Un
1er jeu de présentation qui
nous permet de récupérer des mots qui seront utilisés par la suite
Un 2ème
jeu qui commence par une récolte de mots autour de LA chose (idée,
personne, etc) qui nous répugne le plus.
Chacun
tire au hasard la photo vue de dos d’un individu
La
consigne d’écriture : on frappe à ma porte, j’ouvre et me retrouve face à
cet individu. Que me dit-il ?
On
écrit en utilisant un maximum de mots récoltés.
Lors
de la lecture, on se montre particulièrement attentif à la lecture du texte du
participant dont on a tiré le nom au sort.
Le 3ème
jeu consiste donc à lui répondre, en insérant dans le texte des mots du 1er
jeu de présentation (les mêmes pour tous).
Bonjour
Madame.
Oh, j’ai
frappé chez vous car j’erre dans ce petit village depuis cent ans, je
crois. Je sors de la rue Victor Hugo,
des enfants y jouaient au trampoline. Ma
vie est un marécage, je cauchemarde toutes les nuits, des crapauds gluants
plein de pustules m’assaillent. Et moi,
je voudrais tant trouver le prince charmant aux yeux dorés dont ma mère m’avait
parlé quand j’étais petite. Au moins une
lumière dans ma vie, en haut de votre escalier ?! Merci madame !
Marie-Jo
et Odile lui répond:
Ma pauvre
petite dame ! Moi qui
ne suis qu’une batave ariégeoise, comment vous sauvez des crapauds
gluants ? Ce Victor
Hugo dont vous me dites qu’il a une rue, c’est pas lui votre prince
charmant ? Ma petite sœur, elle
connait la psychologie, mais moi pas du tout.
J’sais pas quoi faire avec vous, j’suis une solitaire ! Oui, j’allume ma petite lampe toute la nuit,
parce que j’suis trouillarde, mais là avec vos idées, vous me faites
peur ! Ça serait pas la sorcière
d’en bas qui vous a mis le noir dans la tête ? Ma petite dame, je veux bien vous faire
entrer après tous ces escaliers, pour une tasse de thé ! Faut que vous repreniez votre nord, pour y
aller vers là-bas, on dit que ça va mieux après. Ma pauvre petite dame, on dirait que vous
êtes un petit chat abandonné, j’vous mets un peu de lait dans votre thé ?
Odile
Le
personnage d’Odile frappe à la porte:
M’dame,
vous le connaissez le Fillon ?
Il nous a
traités d’hippopotame.
C’est pas
un faux-cul lui ?
S’est
regardé le mec ?
Moi
j’vous l’dit, j’suis franche, mais les sourires grinçants, les mensonges,
l’hypocrisie, j’en peux plus !
On m’a
dit que toute vérité n’était pas bonne à dire, alors j’mène ma petite enquête
pour en parler avec mes potes. C’est mon
prof de philo qui m’a branché ! Odile
et Annie lui répond:
Non, je
n’ai pas eu ce privilège de le connaitre ce Fillon. Mais j’ai, aujourd’hui, eu le privilège de
rencontrer une batave ariégeoise, petite sœur de sa grand-tante, alors pour
moi, c’est tout comme. Moi vous savez,
je suis solitaire, et le fait d’être traitée d’hippopotame, je n’en n’ai rien à
foutre. Je suis une vraie sorcière et
rien ne peut m’atteindre. Mais je botte
en touche, les mensonges, les sourires grinçants, l’hypocrisie, ce n’est pas
pour ça que je vais filer vers le Nord, même si votre petite enquête sur ce
crétin m’intéresse. Oh bah, vous me
faites parler et pendant ce temps mon petit chat s’est sauvé. On en recausera plus tard !Annie
Le personnage d’Annie frappe à la porte:
Bonsoir.
Cela va
vous paraitre étrange, mais la phrase « El pueblo unido jamas sera
vencido » écrite sur votre
porte m’a ému terriblement. Pour
moi, elle a une force immense qui représente la « lucha » contre
l’extrême droite, Marine le Pen et en son temps Mussolini and Co. Et pour vous, qu’est-ce que cela
représente ? Surement pas une publicité
pop-up n’est-ce pas ? J’ai horreur
du populisme, je voulais vous le dire avant de reprendre la route. Annie
et Remke lui répond :
Le personnage de Remke frappe à la porte:
et Françoise lui répond:
Mais,
entre donc, que l’on discute un peu…ce n’est pas si fréquent que quelqu’un
réagisse ouvertement à la devise de vie, qui me tient tellement à cœur que je
l’ai inscrite sur ma façade pour dire aux autres que, même en tant que Batave
ariégeoise, on fait tous partie du peuple ; celui qui ne se soucie pas des
frontières mais seulement des grands frères et des petites sœurs qui nous
accompagnent le long du chemin…
Même si
je suis solitaire, il faut être solidaire car…l’union fait la force et c’est
ensemble faire de grandes choses. Contre la chasse aux sorcières, nous pouvons
résister, même si c’est dans l’ombre…
Avant de
reprendre la route vers le Nord, pose ton sac un instant, enrichissons-nous
mutuellement de nos connaissances, de nos idées, de nos opinions, afin de
nourrir le levain des savoirs populaires…
Parce que
ce n’est quand même pas mon petit chat, à qui, tout en sirotant des tisanes, je
dresse des monologues infinis sur la beauté du monde et la complexité du genre
humain, qui fera avancer les choses…
Oui,
entre, viens donc!
Remke
Le personnage de Remke frappe à la porte:
Bonjour,
chère madame, comme je suis heureux de vous rencontrer enfin ! - s’exclama-t-il
avec emphase tout en faisant tournoyer son chapeau de feutre en arabesques
alambiquées- Votre renommée dépasse largement la géographie du pays de Sault et
j’avais hâte de vérifier les dires des autres ; les éloges sur votre
gentillesse sont si fréquentes qu’elles ne pouvaient être nourries par le
mensonge… ne pas vous rencontrer en
personne serait si regrettable mais il fallait pour cela trouver un
prétexte : alors voilà, auriez-vous un mignon petit chat que je puisse
adopter, un félin de ferme à apprivoiser… pour combler ma solitude ?
Remkeet Françoise lui répond:
Cher
monsieur je suis très flattée que vos pas vous aient mené jusqu’à moi, moi que
mes voisins d’immeuble appelle la Batave ariégeoise. J’ignorais que ma superbe renommée avait traversé
les océans. Vous avez frappé à la bonne
porte, je suis beaucoup moins insignifiante en effet que ma petite sœur. Mais vous me posez un problème, je n’ai aucun
petit chat, je suis solitaire, du moins jusqu’à présent… mais si vous vous
donnez la peine d’entrer, si vous faites à nouveau tournoyer votre chapeau, je
ferai taire la part de sorcière qui est en moi pour être à nouveau à la
hauteur de ma réputation. Je vous ferai
une petite place vers le nord de mon appartement. A nous deux nous pourrions former une famille
d’accueil pour un petit félin fermier.
Un petit chat à caresser de concert. Monsieur ?
Non, ne vous retournez pas ! Ne partez pas ! Restez réchauffer mon cœur de
salade !...
Françoise
Bonjour très chère Madame.
Je viens de très loin juste pour vous rencontrer, vous
uniquement, vous tout spécialement ! Je ne viens vous parler ni de fric, ni de politique. Mais si vous me laissez entrer, je
vous expliquerai comment connaitre une vie de château. Ne voulez-vous pas quitter ce monde de crapaud, de haine, de racisme ? Je ne suis pas aussi bien habillé qu’à mon habitude,
c’est parce que j’ai beaucoup voyagé, beaucoup marché, exprès pour vous !
Alors, si vous voulez connaitre le paradis au ciel, après votre mort toutefois,
laissez-moi entrer, ouvrir ma valise et… je vous offrirai une bible.
Françoise
et Lucie lui répond:
Oh joie !! Le paradis au
ciel ! Plus de racisme ? Une vie de château ? Vous êtes bien
prétentieux jeune crâne rasé ! Qui me dit que c’est bien une bible dans
votre valise ? Ça pourrait être une batave ariégeoise ou sa petite sœur… j’attends que vous me prouviez vos dires. Moi, pourquoi moi
uniquement ? Pourquoi moi spécialement ? Je suis solitaire. Comment
m’avez-vous trouvée ? Vous dites avoir beaucoup voyagé… Êtes-vous un agent
du gouvernement en mission top secrète ? Ou alors une sorcière parcourant la planète sur son
balais magique, vers le Nord ? Mon dieu, mais qui êtes-vous ? Montrez-moi ce que
cache votre bagage ! Une maquette de château ? Mais même mon petit chat est trop grand pour y vivre !
Vous vous moquez de moi. Une vie de château… quel drôle d’argumentaire pour
juste me vendre vos châteaux en carton ! Et moi qui vous ai un instant
cru ! Partez, partez !! Vous n’avez pas honte de vendre du rêve à des
inconnus pour ensuite vendre vos babioles ? Adieu monsieur.
Lucie
Bonjour Lucie.
Je suis le cousin germain de Maitre Gim’s, ni
Dieu, ni maitre… Hélas, il est un peu autoritaire et m’a interdit de venir te voir… Mais je suis là, chantant tes louanges car tu as gagné un
cours de Qi gong avec Maryse, à
Espezel. Il y aura tes camarades de 5èm, te souviens-tu ? Je sais que tu les trouvais « bidon », mais ils sont venus pour
célébrer avec toi ta récente libération. Va, vole vers ta nouvelle vie et
prends soin de toi ! On t’attend demain chez Maryse. Bisous.
Lucie
et Aiyana lui répond:
Euh…bonjour, enchantée de te rencontrer. Je serai là, même si je
ne suis pas sûre d’être tout à fait faite pour le Qi gong. Et cette Maryse,
est-elle au moins d’ici ou est-ce une de ces bataves
ariégeoise ? Ce que je peux t’assurer c’est que je
viendrai. Seras-tu là ? Pourras-tu me faire passer pour ta petite sœur ? Ou est-ce Maryse ta
sœur ? Tu sais, je suis solitaire et je préfère faire du yoga dans mon salon plutôt qu’un cours
dans un groupe plein d’inconnus. Tu dois me trouver un peu sorcière à habiter ici, perdue, loin des
foules. Mais tu sais, tu peux penser ce que tu veux ça ne me fera pas changer
ni de coin perdu ni de direction. C’est bien joli de tous aller vers le Nord, vers Paris, la grande ville,
le luxe. Je suis bien ici, seule, avec mon petit chat. Je n’ai pas besoin d’aide, ni de ta part, ni de celle de ton
frère.
Merci ! Bonne soirée !...elle ferme la porte
Aiyana
Le personnage d'Aiyana frappe à la porte :
Bonjour, je suis ton contraire.
J’adore être au centre de l’attention, et sans égoïsme, je t’assure que j’illumine plus qu’un projecteur !
J’aime rencontrer des gens en tout genre, même des hommes politiques. Je me suis
toujours appliquée à me montrer telle que je ne suis pas, sauf à moins de 2 ans peut-être. Je mets
des heures et des heures à me préparer, à me déguiser jusqu’au nombril, choisir fond de teint, bijoux et
grandes marques, même si je dois seulement rendre visite à ma belle-mère !!!
Aiyana
et Lucienne lui répond:
Tu es mon contraire ? Comment le sais-tu ? Peut-être
sommes nous tous un peu égocentriques, même les bataves
ariégeoises. Je dirais que tu es très sociable, très
ouverte. Tu joues même avec une petite sœur venue très tardivement dans le foyer parental. C’est difficile
de se montrer tel que l’on est, d’être spontané sauf à être solitaire. Tu aimes t’habiller, non pas en sorcière mais en femme élégante. Tu aimes
peut-être la beauté. Enfin c’est peut-être important pour toi d’être belle. Vers le Nord, Paris, capitale de la
mode ! Tu iras un jour y faire tes études et alors tu brilleras, comme un petit chat, par ta soif de connaissances.
Lucienne
Le personnage de Lucienne frappe à la porte :
Hello !
My name is Betty.
Je vais essayer de parler français.
Je viens du pays de Trump (pauvre mec !)
Les USA, soit disant Etats UNIS !!
Nous aussi avons eu l’apartheid (hélas !)
Je ne comprends pas le racisme, la xénophobie, c’est tellement débile.
Pourquoi ça ?
Je préfère « aime ton prochain comme toi-même »
Lucienne
et Marie-Jo lui répond:
Welcome Betty ! Donc, parlons français. Viens boire un thé,
mon amie batave ariégeoise est
justement là, avec ma petite sœur également qui arrive de Bolivie. Cela va faire un beau mélange
de nationalités, on va faire la nique à Trump ! Mon fils joue au solitaire dans sa chambre, je vais l’appeler,
qu’il participe à notre rencontre de sorcières prêtes à exorciser ce mal qu’on appelle xénophobie, racisme,
apartheid qui nous fait perdre le nord, qui nous rend débile, alors que nous sommes bien d’accord
n’est-ce pas ? Le mieux serait quand même d’aimer son prochain au minimum
comme on aime son petit chat.
Marie-Jo
Le 4ème jeu : Chacun reçoit une feuille avec 10 expressions « comme »
on complète en faisant tourner les feuilles.
Chacun est donc en possession de 10 mots
à placer dans le texte dans l’ordre.
Un incipit, à compléter avec un lieu rêvé
tiré au hasard
Une phrase imposée à intégrer dans le
texte
Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être
jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être à la Bastide sur l’Hers, comme ça, sans
motif.
J’aimerais descendre de la montagne, faire un
tour, pas pour un RDV, ni pour faire les courses, juste pour m’échapper de mes
soucis, du linge à laver, des punaises de
lit à traiter, de la vaisselle… simplement
quelques minutes ! Faire un bond de crapaud hors de mon terrier pour visiter ce lieu qui m’intrigue.
Curieuse comme une pie, je me dis qu’un jour il faudra que je m’arrête mais je
ne le fais jamais. Peut-être que cela
ne me regarde pas la vie de village. J’ai
beau m’évader quelques minutes grâce à Françoise mais ça ne suffit pas. Même les Gasconnes à l’estive
prennent des vacances, alors moi cet après-midi je m’échappe pour un voyage
beaucoup plus petit que celui du Petit
Prince. Tant pis si après ils penseront de
moi que je ne suis qu’une fainéante, j’ai l’impression de suivre un cours magistral depuis
des années où je ne peux ni ouvrir la bouche ni discuter avec ma
voisine !! Alors c’est décidé, je prends mon vélo, on verra plus tard
comment remonter, je mes ma belle robe coquelicot et je prends l’air et la descente pour visiter la
Bastide sur l’Hers !
Aiyana
Ah !
Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par
exemple, j’ai bien envie d’être au Mont Kaïlash, comme ça, sans motif.
Hier,
j’ai eu la même envie, comme ça, d’être en haut de la tour Eiffel. Mes enfants me trouvent fantasques et
imprévisibles. C’est comme ça. Quand je croise un voleur, je lui crache un
gros molard dessus, je le stigmatise à ma façon. Quant au gars en manque d’amour, celui-là je
l’arrose copieusement, en général ça le calme.
L’autre jour, une alouette était en vol immobile au-dessus de la cabane
de mon voisin, le huron. Celle-ci lui
sert de toilettes. Mais à un moment
donné, cette pauvre alouette a commencé à faire des montagnes russes, l’odeur
peut-être. Il est clair que la cabane du
voisin, ce n’est pas du Rimbaud, exit la poésie si vous voyez ce que je veux
dire. Et les séjours du voisin dans sa
cabane sont aussi longs qu’un discours préfectoral et ce ne sont pas les pommes
d’amour du petit jardin qui le jouxte qui vont changer grand-chose.
Annie
Ah !
Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par
exemple, j’ai bien envie d’être dans le Grand Nord, comme ça, sans motif.
Je
partirais vers le froid, retrouver la sensation de mes doigts frôlant la tour Eiffel en hiver. Seule, dans ces espaces hostiles et infinis,
mon cerveau devra carburer, muter en Einstein
pour trouver des solutions à tout ce qui pourrait arriver. Ainsi, quand je me ferai attaquer par un crapaud polaire, poilu à la bave blanche, je saurai
comment réagir. Au lieu de me sauver et
de forcement me casser la figure sur la banquise gelée, je ferai face au
danger. J’entonnerai à m’en déchirer les
poumons mon chant de batave roumaine. Stupéfié à l’écoute de mes notes suaves, le
crapaud polaire se transformera en Dionysos. Il me prendra par la main et nous patinerons
en cœur sur la banquise, des marguerites plein
les yeux. Portés par l’amour, nous
sauterons au-delà des gouffres glacés et des
crevasses grinçantes. Mon crapaud
Dionysos susurrera du Rimbaud à l’oreille de ma
chapka. Il me fera rosir sous le bleu du
froid. Je mettrai définitivement à la
poubelle les souvenirs des sermons du curé de
mon enfance. Rien que d’y penser, le rouge vif colore mes joues
comme après une promenade. Mais,
qu’entends-je ? Des bruits de
bottes cadencées, le grincement des roues de char… Je reviens sous la tour Eiffel… Nous sommes
le jour du 14 juillet et mon crapaud Dionysos s’est transformé en crapaud
général d’armée…
Françoise
Ah !
Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par
exemple, j’ai bien envie d’être dans les îles du Levant, comme ça, sans motif.
Je ne
sais pas où c’est, mais on m’en a dit du bien.
Ce serait des iles recouvertes d’arbres, sans une miette de bitume. C’est mon père qui m’en parlait souvent… Il me racontait ses belles histoires des îles
du Levant, totalement époustouflantes pour quiconque a des yeux pour voir, sauf
les aveugles bien entendu. Le danger
là-bas, disait mon père, est la présence envahissante de la mouche
tsé-tsé. Ces îles sont gouvernées par un
seul et unique roi, le roi Robert II.
Toute mon enfance, j’en ai fait mon ami imaginaire. On a parcouru le monde en songes. On en a fait des bêtises ! Une fois on a fait de la luge et pris trois
virages glacés. Il avait tellement peur
qu’il a fait sa tête de Pierrot… un vrai caluméro ! « T’es complètement marteau ma
parole ! » « Mais non, on
s’amuse mon Robert ! Et puis, tu n’es que le fruit de mon imagination, pas
la peine de t’énerver. Regarde toi,
grand roi, tu es rouge comme une écrevisse, ne sois pas en colère ! »
J’aimerais
retourner dans les îles du Levant, retrouver mon âme d’enfant. Mais en attendant, je peux toujours prendre
un billet d’avion et y aller vraiment.
Il est temps de vivre la vie que l’on a toujours rêvé…
Lucie
Ah !
Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par
exemple, j’ai bien envie d’être dans le désert de Gobi, comme ça, sans motif,
avec seulement trois pommes reinette en poche.
Je
partirais à la recherche d’une oasis de temples perdus et désertés. Peut-être y rencontrerais-je un vieil homme,
intelligent comme un schtroumpf, un peu moche comme un crapaud car très ridé. Seule, dans ce désert, je me sentirais comme
une poule. Je préfèrerais être amoureuse
comme personne, croiser quelqu’un de sympathique comme le petit Chaperon rouge,
mais sans le loup qui est dangereux comme l’eau qui dort. Finalement, cette personne me semble
totalement rêveur, comme pas fini, et en plus assommant comme un marteau. Mon visage deviendrait alors rouge comme les
fesses d’un babouin. Et là, je me
réveillerais alors d’une longue nuit de cauchemars.
Finalement,
je reste dans mon lit douillet à rêver d’un autre lieu.
Lucienne
Ah !
Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par
exemple, j’ai bien envie d’être en Islande, comme ça, sans motif, loin de la
Tour Eiffel pour une fois, cette grande dame rouillée qui me nargue tous les
jours. Il faut l’admirer soi-disant…
bof ! Hein mon petit hérisson chéri, on s’en fout ! On partirait tous les deux. Et moi, le matin, je marcherais sur la glace, toi tu resterais à grignoter
ton concombre comme d’habitude. On
aurait loué un igloo et sur le meuble, il y aurait un affreux cygne en
porcelaine avec dedans des choses inutiles comme des élastiques et autres
babioles. On déchirerait le journal avec
la photo de Trump dessus, on ferait un grand feu avec. Tu rêverais d’une fillette, pour laquelle tu
rentrerais toutes tes épines pour qu’elle te prenne dans tes bras et te
caresse. N’ai pas peur, les Islandais
sont des gens très civilisés. Ils ne
possèdent plus de massue mais des colliers en bois de renne qu’ils nous
passeront au cou.
Regarde
le ciel, regarde le ciel très fort, on y est presque en Islande !!
Marie-Jo
Ah !
Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être jugée ! Aujourd’hui par
exemple, j’ai bien envie d’être à côté des pyramides d’Égypte, comme ça, sans
motif, car je ne connais que la Tour Eiffel.
Je la connais comme personne.
Même si je suis toujours au cul des vaches pendant le salon de
l’agriculture, je prends le temps d’y grimper sur cette tour Eiffel. L’autre fois, ils ne m’ont pas laissé
grimper, Madame la Tour Eiffel était réservée par Trump ! Cette espèce de grosse baleine à toque
jaunasse. C’est mon libraire de Quirbajou
qui l’appelle comme ça. Ce Trump, s’il
pouvait s’échouer sur une plage lointaine ! Bon débarras ! Alors qu’en fait sur les plages, on n’y
trouve que de pauvres méduses échouées.
Bon enfin, moi je ne prendrai plus les chemins qui ne mènent pas en Égypte car j’ai rencontré un beau docteur en droit, féru de pharaons, un peu
assommant, mais c’est sûr qu’il me
mènera les voir ces pyramides. Il me l’a juré aux pieds de la Tour Eiffel en
m’offrant un magnifique bouquet de tulipes.
Alors, quitter le cul des vaches et mes voisins hypocrites, si ce n’est
pas aujourd’hui, ce sera pour demain !
Odile
Ah ! Si je pouvais faire ce qu’il me plaît sans être
jugée ! Aujourd’hui par exemple, j’ai bien envie d’être en haut de la canopée amazonienne, comme ça, sans
motif !
Là, juchée à une hauteur comparable à celle de la célèbre tour de Copenhague, loin des villes
et des conneries humaines… je serai en communion totale avec l’esprit de la forêt !
Cela pourrait sonner comme des âneries débitées par un ivrogne d’Espezel, comme un rêve
inaccessible, du genre « elle demande la lune ! »…tout cela
parce que les braves gens n’aiment pas que l’on donne des chances à nos rêves d’enfants, parce que la vie
cherche çà vous faire croire aux portes de prison empêchant toute fantaisie, toute prise en main du destin. Oui, ce ne sont que des mirages qui peuvent éclater comme des
ballons avec un petit couteau bien affuté. Le même avec lequel je vais peler la pomme d’Isaac Newton pour m’en délecter avec
avidité pour assouvir faim et soif, simplement, loin des conjectures
alambiquées et hypocrites des discours économiques !
Ainsi, une bonne bouteille peut aussi faire miroiter une échappatoire onirique mais je
préfère croquer directement dans la grappe de raisins dont les sucs et les
sucres me donneront l’énergie nécessaire à ce voyage au bout du monde, dans
cette forêt primaire qui renoue avec nos origines !
Remke
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