1er
jeu : suite à un jeu d'associations d’idées sur une base de
forêt, nous récoltons chacun un liste de 8 mots
Nous voilà
munis d’un incipit et des 8 mots à placer dans l’ordre (sauf pour les
retardataires n’ayant pas eu toutes les consignes…)
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là..... je
me retrouvai nez à nez avec le sosie de Picasso, un homme chauve, trapu, au
regard transperçant. Il me tendait un
morceau de pain. « C’est Aya de
Poupagon qui l’a confectionné » me dit-il.
« Qui ? » répondis-je.
« C’est la femme de l’instituteur du village d’à côté » me
fit-il. « Il est excellent ce pain,
il fait partie des bonnes choses de la vie » lui dis-je en souriant. Mais en faisant un pas de côté, je glissai
sur le bois humide et je me retrouvai par terre dans une posture ridicule. « Tiens, voilà un chaton bien
vulnérable » me lança Picasso sur un ton devenu plus venimeux. Et sur ce, il se jeta sur moi.
Anne
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là.....
sous la ramée, allongée sur un tapis de mousse, se reposait Brigitte
Bardot. Près d’elle, coulait un ruisseau
d’eau claire. Se réveillant d’un rêve,
elle vit sur l’autre rive Hildegarde qui revenait surement de chez le coiffeur
car ses cheveux brillaient dans la lumière.
Sans doute le coiffeur avait-il utilisé une laque spéciale. Très spéciale car il s’agissait du vernis
utilisé pour le cercueil du grand-père du coiffeur, grand-père décédé 50 ans
plus tôt. Hildegarde, gênée par ce produit,
voulu s’en débarrasser. Elle plongea
dans le ruisseau et ressorti plus loin.
Elle s’allongea dans un rond de sorcière pensant que celle-ci aurait un
remède pour soigner sa chevelure. Un
bref instant plus tard, un sheeta s'approcha d’elle et lui lécha ses longs
cheveux avec beaucoup de passion. Cela
fut miraculeux. Se regardant dans l’eau
calme du ruisseau, elle se reconnu et pris le sheeta dans ses bras.
Colette
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là.....
j’entrai dans une zone de la forêt qui devint de plus en plus
bizarre. Les arbres se couvraient de
mousse, le ciel s’assombrissait.
« Vous avez perdu votre chemin ? Vous faites bien moins le
malin maintenant » me dit Winston Churchill assis sur un immense
potiron. « Il n’y a pas que moi qui
me suis fait avoir au douzième coup de minuit.
Si j’avais su, je n’aurais pas suivi la trop jolie Silva dans ce bal où
nous n’avions d’ailleurs pas été invités ! » A cet instant, je compris que j’aurais dû
suivre l’autre chemin, j’étais entré dans les couloirs du temps. Winston continuais à parler aux arbres
pensant certainement que je l’écoutais.
Il s’égarait dans une histoire de gardien de parking souterrain qui
aurait volé une sculpture dans un square et faisait du recel à Buckingham
Palace. Je remarquais alors un sanglier
assis à ses pieds qui buvait ses paroles.
Une métamorphose de De Gaulle ou de Roosevelt ? C’est beau la fidélité !
Françoise
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là..... je vois le fantôme de Voltaire jouant avec
des pois chiches. Plus loin, Simone Weil
chassait les papillons et pour les trouver, elle utilisait un télescope pointé
sur le sentier artistique de Belvis .
Le chien de Mémé se mit à aboyer et me fit sortir de mon rêve. Au lieu de rêver, il me faudrait m’endurcir,
comme disent les mecs.
Jean-Marie
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là.....à peine ais-je fais quelques pas que
j’entendis une douce mélodie. Je
m’approchai et découvris Georges Moustaki, accompagné d’une cithare et d’une
corbeille de fruits. Je reconnus l’air
musical, c’était le générique de La Petite Sirène. Il s’arrêta pour me saluer. Je fis de même. Après avoir échangé quelques banalités sur la
météo et le fait que sa corbeille fruitée venait de chez l’épicier, il me
souhaita une bonne balade en bateau.
Surpris, je failli le reprendre mais me rendis compte qu’il n’avait pas
toute sa tête. Je continuai donc mon
chemin dans cette montagne bucolique et verdoyante quand je vis au loin une
guenon avec son petit. Elle lui
cherchait des poux en regardant tout autour d’elle comme si elle était là en
train de faire des cachoteries. Par peur
d’une éventuelle attaque, je fis demi-tour en espérant que l’autre chemin était
moins rocambolesque.
Lucie
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là.....
J’ai rencontré le DalaÏ Lama en personne, en tenue de lama, essayant de
casser une noix entre ses merveilleuses dents.
Afin qu’il ne nuise pas à ses dents, je chante plus fort que la
Castafiore. Il lâcha donc la noix que je
pus récupérer afin que mon voisin, charpentier, puisse sculpter le crucifix
réclamé par l’abbé vivant dans un labyrinthe sur l’autre chemin signalé par une
colombe remplie de mélancolie, à la recherche de sa noix.
Marie
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là..... une drôle de cavité s’ouvrait sur ma
droite. Curieuse, je m’y faufilai entre
ronces, mousse, lierre et traces laissées par quelques sangliers. La roche semblait de marbre et des
concrétions magnifiques, telles des sculptures, se dressaient ou pendaient de
la voûte du plafond. On pouvait y
reconnaître des personnages. Au détour
d’un coude, là, se dressa devant moi Winston Churchill. Je n’étais pourtant pas au Musée Grévin, mais
franchement, cette stalactite était impressionnante de ressemblance. Puis, pas loin de lui, Silva, cette superbe
peintre qui avait toujours juré fidélité à ce grand homme. Ce chemin de souterrain obscur fut soudain
éclairé par un rayon de soleil et je me retrouvai dans un square aux buis
taillés où un gardien de parking, bien fatigué, déambulait un gros potiron dans
les bras.
Odile
J'étais
au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui
était le moins emprunté, et là..... j’ai
rencontré les schtroumpfs. Ils étaient
en train de ramasser des champignons.
Cette image me faisait penser au tableau renommé de Frida Kahlo,
« L’employé des impôts perdu dans la forêt », un tableau très connu
et très cher. J’ai continué ma balade,
j’ai grimpé une colline où était installé un paratonnerre et, au pied, une
dizaine de ruches. Un endroit idéal pour
attaquer le pique-nique. Après une
petite sieste, sur la branche au-dessus de moi, j’ai vu un écureuil qui avait
l’air bien heureux de ma visite.
Paul
2ème
jeu : - Chacun relève une phrase sur les panneaux d’expo « les forêts
de l’Aude ». En utilisant les
antonymes, la phrase est réécrite et offerte au voisin. Elle sera son incipit.
-
Chacun tire au sort 3 phrases (tirées de romans
lus lors de la sortie au sentier artistique samedi précédant), elles devront
apparaître dans le texte dont une comme phrase de fin.
-
En cours d’écriture, des mots, issus de la récolte
du 1er jeu, sont lancés et doivent être insérés immédiatement dans l’écriture.
La phrase de base : « un pyromane est une
personne atteinte d’un trouble de comportement »
Un
pompier est une bête indemne d’élan et de sentiment. Il préfère garder la tête froide lorsqu’il
doit intervenir dans un incendie et se libère de toute émotion. C’est mon conjoint qui ce jour-là avait
décidé de chercher des morilles dans les bois.
Aussi agile que l’écureuil, il se lance parmi les hautes herbes
contournant les noisetiers. Mais après
un certain temps, il ne réapparaît pas.
Sans doute s’est-il égaré. Il
fait nuit noir lorsque je me décide à avertir la police. J’essaie de ne pas trop penser à notre
séparation. Au petit matin, enfin, on
l’a retrouvé étendu dans un lit de mousse.
Il s’est probablement fracturé la cheville en tombant. Son pied se plie dans une drôle
d’inclinaison. Nous allons essayer de
passer ces trois mois de revalidation en nous enrichissant pour sortir de son
indemnité d’élan et de sentiment. Tout
d’abord, nous allons partir en voyage.
Il n’a qu’à prendre un congé bien mérité auprès de son corps de pompier,
car nous ne survivrons que quand nous aurons assez d’espace.
Anne
La phrase de base : «Les forêts ne sont ni
éternelles ni indestructibles »
« Les
forêts sont éternelles et destructibles » voilà l’annonce que m’avait
faite mon grand-père lors de la première promenade en forêt que j’ai partagée
avec lui en conscience. Quel drôle
d’oxymore pour un enfant qui ignorait tout, même la saveur des morilles. Mais je ne l’avais pas oublié et, en
grandissant, je ne me lassais d’explorer ce monde verdoyant où les écureuils
cachés dans les noisetiers s’amusaient à m’espionner. Ce monde vert, où je pouvais m’égarer
n’importe quand ne m’effrayait pas, il était devenu mon seul univers. Je parlais avec les arbres noirs comme je ne
me le serais jamais autorisée avec mes parents ou mes amis. Je leur confiais mes peines et mes projets,
mes passions et mes peurs. Une fois, je
m’étais même entendue confier à la mousse : « j’adore les
compliments, je ne m’en lasse pas » avant de me cacher la bouche en
rougissant et de quitter l’inclinaison de ce mur végétal. Ce monde éternel mais destructible
m’inspirait une vision de la vie qui me semblait sans fin mais aussi frêle et
fragile qu’une toile d’araignée dans la rosée.
Incarnation de mon monde intérieur, la forêt régnait sur moi comme le
capitaine d’un navire inconnu.
Communiquer ne me semblait plus un problème, il suffisait que j’écrive
cette phrase pour m’apaiser : « il faut prévenir le
Capitaine ! »
Ayiana
La phrase de base : « la vie au ras du
sol »
La
mort au sommet du ciel, n’ayant jamais été belle, se rendait parfaitement
compte de sa chance car elle pensait que les morilles, par leur couleur triste,
étaient empoisonnées. Elle regarda un
écureuil qui sautait d’un noisetier à l’autre, préparant ses réserves pour
l’hiver qui ne tarderait pas à arriver.
Sa douce femelle s’était égarée et il craignait de ne pas la retrouver. Il se faisait un sang d’encre et broyait du
noir. Fatigué, il se reposa un instant
sur la mousse et rêva que sa tendre femelle revenait vers lui. Pendant son sommeil, un tempête se leva et le
réveilla, les sapins qui l’entouraient avaient été en partie déracinés, ils avaient
une inclinaison bizarre. C’était un vrai
champ de bataille. Mais, au milieu de
tout ce désordre, il retrouva sa douce compagne et lui
dit : « ne pense pas trop à notre séparation ».
Colette
La phrase de base : « Outre la production
du bois, elles représentent aussi un magnifique espace de loisirs »
Outre
le repos du fer, ils représentaient aussi des pièces de travail très
moches. Mais pourquoi cet acharnement à
ne produire que des choses si laides, de ces sculptures ressemblant vaguement à
des morilles ? Ça faisait des
semaines maintenant que ces jeunes élèves en formation « métiers du
bâtiment » étaient en stage de survie dans la forêt de Picaussel. Grâce à de jeunes écureuils ne sachant pas
encore sauter, ils avaient pu se nourrir.
Mais le résultat de leur travail, la taille du noisetier notamment, ne
se montrait pas à la hauteur des espérances qu’avaient formulées leurs
professeurs. Tous les pièges de la
nature semblaient se dresser devant eux.
Très vite, ils avaient égaré leurs équipements, leurs outils et ils
faisaient ce qu’ils pouvaient, c’est-à-dire pas grand-chose. Ils broyaient du noir et la consigne des
professeurs, « nous allons essayer de passer ces trois mois en nous enrichissant »,
leur paraissait de plus en plus surréaliste.
Les élèves s’étaient confectionné des huttes en mousse et, dans ce
confort précaire, ils pensaient souvent à leurs professeurs restés en chambre
d’hôte à Belcaire pour superviser ce stage.
Ces trois mois de formation prenait une inclinaison inquiétante. Cette pédagogie de terrain s’avérait être un
véritable champ de bataille.
Françoise
La phrase de base : « les amoureux de la
forêt se retrouvent tous les deux ans à Axat »
Les
pires ennemis de la steppe se séparent tous les deux siècles à Axat après avoir
croisé les fers. Tous les pièges de la
nature semblaient se dresser devant eux.
N’ayant jamais été assez jolis comme une morille, ils se rendaient
parfaitement compte de la chance de l’écureuil qui court dans les
noisetiers. C’est moche, je m’égare
peut-être du sujet, mais le noir reste dans la chanson. Je ne ressemble pas à la mousse de la
forêt. L’inclinaison du chemin me fait
penser aux compliments que j’adore. Je
ne m’en lasse pas et me repose.
Jean-Marie
La phrase de base : « mimétique, elle
prend la couleur des fleurs sur lesquelles elle se met à l’affut »
Faisant
exactement le contraire de ce qu’elle avait l’habitude de faire, elle jette du
noir sur des branches où elle ne s’installe jamais. Elle se creusait les méninges : comment nuire
au maximum à cet horrible voisinage ?
Les morilles même commençaient à prendre des airs lugubres,
terrifiants. Le mécanisme était en
place, les écureuils prêts à décharger sur les ennemis leurs stocks cueillis
dans les noisetiers cette année. Tous
les pièges de la nature semblaient se dresser devant eux. Les ronces mêmes semblaient prêtes à se
refermer sur les quelques passages pour
égarer les malvenus. La forêt
s’assombrissait rendant l’atmosphère lourde, comme au cœur d’une nuit noir et
brumeuse. La mousse, d’habitude
moelleuse, accueillante et fraîche devenait dangereuse et glissante pour un
malheureux qui n’aurait pas remarqué
l’inclinaison de la pente et les pierres tranchantes. C’est un véritable champ de batailles qui se
préparait. Mais il régnait un certain
calme, probablement le calme avant la tempête.
Celle-ci ne tarda pas à éclater.
Tout à coup, une voix fusa derrière un buisson et un éclat blanc traversa
les airs : « Misérable artichaut ! Tête de lard ! »
Line
La phrase de base : « il est strictement
interdit tout au long de l’année de faire du feu dans et à moins de 200m d’un
espace boisé »
Il
est tout à fait permis tout au long de l’année d’éteindre le feu dans et à plus
de 200m d’un espace ouvert. Jamais je
n’avais lu pareille ânerie ! Bien
évidemment qu’un feu de forêt s’éteint, et je ne vois pas pourquoi il serait
interdit d’endiguer l’incendie quand il se situe à moins de 200m ! Même une morille a plus de
jugeotes ! Je n’ai jamais aimé ces
pancartes posées sur les arbres malgré eux…
Il n’y avait pas de route ni de rail, mais il y avait beaucoup
d’écureuils à l’affut des noisetiers, prêts pour un festin de roi. J’étais avec ma sœur et nous hésitions sur le
chemin à prendre, afin de ne pas s’égarer.
Le gauche ? Le
droit ? « Prends celui où il
fait noir » me dit la frangine. Je
décidai alors de prendre l’autre car je préférais la lumière. Ma sœur se mit en colère et parti sans moi
dans ce chemin sombre et étroit où siégeait plus de mousse que de
cailloux. Devant ce manque d’inclinaison
à ma volonté, je maintenais ma position et entrai dans la lumière où je
m’extasiai devant une plante affreuse. N’ayant jamais été belle, elle se
rendait parfaitement compte de sa chance.
Cette œuvre hideuse de la nature était en fait une plante carnivore qui
me croqua un doigt. Je rebroussai chemin
en larmes, cherchant ma sœur qui semblait passer un doux moment. La prochaine fois qu’un choix est à faire, je
garderai en tête qu’il suffit d’écouter les femmes.
Lucie
La phrase de base : « Ils sont
strictement interdits »
« Ils
sont permis à volonté, vous pouvez vous servir ou bien aller les pêcher dans
l’étang». Je réussi donc à m’y
rendre, il n’y avait ni routes, ni rails
mais des morilles. Il fallait prévenir
le capitaine ! Mais l’écureuil me
surprit en chemin et je me lançai dans une autre aventure face au noisetier où
avait disparu l’animal égaré. Pêche ou
balade, je ne savais plus. Autant se
perdre dans le noir puisque la nuit approche.
Avec mes quelques morilles je pourrais peut-être manger et me cacher sur
la mousse, la forêt me protégerait, je respirerais les odeurs humides et boisée
et suivrais demain l’inclinaison de la terre à la recherche du grand hêtre
centenaire. Il était devenu mon seul
univers.
Marie
La phrase de base : « c’était alors le
domaine des moutons élevés pour leur laine »
C’était
alors le cauchemar des moutons assassinés pour leur cuir. Il était donc grand temps de chasser toutes
ces théories alimentaires de vegans, afin de ne pas gaspiller cette bonne
viande d’agneaux car, cuisinée avec des morilles, cela semblait être un
régal. Les tribus de vegans, qui ne
survivent que quand elles ont assez d’espace, tels les écureuils dans les bois,
semblaient très agressives quand elles ont appris, sous les noisetiers où elles
délibéraient une fois par semaine, qu’elles allaient être soumises à ce nouveau
régime : mouton-morilles. Elles
étaient mentalement égarées et dans la confusion la plus totale. Dans le noir le plus dense de la nuit et
après moult palabres peu féconds, une personne cria : « Il faut
prévenir le capitaine ! » De
capitaine, il n’y en avait jamais eu, mais des délires de vegans nourris à la
mousse des bois, ça oui, il connaissait !
Le gros de la troupe de ces adeptes de plantes avait plutôt comme
inclinaison un mysticisme foireux. Ils
avaient beau évoquer Gaïa, Vishnou, l’Archange Gabriel ou Dieu sait quoi,
l’idée d’ingérer du mouton–morilles les révulsait et certains rêvaient de
prendre le thé avec un vieux pasteur.
Odile
La phrase de base : « lutter contre les
incendies, c’est d’abord informer et sensibiliser la population »
« Accepter
les inondations, c’est les taire et les cacher aux personnes isolées » dit
le maire aux habitants de sa commune au début de la réunion. Nous allons essayer de passer ces trois mois
en nous enrichissant de morilles. Je
sais que ce sera dur mais on va y arriver.
On va faire comme les écureuils, c’est-à-dire on va collectionner et
garder pour l’hiver. Il y a assez de
noisetiers dans le village. On ne va pas
s’égarer mais attention, n’y allez pas quand il fait noir ! Dans notre village, on n’exagère pas. Je m’excuse de le faire devant cette
assemblée presque exclusivement composée d’hommes, mais je suppose que vos
femmes sont restées à la cuisine pour s’occuper de la mousse au chocolat. Une inclinaison a été constatée suite aux
inondations derrière la bibliothèque.
Mais puisque personne n’y va jamais, ce n’est pas grave. Vous savez que les lecteurs ne survivent que
quand ils ont assez d’espace.
Paul
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