Mais ce maudit téléphone sonna. Il rompit ma réflexion et mon écoute des
difficultés que tu rencontras avec ton sac rouge lors de ta vie après l’horreur. Quelle histoire incroyable entre ta vie et
celle de la princesse Diana ! Mais
au bout du chemin, la même fin. Celle
qui nous attend et dont la postière, par son courrier déposé dans la boite aux
lettres, informera nos amis et notre famille.
Jean-Marie
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi cet arbre géant là-haut sur la colline,
rencontré au détour d’une randonnée ensoleillée. Grâce à toi, j’ai pu me poser à l’abri du
soleil, me poser à l’ombre de tes feuilles et sortir ma hache bien
affutée. Non, pas pour te couper les
branches ! Mais pour atteindre au
fond de mon sac à dos un livre sur Napoléon III. Soudain, mon téléphone sonna. Mais n’importe quoi ! Je l’ai éteint et me suis lovée contre toi et
ton épaisse écorce, mon livre à la main, mon sac rouge en guise de
coussin. Ah que c’était bien !
Que
serais-je sans toi ? Qui m’apporte
tant de quiétude, de sérénité, me fait porter un sourire digne de la princesse
Diana ? Ce que j’aime venir à toi
quand tout va mal… Mais aussi quand tout
va bien car je t’aime mon arbre géant !
Signé :
la postière.
Lucie
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi Barbara dont j’ai si souvent rêvé la
rencontre, que j’ai tant écouté les soirs de pluie, de brume, de neige. Ces longues soirées que tu as réussi à
illuminer même avec ta longue robe noire qu’on aurait cru taillée avec une
hache bien affutée et pourtant qui te seyait à merveille.
Tu m’as
fait vibrer tel un téléphone quand tu chantais avec Moustaki cette
« longue dame brune ». Tu m’as
conquise avec ton aigle noir, comme sorti du sac rouge d’un magicien, les ailes
déployées.
Tu m’as
émue, différemment certes que la princesse Diana, dans tes chansons engagées à
la mémoire des souffrances de la Terre…
Que
serais-je sans toi au final, la postière qui m’a emmené tant de lettres de
toi ?? Barbara…
Marie-Jo
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi cette machine à coudre posée sur le bord
du chemin qui me faisait des appels de la pédale et du fil multicolore. Je me précipitais chez Scarlett O’Hara pour
lui crier depuis la véranda que je pouvais lui coudre son chapeau
d’indépendance. Elle était dans la
grange, occupée avec une hache bien affutée et ne sembla pas surprise outre mesure
de ma vive intrusion. Elle prit son
téléphone pour appeler Hélène en renfort afin de bien détendre le tissus et
coudre ensuite au plus droit. Afin de
dissimuler le drapeau, nous cousîmes aussi un sac rouge. La princesse Diana ne pourrait pas soupçonner
la présence d’un drapeau de la liberté dans un sac aussi joliment décoré, le
subterfuge était parfait. Il fut convenu
que la postière serait le moyen le plus anonyme et discret pour la livraison de
ce symbole qui tenait tant à cœur à Scarlett O’Hara. La machine à coudre fut dissimulée au fond de
la grange… je pense qu’elle y est encore !
Marielle
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi le ruban violet qui s’accroche
dans mes cheveux, et soudain je savais que je rencontrerais le prince charmant.
A ce
moment, une hache bien affutée, lancée par ton bras expert, coupa le ruban et
ma chevelure se déploya sur mes épaules.
Soudain, la sonnerie du téléphone retentit et me réveilla. Mais au pied de mon lit, je vis un ruban
violet entourant une mèche de tes cheveux.
Vite, je la mis dans mon sac rouge et partis à ta recherche : ainsi
tu pourras me remarquer avec mon sac rouge.
Etais-je devenue princesse ?
Une pensée émue me traversa « Princesse Diana, où est ton prince
charmant ? »
Mais
vite, je revins à mon plus grand désir ; te rencontrer
Aïe !!!
je me cogne à la postière qui me tend un enveloppe. Elle est scellée avec un morceau de ruban
violet. J’ouvre, et là, mon rêve va se
réaliser. Une mèche de tes cheveux et
une mèche de mes cheveux sont enlacées dans un ruban violet…
Martine
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi la Belle au Bois Dormant. Toi qui m’as réveillé à la forêt de Bélesta.
Que
serais-je sans toi, ma hache bien affutée qui me pointe, qui me pique.
Toi mon
téléphone mobile, qui est toujours là ; qui me réponds toujours, que
ferais-je sans toi.
Toi, mon
sac rouge qui me bouge, moi qui adore le rouge.
Oh ma belle au sac rouge au bois dormant.
Toi ma
princesse Diana, ma déesse de la chasse, viens à côté de moi, je fais de la
place.
Toi ma
postière que j’attends tous les jours et qui m’apporte les bonnes nouvelles et
les lettres d’amour.
Que
serais-je sans toi qu’un être perdu ?
Paul
Que
serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Toi l’étole de soie. Ton drapé aérien me couvre et me protège tout
en douceur, tes couleurs chamarrées varient avec le temps et mes humeurs,
toujours en accord avec mon ressenti intime.
Ta transparence me permet de voir le monde qui m’entoure à travers un
voile flouté et sécurisant et non avec la netteté d’une découpe avec une hache
bien affutée. Tu sais communiquer avec mes pensées bien mieux que tout un
chacun à travers leur téléphone, car le contact est direct, sans perturbation,
sans intermédiaire. Si je ne t’ai pas
autour de mon cou ou de mes épaules, je te garde toujours près de la main, dans
mon sac rouge car tu sais me rafraichir quand le soleil me darde de ses rayons
aussi bien que tu sais me réchauffer quand monte l’humidité. Tu apportes la note chique et distinguée
à
ma tenue, telle la princesse Diana, je pourrais parader et serrer des mains
admiratives !
Même la
postière n’est pas dupe et a bien remarqué ma transformation profonde depuis
qu’elle m’a livré ce colis ultra léger directement arrivé de New Delhi par air
mail…oui, tu as bouleversé le quotidien de mon existence !
Remke
2ème jeu : la naissance de
l’écriture
Chacun tire au sort une lettre un peu particulière et un
bout de phrase tirée d’un texte sur l’accouchement sans douleur.
On va annoncer la naissance de la lettre et en expliquer l’intérêt,
l’usage, en insérant la phrase reçue dans le texte.
En ce
jour béni, nous avons la joie et l’honneur de vous annoncer la naissance tant
attendue du A terrasse !
Ce A
permettra enfin de créer pour tout un chacun, sans permis préalable, une
extension salutaire à son domicile, où qu’il soit, quel qu’il soit. Une extension qui donnera l’accès à tous au
grand air, aux grands espaces et aux vues panoramiques. En effet, muni de ses pieds extensibles à
souhait, il peut atteindre des hauteurs dignes des sommets himalayens tout en
étant relié directement à notre chez-soi confortable, sécurisé et
climatisé. Afin d’atteindre au plus vite
l’orientation et l’altitude optimale, il suffit de connecter huit points situés
sur les mains, les pieds, le sacrum et le fessier à une prise USB située à la
base gauche du pied qui ancre notre A
terrasse. L’influx bioélectrique créé renseignera directement la terrasse sur
les paramètres les mieux adaptés et
……profitez du spectacle …la télé enfin détrônée !
Remke
Le
marteau piqueur et Diana ont l’’honneur de vous annoncer la naissance du C à queue de cheval, né dans
un cul de sac d’une petite ville en Angleterre où tous les chats sont gris et les
chevaux paumés. La naissance s’est
passée sans douleur grâce au travail musculaire du périnée et du bassin dans
une gymnastique groupée et rythmée par les bandas anglo-saxonnes
Anne
Je suis
très impatiente car j’attends d’un moment à l’autre la naissance de la lettre
F. C’est mon amie Jojo qui attend. Je suis très pressée de cette naissance car
c’est un peu compliqué, elle va s’appeler F, comme Fer, Féérique, Frire… c’est la surprise !
Christiane
J’ai
l’honneur et le plaisir de vous annoncer la naissance de notre premier
né : F gradué. Les
massages, sur la région lombaire par exemple, apaiseront le repos de sa
maman. Le futur F gradué fera partie de
la grande famille F, son papa Fernand, sa maman Francine, les grands-parents
Firmin et Félicie, la Tante fanny, l’oncle Felipe et tous les autres. Fin.
Paul
Tous les
cerveaux humains disponibles ont été pressés comme des citrons pendant des
temps et des temps. On n’y croyait
presque plus et finalement ces pressions ont servi à améliorer l’efficacité des
contractions pour donner naissance à une sorte de chaise pour l’éternelle
attente.
Marie-Jo
Salutations.
Je vous
annonce la naissance de la lettre H, 8ème enfant de Dame Alphabet
qui n’a pas fini de nous surprendre !
Bébé H, tant attendu des Français, mais enquiquinant les non-francophones,
va enfin mettre fin aux « zaricots » et aux « zérissons »
par sa muette présence en début de mot.
Ces liaisons dangereuses qui créent un 2ème point douloureux
à distance de mon cerveau, dans mon cœur…
Un peu de
patience tout de même, bébé H est encore démonté pour le moment, mais dans une
semaine il sera sur pied, prêt à être prononcé.
Lucie
J’ai le
plaisir de vous annoncer la naissance du H
déhanché. La méthode du déhanché permettrait de
diminuer les douleurs de plus de 50%, ainsi la jambe gauche du futur H et sa
jambe droite ont été reliées sans douleur par un superbe trait.
Martine
Avis à la
population mondiale.
Ce jour,
lundi 24 juillet 2017, est né le I bipède.
Une tête, un tronc et deux pieds.
La tête
tout d’abord, nécessaire à l’acceptation de cette lettre dans l’alphabet
sociétal. Elle est le cœur de la
réflexion, le centre du lien avec les autres lettres, l’organe essentiel à la
cohérence esthétique des mots à venir.
Vient
ensuite son tronc, pour ne pas dépayser les amateurs et adeptes du I
traditionnel. Celui des irritables et
irsutes, idiots et leurs insultes. Celui
qui finalise l’épisiotomie.
Enfin les
deux pieds. Avançant l’un après l’autre,
ils donnent la douceur et la rondeur au I bipède. Rondeur d’une femme portée par ces deux pieds
de I pour envisager positivement chaque contraction comme un pas de plus. Ces pieds seront les piliers irrésistibles,
intimes, intenses dans la poursuite des idéaux du nouveau monde. Un pas de plus vers l’Utopie.
Coline
Article
de presse du 21 mai 2023 :
Des
recherches sur la production d’hormones et sur la gestion de la douleur et du
stress ont enfin abouti à la naissance du I rotatif. Le I rotatif est un nouveau lit double, mais
tête-bêche qui permet une rencontre amoureuse différente aux amoureux désireux
de concevoir des nouveau-nés qui naitraient enfin sans douleur.
Françoise F.
Le K de deux heures
vingt
est né ce 24 juillet à deux heures dix-neuf et cinquante-neuf secondes. Il né comme ça, très facilement, comme un
pet, la séance ayant été dispensée par une sage-femme et un médecin. Une fois sevré, le K de deux heures vingt ira
rejoindre l’un des très nombreux murs de salle de classe de France. Et, à deux heures vingt précise, quatre jours
par semaine, les enfants pourront se permettre d’imaginer des kangourous et des
koalas avec un C ou des cacas avec un Q.
Le K de deux heures vingt est là pour décomplexer les cancres de
l’orthographe, une minute par jour, quatre jours sur sept. A quand la naissance du P de trois heures
moins le quart ou du A de dix heures vingt-sept ?
Françoise M.
Voici venu l’instant charmant annonçant la naissance
de M, fils de ma dame et
de moi (Sacha Guitry). La chose s’est
bien déroulée, il faut dire qu’en prévision, des séances particulières ont été
dispensées par la sage-femme. M est donc
bienvenu dans ce monde.
Jean-Marie
A sa
naissance, le O à pied était tout petit.
Le haut de la lettre n’avait pas encore poussé et il n’était alors qu’un
U à pied. Fort heureusement pour lui, sa
vie ne fut pas courte car il était, non pas en verre ou en cristal, mais en
bois brut. Cette petite nuance fit toute
la différence et lui permit de se développer, de grandir et de devenir
adulte. Une fois la métamorphose passée,
plus aucun moyen de se tromper, un O à pied a son utilité bien
particulière. Il est en effet glissé
discrètement sur les tables de restaurant des amoureux, entre le sel et le
poivre. Il enregistre leur rencontre et
leurs premiers échanges et même leur premier baiser pour les retransmettre plus
tard tel in micro magique. Le O à pied a
longtemps été vexé de son utilité, mais comme le cerveau se focalise moins sur
la douleur initiale, il s’est accommodé et est finalement satisfait.
Aiyana
Il est né
le nouvel alphabet, jouez hautbois, résonnez musette. Et me voilà, le O bouton tout
rond, tout dodu. Moi qui mettrai les
lèvres en rond pour dire des Oh de surprise et d’émerveillement. Surtout en situation d’émerveillement, la
plus douce des vaches du corral, elle parvient à visualiser les organes et à
espérer être admirée par le beau taureau du troupeau, paissant dans les prairies
de Camargue. Ne sait-il pas que bientôt
ce plaisir lui sera ôté ?
Colette
Geppetto,
au fond de son atelier, venait d’assister à la plus belle naissance après celle
de Pinocchio : le P à
visser ! Émerveillé, il ne se lassait pas depuis quelques heures de visser et
dévisser ce nouveau bout de métal qui
rentrait et sortait du bout de bois avec une extrême précision. Geppetto s’étonnait encore de sentir ses
muscles décontractés et comme l’expulsion était facilitée ! Avec la naissance du P à visser il allait
fabriquer une grande fratrie à Pinocchio.
Avis aux
parents adoptifs :
N° de
Téléphone de Geppetto 06…
Pour
toute commande prévoir un délai de 6 mois après les vacances d’été car Geppetto
est à la mer.
Marielle
Juliette
Alphabet a donné naissance en ce jour de l’an 2017 à l’enfant Z à bascule. Quelle belle naissance ! Un accouchement sans douleur grâce aux
endorphines qui bloquent la transmission de la sensation douloureuse au
cerveau. Malgré la disposition de
bascule de Z dont les jambes écartées et les pieds relevés lui donnent plus
l’air d’un stérilet que d’un beau bébé.
Z de Zorro, Z de zouave dont le fondement fait la joie des autres
enfants qui l’enfourchent criant à tue-tête « hue dada » ! Balancement du temps, des idées et des
opinions, équilibre précaire qui parfois donne le vertige mais toujours permet
un juste milieu.
Catherine
Toutes ces étranges lettres à usage multiple sont
sorties de la tête de leur créateur et de cet époustouflant ouvrage:
3ème jeu : un cadavre exquis sous-forme de questions-réponses.
Les résultats furent étonnants, poétiques et philosophiques
Mais impossible à retranscrire !
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