le 23 octobre 2017: La mauvaise réputation.



Un 1er  jeu de présentation qui nous permet de récupérer des mots qui seront utilisés par la suite


Un 2ème  jeu qui commence par une récolte de mots autour de LA chose (idée, personne, etc) qui nous répugne le plus.

Chacun tire au hasard la photo vue de dos d’un individu

La consigne d’écriture : on frappe à ma porte, j’ouvre et me retrouve face à cet individu.  Que me dit-il ?

On écrit en utilisant un maximum de mots récoltés.

Lors de la lecture, on se montre particulièrement attentif à la lecture du texte du participant dont on a tiré le nom au sort.


Le 3ème  jeu consiste donc à lui répondre, en insérant dans le texte des mots du 1er jeu de présentation (les mêmes pour tous).


Le personnage de Marie-Jo frappe à la porte:

Bonjour Madame.

Oh, j’ai frappé chez vous car j’erre dans ce petit village depuis cent ans, je crois.  Je sors de la rue Victor Hugo, des enfants y jouaient au trampoline.  Ma vie est un marécage, je cauchemarde toutes les nuits, des crapauds gluants plein de pustules m’assaillent.  Et moi, je voudrais tant trouver le prince charmant aux yeux dorés dont ma mère m’avait parlé quand j’étais petite.  Au moins une lumière dans ma vie, en haut de votre escalier ?!  Merci madame !
      Marie-Jo

et Odile lui répond:
 
Ma pauvre petite dame !  Moi qui ne suis qu’une batave ariégeoise, comment vous sauvez des crapauds gluants ?  Ce Victor Hugo dont vous me dites qu’il a une rue, c’est pas lui votre prince charmant ?  Ma petite sœur, elle connait la psychologie, mais moi pas du tout.  J’sais pas quoi faire avec vous, j’suis une solitaire !  Oui, j’allume ma petite lampe toute la nuit, parce que j’suis trouillarde, mais là avec vos idées, vous me faites peur !  Ça serait pas la sorcière d’en bas qui vous a mis le noir dans la tête ?  Ma petite dame, je veux bien vous faire entrer après tous ces escaliers, pour une tasse de thé !  Faut que vous repreniez votre nord, pour y aller vers là-bas, on dit que ça va mieux après.  Ma pauvre petite dame, on dirait que vous êtes un petit chat abandonné, j’vous mets un peu de lait dans votre thé ?
     Odile


Le personnage d’Odile frappe à la porte:


 
M’dame, vous le connaissez le Fillon ?
Il nous a traités d’hippopotame.
C’est pas un faux-cul lui ?
S’est regardé le mec ?
Moi j’vous l’dit, j’suis franche, mais les sourires grinçants, les mensonges, l’hypocrisie, j’en peux plus !

On m’a dit que toute vérité n’était pas bonne à dire, alors j’mène ma petite enquête pour en parler avec mes potes.  C’est mon prof de philo qui m’a branché !     Odile

et Annie lui répond:

Non, je n’ai pas eu ce privilège de le connaitre ce Fillon.  Mais j’ai, aujourd’hui, eu le privilège de rencontrer une batave ariégeoise, petite sœur de sa grand-tante, alors pour moi, c’est tout comme.  Moi vous savez, je suis solitaire, et le fait d’être traitée d’hippopotame, je n’en n’ai rien à foutre.  Je suis une vraie sorcière et rien ne peut m’atteindre.  Mais je botte en touche, les mensonges, les sourires grinçants, l’hypocrisie, ce n’est pas pour ça que je vais filer vers le Nord, même si votre petite enquête sur ce crétin m’intéresse.  Oh bah, vous me faites parler et pendant ce temps mon petit chat s’est sauvé.  On en recausera plus tard !Annie

 
Le personnage d’Annie frappe à la porte:
 
Bonsoir.

Cela va vous paraitre étrange, mais la phrase « El pueblo unido jamas sera vencido »  écrite sur votre porte m’a ému terriblement.  Pour moi, elle a une force immense qui représente la « lucha » contre l’extrême droite, Marine le Pen et en son temps Mussolini and Co.  Et pour vous, qu’est-ce que cela représente ?  Surement pas une publicité pop-up n’est-ce pas ?  J’ai horreur du populisme, je voulais vous le dire avant de reprendre la route. Annie

et Remke lui répond :



Mais, entre donc, que l’on discute un peu…ce n’est pas si fréquent que quelqu’un réagisse ouvertement à la devise de vie, qui me tient tellement à cœur que je l’ai inscrite sur ma façade pour dire aux autres que, même en tant que Batave ariégeoise, on fait tous partie du peuple ; celui qui ne se soucie pas des frontières mais seulement des grands frères et des petites sœurs qui nous accompagnent le long du chemin…
Même si je suis solitaire, il faut être solidaire car…l’union fait la force et c’est ensemble faire de grandes choses. Contre la chasse aux sorcières, nous pouvons résister, même si c’est dans l’ombre…
Avant de reprendre la route vers le Nord, pose ton sac un instant, enrichissons-nous mutuellement de nos connaissances, de nos idées, de nos opinions, afin de nourrir le levain des savoirs populaires…
Parce que ce n’est quand même pas mon petit chat, à qui, tout en sirotant des tisanes, je dresse des monologues infinis sur la beauté du monde et la complexité du genre humain, qui fera avancer les choses…
Oui, entre, viens donc!
     Remke    
 


Le personnage de Remke frappe à la porte:



Bonjour, chère madame, comme je suis heureux de vous rencontrer enfin ! - s’exclama-t-il avec emphase tout en faisant tournoyer son chapeau de feutre en arabesques alambiquées- Votre renommée dépasse largement la géographie du pays de Sault et j’avais hâte de vérifier les dires des autres ; les éloges sur votre gentillesse sont si fréquentes qu’elles ne pouvaient être nourries par le mensonge ne pas vous rencontrer en personne serait si regrettable mais il fallait pour cela trouver un prétexte : alors voilà, auriez-vous un mignon petit chat que je puisse adopter, un félin de ferme à apprivoiser… pour combler ma solitude ? 
     Remke

et Françoise lui répond:


Cher monsieur je suis très flattée que vos pas vous aient mené jusqu’à moi, moi que mes voisins d’immeuble appelle la Batave ariégeoise.  J’ignorais que ma superbe renommée avait traversé les océans.  Vous avez frappé à la bonne porte, je suis beaucoup moins insignifiante en effet que ma petite sœur.  Mais vous me posez un problème, je n’ai aucun petit chat, je suis solitaire, du moins jusqu’à présent… mais si vous vous donnez la peine d’entrer, si vous faites à nouveau tournoyer votre chapeau, je ferai taire la part de sorcière qui est en moi pour être à nouveau à la hauteur de ma réputation.  Je vous ferai une petite place vers le nord de mon appartement.  A nous deux nous pourrions former une famille d’accueil pour un petit félin fermier.  Un petit chat à caresser de concert.   Monsieur ? Non, ne vous retournez pas ! Ne partez pas !  Restez réchauffer mon cœur de salade !...
     Françoise
    


Le personnage de Françoise frappe à la porte :


Bonjour très chère Madame.
Je viens de très loin juste pour vous rencontrer, vous uniquement, vous tout spécialement ! Je ne viens vous parler ni de fric, ni de politique. Mais si vous me laissez entrer, je vous expliquerai comment connaitre une vie de château. Ne voulez-vous pas quitter ce monde de crapaud, de haine, de racisme ? Je ne suis pas aussi bien habillé qu’à mon habitude, c’est parce que j’ai beaucoup voyagé, beaucoup marché, exprès pour vous ! Alors, si vous voulez connaitre le paradis au ciel, après votre mort toutefois, laissez-moi entrer, ouvrir ma valise et… je vous offrirai une bible.
      Françoise

 et Lucie lui répond:

  Oh joie !! Le paradis au ciel ! Plus de racisme ? Une vie de château ? Vous êtes bien prétentieux jeune crâne rasé ! Qui me dit que c’est bien une bible dans votre valise ? Ça pourrait être une batave ariégeoise ou sa petite sœur… j’attends que vous me prouviez vos dires. Moi, pourquoi moi uniquement ? Pourquoi moi spécialement ? Je suis solitaire. Comment m’avez-vous trouvée ? Vous dites avoir beaucoup voyagé… Êtes-vous un agent du gouvernement en mission top secrète ? Ou alors une sorcière parcourant la planète sur son balais magique, vers le Nord ? Mon dieu, mais qui êtes-vous ? Montrez-moi ce que cache votre bagage ! Une maquette de château ? Mais même mon petit chat est trop grand pour y vivre ! Vous vous moquez de moi. Une vie de château… quel drôle d’argumentaire pour juste me vendre vos châteaux en carton ! Et moi qui vous ai un instant cru ! Partez, partez !! Vous n’avez pas honte de vendre du rêve à des inconnus pour ensuite vendre vos babioles ? Adieu monsieur.
      Lucie
 
Le personnage de Lucie frappe à la porte :



  Bonjour Lucie.
Je suis le cousin germain de Maitre Gim’s, ni Dieu, ni maitreHélas, il est un peu autoritaire et m’a interdit de venir te voir… Mais je suis là, chantant tes louanges car tu as gagné un cours de Qi gong avec Maryse, à Espezel. Il y aura tes camarades de 5èm, te souviens-tu ? Je sais que tu les trouvais « bidon », mais ils sont venus pour célébrer avec toi ta récente libération. Va, vole vers ta nouvelle vie et prends soin de toi ! On t’attend demain chez Maryse. Bisous.
      Lucie

et Aiyana lui répond:
 
Euh…bonjour, enchantée de te rencontrer. Je serai là, même si je ne suis pas sûre d’être tout à fait faite pour le Qi gong. Et cette Maryse, est-elle au moins d’ici ou est-ce une de ces bataves ariégeoise ? Ce que je peux t’assurer c’est que je viendrai. Seras-tu là ? Pourras-tu me faire passer pour ta petite sœur ? Ou est-ce Maryse ta sœur ? Tu sais, je suis solitaire et je préfère faire du yoga dans mon salon plutôt qu’un cours dans un groupe plein d’inconnus. Tu dois me trouver un peu sorcière à habiter ici, perdue, loin des foules. Mais tu sais, tu peux penser ce que tu veux ça ne me fera pas changer ni de coin perdu ni de direction. C’est bien joli de tous aller vers le Nord, vers Paris, la grande ville, le luxe. Je suis bien ici, seule, avec mon petit chat. Je n’ai pas besoin d’aide, ni de ta part, ni de celle de ton frère.
Merci ! Bonne soirée !...elle ferme la porte
      Aiyana


 Le personnage d'Aiyana frappe à la porte :

Bonjour, je suis ton contraire.
J’adore être au centre de l’attention, et sans égoïsme, je t’assure que j’illumine plus qu’un projecteur !
J’aime rencontrer des gens en tout genre, même des hommes politiques. Je me suis toujours appliquée à me montrer telle que je ne suis pas, sauf à moins de 2 ans peut-être. Je mets des heures et des heures à me préparer, à me déguiser jusqu’au nombril, choisir fond de teint, bijoux et grandes marques, même si je dois seulement rendre visite à ma belle-mère !!!
      Aiyana

 et Lucienne lui répond:

Tu es mon contraire ? Comment le sais-tu ? Peut-être sommes nous tous un peu égocentriques, même les bataves ariégeoises. Je dirais que tu es très sociable, très ouverte. Tu joues même avec une petite sœur venue très tardivement dans le foyer parental. C’est difficile de se montrer tel que l’on est, d’être spontané sauf à être solitaire. Tu aimes t’habiller, non pas en sorcière mais en femme élégante. Tu aimes peut-être la beauté. Enfin c’est peut-être important pour toi d’être belle. Vers le Nord, Paris, capitale de la mode ! Tu iras un jour y faire tes études et alors tu brilleras, comme un petit chat, par ta soif de connaissances.
      Lucienne

Le personnage de Lucienne frappe à la porte :


Hello !
My name is Betty.
Je vais essayer de parler français.
Je viens du pays de Trump (pauvre mec !)
Les USA, soit disant Etats UNIS !!
Nous aussi avons eu l’apartheid (hélas !)
Je ne comprends pas le racisme, la xénophobie, c’est tellement débile.
Pourquoi ça ?
Je préfère « aime ton prochain comme toi-même »
      Lucienne

et Marie-Jo lui répond:

Welcome Betty ! Donc, parlons français. Viens boire un thé, mon amie batave ariégeoise est justement là, avec ma petite sœur également qui arrive de Bolivie. Cela va faire un beau mélange de nationalités, on va faire la nique à Trump ! Mon fils joue au solitaire dans sa chambre, je vais l’appeler, qu’il participe à notre rencontre de sorcières prêtes à exorciser ce mal qu’on appelle xénophobie, racisme, apartheid qui nous fait perdre le nord, qui nous rend débile, alors que nous sommes bien d’accord n’est-ce pas ? Le mieux serait quand même d’aimer son prochain au minimum comme on aime son petit chat.
      Marie-Jo
  

Le 4ème  jeu : Chacun reçoit une feuille avec 10 expressions « comme » 

on complète en faisant tourner les feuilles. 

Chacun est donc en possession de 10 mots à placer dans le texte dans l’ordre.


Un incipit, à compléter avec un lieu rêvé tiré au hasard


Une phrase imposée à intégrer dans le texte

Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être à la Bastide sur l’Hers, comme ça, sans motif. J’aimerais descendre de la montagne, faire un tour, pas pour un RDV, ni pour faire les courses, juste pour m’échapper de mes soucis, du linge à laver, des punaises de lit à traiter, de la vaisselle… simplement quelques minutes ! Faire un bond de crapaud hors de mon terrier pour visiter ce lieu qui m’intrigue. Curieuse comme une pie, je me dis qu’un jour il faudra que je m’arrête mais je ne le fais jamais. Peut-être que cela ne me regarde pas la vie de village. J’ai beau m’évader quelques minutes grâce à Françoise mais ça ne suffit pas. Même les Gasconnes à l’estive prennent des vacances, alors moi cet après-midi je m’échappe pour un voyage beaucoup plus petit que celui du Petit Prince. Tant pis si après ils penseront de moi que je ne suis qu’une fainéante, j’ai l’impression de suivre un cours magistral depuis des années où je ne peux ni ouvrir la bouche ni discuter avec ma voisine !! Alors c’est décidé, je prends mon vélo, on verra plus tard comment remonter, je mes ma belle robe coquelicot et je prends l’air et la descente pour visiter la Bastide sur l’Hers !
      Aiyana

Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être au Mont Kaïlash,  comme ça, sans motif.
Hier, j’ai eu la même envie, comme ça, d’être en haut de la tour Eiffel.  Mes enfants me trouvent fantasques et imprévisibles.  C’est comme ça.  Quand je croise un voleur, je lui crache un gros molard dessus, je le stigmatise à ma façon.  Quant au gars en manque d’amour, celui-là je l’arrose copieusement, en général ça le calme.  L’autre jour, une alouette était en vol immobile au-dessus de la cabane de mon voisin, le huron.  Celle-ci lui sert de toilettes.  Mais à un moment donné, cette pauvre alouette a commencé à faire des montagnes russes, l’odeur peut-être.  Il est clair que la cabane du voisin, ce n’est pas du Rimbaud, exit la poésie si vous voyez ce que je veux dire.  Et les séjours du voisin dans sa cabane sont aussi longs qu’un discours préfectoral et ce ne sont pas les pommes d’amour du petit jardin qui le jouxte qui vont changer grand-chose.
     Annie

Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être dans le Grand Nord, comme ça, sans motif.
Je partirais vers le froid, retrouver la sensation de mes doigts frôlant la tour Eiffel en hiver.  Seule, dans ces espaces hostiles et infinis, mon cerveau devra carburer, muter en Einstein pour trouver des solutions à tout ce qui pourrait arriver.  Ainsi, quand je me ferai attaquer par un crapaud polaire, poilu à la bave blanche, je saurai comment réagir.  Au lieu de me sauver et de forcement me casser la figure sur la banquise gelée, je ferai face au danger.  J’entonnerai à m’en déchirer les poumons mon chant de batave roumaine.  Stupéfié à l’écoute de mes notes suaves, le crapaud polaire se transformera en Dionysos.  Il me prendra par la main et nous patinerons en cœur sur la banquise, des marguerites plein les yeux.  Portés par l’amour, nous sauterons au-delà des gouffres glacés et des crevasses grinçantes.  Mon crapaud Dionysos susurrera du Rimbaud à l’oreille de ma chapka.  Il me fera rosir sous le bleu du froid.  Je mettrai définitivement à la poubelle les souvenirs des sermons du curé de mon enfance.  Rien que d’y penser, le rouge vif colore mes joues comme après une promenade.  Mais, qu’entends-je ?  Des bruits de bottes cadencées, le grincement des roues de char…  Je reviens sous la tour Eiffel… Nous sommes le jour du 14 juillet et mon crapaud Dionysos s’est transformé en crapaud général d’armée…  

     Françoise



Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être dans les îles du Levant, comme ça, sans motif.
Je ne sais pas où c’est, mais on m’en a dit du bien.  Ce serait des iles recouvertes d’arbres, sans une miette de bitume.  C’est mon père qui m’en parlait souvent…  Il me racontait ses belles histoires des îles du Levant, totalement époustouflantes pour quiconque a des yeux pour voir, sauf les aveugles bien entendu.  Le danger là-bas, disait mon père, est la présence envahissante de la mouche tsé-tsé.  Ces îles sont gouvernées par un seul et unique roi, le roi Robert II.  Toute mon enfance, j’en ai fait mon ami imaginaire.  On a parcouru le monde en songes.  On en a fait des bêtises !  Une fois on a fait de la luge et pris trois virages glacés.  Il avait tellement peur qu’il a fait sa tête de Pierrot… un vrai caluméro !  « T’es complètement marteau ma parole ! »  « Mais non, on s’amuse mon Robert ! Et puis, tu n’es que le fruit de mon imagination, pas la peine de t’énerver.  Regarde toi, grand roi, tu es rouge comme une écrevisse, ne sois pas en colère ! »

J’aimerais retourner dans les îles du Levant, retrouver mon âme d’enfant.  Mais en attendant, je peux toujours prendre un billet d’avion et y aller vraiment.  Il est temps de vivre la vie que l’on a toujours rêvé…
     Lucie


Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être dans le désert de Gobi, comme ça, sans motif, avec seulement trois pommes reinette en poche.

Je partirais à la recherche d’une oasis de temples perdus et désertés.  Peut-être y rencontrerais-je un vieil homme, intelligent comme un schtroumpf, un peu moche comme un crapaud car très ridé.  Seule, dans ce désert, je me sentirais comme une poule.  Je préfèrerais être amoureuse comme personne, croiser quelqu’un de sympathique comme le petit Chaperon rouge, mais sans le loup qui est dangereux comme l’eau qui dort.  Finalement, cette personne me semble totalement rêveur, comme pas fini, et en plus assommant comme un marteau.  Mon visage deviendrait alors rouge comme les fesses d’un babouin.  Et là, je me réveillerais alors d’une longue nuit de cauchemars.

Finalement, je reste dans mon lit douillet à rêver d’un autre lieu.
     Lucienne


Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être en Islande, comme ça, sans motif, loin de la Tour Eiffel pour une fois, cette grande dame rouillée qui me nargue tous les jours.  Il faut l’admirer soi-disant… bof ! Hein mon petit hérisson chéri, on s’en fout !  On partirait tous les deux.  Et moi, le matin, je marcherais  sur la glace, toi tu resterais à grignoter ton concombre comme d’habitude.  On aurait loué un igloo et sur le meuble, il y aurait un affreux cygne en porcelaine avec dedans des choses inutiles comme des élastiques et autres babioles.  On déchirerait le journal avec la photo de Trump dessus, on ferait un grand feu avec.  Tu rêverais d’une fillette, pour laquelle tu rentrerais toutes tes épines pour qu’elle te prenne dans tes bras et te caresse.  N’ai pas peur, les Islandais sont des gens très civilisés.  Ils ne possèdent plus de massue mais des colliers en bois de renne qu’ils nous passeront au cou.

Regarde le ciel, regarde le ciel très fort, on y est presque en Islande !!
     Marie-Jo


Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être à côté des pyramides d’Égypte, comme ça, sans motif, car je ne connais que la Tour Eiffel.  Je la connais comme personne.  Même si je suis toujours au cul des vaches pendant le salon de l’agriculture, je prends le temps d’y grimper sur cette tour Eiffel.  L’autre fois, ils ne m’ont pas laissé grimper, Madame la Tour Eiffel était réservée par Trump !  Cette espèce de grosse baleine à toque jaunasse.  C’est mon libraire de Quirbajou qui l’appelle comme ça.  Ce Trump, s’il pouvait s’échouer sur une plage lointaine !  Bon débarras !  Alors qu’en fait sur les plages, on n’y trouve que de pauvres méduses échouées.  Bon enfin, moi je ne prendrai plus les chemins qui ne mènent pas en Égypte car j’ai rencontré un beau docteur en droit, féru de pharaons, un peu assommant,  mais c’est sûr qu’il me mènera les voir ces pyramides. Il me l’a juré aux pieds de la Tour Eiffel en m’offrant un magnifique bouquet de tulipes.  Alors, quitter le cul des vaches et mes voisins hypocrites, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera pour demain !
     Odile

Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être en haut de la canopée amazonienne, comme ça, sans motif !
Là, juchée à une hauteur comparable à celle de la célèbre tour de Copenhague, loin des villes et des conneries humaines… je serai en communion totale avec l’esprit de la forêt !
Cela pourrait sonner comme des âneries débitées par un ivrogne d’Espezel, comme un rêve inaccessible, du genre « elle demande la lune ! »…tout cela parce que les braves gens n’aiment pas que l’on donne des chances à nos rêves d’enfants, parce que la vie cherche çà vous faire croire aux portes de prison empêchant toute fantaisie, toute prise en main du destin. Oui, ce ne sont que des mirages qui peuvent éclater comme des ballons avec un petit couteau bien affuté. Le même avec lequel je vais peler la pomme d’Isaac Newton pour m’en délecter avec avidité pour assouvir faim et soif, simplement, loin des conjectures alambiquées et hypocrites des discours économiques !
Ainsi, une bonne bouteille peut aussi faire miroiter une échappatoire onirique mais je préfère croquer directement dans la grappe de raisins dont les sucs et les sucres me donneront l’énergie nécessaire à ce voyage au bout du monde, dans cette forêt primaire qui renoue avec nos origines ! 
      Remke
 

 

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