Le 1er jeu nous entraine à une époque où le recours à la thaumaturgie était courant, le Moyen-âge. Ce n’est pas étonnant car, pour guérir, pouvait-on vraiment faire confiance aux médecins ?...
Chacun reçoit une gravure et un mot issu du lexique médical médiéval.
Sur le modèle du « cadavre exquis », l’histoire de la scène représentée sur chaque gravure va être racontée ; à 5 mains, chacun son tour, avec les derniers mots du voisin pour continuer l’histoire et l’obligation de placer son mot médical. À la fin, celui qui a démarré le jeu peut faire la conclusion. Chaque écrivains à sa couleur.
Anne était assise sur un châssis, légèrement en hauteur, de façon à ce que le médecin de la contrée examine son genou. Il tapait avec le fer d’un marteau de façon à vérifier le réflexe de ce genou malmené par les nombreux agenouillements qu’Anne effectuait quotidiennement à la chapelle du village. L’exploration fut longue et silencieuse. Le médecin essayait de cerner le mal dont Anne était atteinte. À force de frapper de petits coups, il décida d’effectuer une chirurgie inattendue mais habituelle pour cet homme ; il proposa de façon insistante la résudation.
Cela consiste à ouvrir au-dessus du genou une boutonnière de la longueur de sa cuisse pour en faire sortir le mal. Il ne faut pas oublier que l’homme praticien avait planté un mélicélis dans la jambe de la femme venue se faire soigner, afin qu’elle reste tranquille. Tout semblait bien se passer. Cependant la femme commença à parler.
S’il vous plait, voulez-vous ne pas remonter ma robe trop haute. Mon époux serait fort mécontent et il pourrait vous provoquer en duel apostume. La plaie étant douloureuse, je ne voudrais pas souffrir davantage. Une branche de haie m’a traversé la jambe, je ne peux me résoudre à ne plus marcher.
Coupons au-dessus de la plaie pour arrêter les humeurs, le liquide bézoard s’échappera du bas de votre cuisse. Et je pourrai retirer sans peine cette branche figée dans votre jambe. Sans peine, vous dites, sans peine pour qui ?
Et là est toute la magie : enfoncer sans effort le pieu dans cette zone indolore qui, en vertu des lois de l’acupuncture, va résoudre tous vos problèmes sexuels. Nos protocoles de soins intensifs ne perturbent en aucun cas les trémulations des voies naturelles.
Cependant, il conviendra désormais que vous pensiez à une reconversion religieuse, afin de ne plus exposer votre genou et laisser la solution à vos problèmes sexuels se mettre en place sans aucune trémulation.
Le dentiste essaye de soulager son patient. Il lui introduit un mélicéris dans la bouche, ce qui a pour effet de faire régurgiter, par le patient, toutes ses dents, les unes après les autres. Elles se sont accrochées sur cette espèce de liane. Le patient ne souffre pas, il est un peu surpris mais il a une grande confiance en cette personne habilitée à ce travail.
J’aurais préféré qu’il ne m’enlève pas toutes les dents, laissez m’en une ou deux, pour croquer le pain et la viande. Mais cette personne ne fait pas de choix apostumes, c’était tout ou rien. Le sourire avait disparu, une bouche édentée, une grande perte…
De sa chaine à dents, Maître Bezoard qui se disait dentiste, en jouant de ses pinces, essayait de m’introduire la plus grosse molaire collée sur cette chaîne. Mais où donc avait-il trouvé ces énormes dents qu’il disait être des prothèses ?
Mais enfin, on voit bien que c’est une métaphore, une trémulation dentaire. Et je parierais pour un tour de magie pour apaiser la boulimie du patient
Je lui introduis le serpent assommé dans la bouche et le fait ressortir par le nez. C’est ce qu’on appelle le mal ardent. Si c’est pas pour la boulimie, c’est sûrement bon pour déboucher le nez !
Et si c’était tout simplement ça la mélicéris, l’art de soigner les dents en ôtant les vraies pour en mettre des fausses et permettre au patient boulimique de réguler son envie de déguster trop de bons mets ?
J’avais beaucoup mal au ventre, des ballonnements incessants, des pets, des pets, des pets perpétuels. Il lui fallu beaucoup de temps pour décider, une médecine apostume, un lavement radical et très désagréable, une ingestion par l’anus d’un liquide chaud et gluant. Les médecins s’y sont mis à deux, moi à quatre pattes sur un lit, les fesses dénudées, horrible !!
Souffrance dans l’anus, mais malgré le tissu qu’il m’avait mis sur la tête, mon odorat fut pris par l’odeur de ce bézoard qu’il mettait dans mon rectum. Quelle odeur horrible ! Quelle brûlure dans mon anus !
Respirez, respirez brave homme et faites-nous signe lorsque cela atteint votre gargante. Il n’est pas de meilleur traitement pour chasser les idées de luxure et la trémulation, courage !
On va s’amuser un peu, on va lui faire un lavement. Aussitôt dit, aussitôt fait. Pendant que l’un introduit le tube dans son anus, l’autre lui verse le liquide dans l’abdomen. Mais il se trompe de bouteille… Et voilà que le mal ardent surgit, c’est la fin de tout. Que faire ?
Les lavements n’avaient rien donné, comme on peut le voir, certains gisaient dans les tonneaux, devant le lit, raides, blancs. Podagre mit son dernier espoir dans cette extrême onction qu’il utilisa en lavement. La mort oui, mais envers Dieu.
Mais la mort n’a pas voulu de moi, elle s’est détournée au dernier moment, l’odeur devait être trop pestilentielle !!
Soi-disant grands médecins, ils étaient cinq devant un Bézoard. Tranché de l’anus au nombril, sexe flageolant, peau cadavérique, mal en point le gars, le Bézoard. Et le vert médecin semblait circonspect ; le chapeauté, prudent ; le vêtu d’une cape noire décidé à trancher encore et les deux suivants devisant sur la suite de l’histoire du Bezoard. Va-t-il se relever ou rejoindra-t-il la fosse d’Hadès ?
Fallait-il que cette assemblée de doctes hommes soit inquiète par rapport à la composition interne de leurs parties génitales. Le pauvre homme a déjà traversé le fleuve des morts après une trémulation de ses parties intimes.
À présent, il est bien mort, étendu sur la table de dissection. Pendant que ces messieurs chirurgiens discutent de ce qui aurait bien pu provoquer la mort, l’un d’eux se met à inciser le ventre pour examiner les intestins de près. Cela pourrait bien être une appendicite aigue, autrement dit le mal ardent. Pas d’accord répliquent les autres, il me semble que ça viendrait plutôt de la rate.
Podagre était perdu, lui aussi suait sang et eau, lui aussi doutait de trouver quoi faire… Tous savaient que le patient était mort, tous savaient que la dissection était interdite par la loi, tous étaient penchés dessus, il ne restait plus qu’à prier.
Après, on va se remettre au concours de l’arbalète, comme la semaine dernière. Oh,oh… et la prière c’est pour notre concours ou pour ce pauvre malade ? C’est clair qu’il a souffert de cacochie et c’est pas remboursé, dommage pour lui.
Bizarre Bizarre, s’exclama le médecin vêtu de sa cape noire. Ce coup-ci encore, nous n’avons pas abouti. Ce Bézoard était vraiment trop infecté. Et pourtant, vous avez vu comme son sexe s’est dressé à chaque incision? Bizarre Bizarre. Voilà un nouveau sujet d’étude !
Joséphine apporte, avec un regard de compassion, la boisson sacrée qui sortira sa tendre sœur de la trimulation qui affecte sa jambe. Le mage impose ses mains dans l’espoir d’une réparation.
Le patient ne peut pas se retenir de rire car un des assistants lui chatouille le pied pendant qu’il soigne sa blessure au tibia. Entretemps, sa jambe a gonflé et ce mal ardent monte de plus en plus haut. Il fallait bien que je me fasse mordre par une vipère ! Le cataplasme à base de plantes médicinales n’a pas l’air d’avoir beaucoup d’effets.
Podagre appela son jeune apprenti et lui demanda de calmer cette dernière qui souffrait à mourir de sa jambe infectée. L’apprenti s’exécuta et porta auprès de la malade une potion à base de camomille et de datura. L’effet fut immédiat, la pauvre pécheresse s’évanouit de douleur.
Alors, dit le médecin qui n’a qu’un œil, ça doit être la cacochie, c’est-à-dire la maladie inventée. On en parle beaucoup en ce 13ème siècle. C’est assez nouveau comme maladie mais on arrangera ça, un peu de courage et de patience.
Mais à notre époque les patients sont de plus en plus douillets, ils ne supportent plus rien et tournent de l’œil au moindre craquement d’os. "Allez Madame, respirez une grande bouffée de sel d’esquinancie" et, d’un coup sec, le médecin pu enfin remettre la jambe à l’endroit.
Il est clair que l’esquinancie a séduit moult médecins, et à ce titre, est sacrée remède universel !
«Je vais vous délivrer du mal ardent qui meurtrit votre corps» dit le médecin. Et sur ce, il prit son marteau et un long poinçon en métal qu’il introduisit dans le crâne du patient. La partie haute de la tête fut dégagée. Ainsi, le médecin pouvait évacuer les douleurs qui martyrisaient le pauvre homme depuis quelques semaines. Il s’était disputé avec son fils qui était parti en claquant la porte en jurant qu’il ne reviendrait plus.
Podagre recevait de plus en plus de monde, chaque jour il devait faire face à un nouveau cas. L’homme était rentré chez lui le crâne défoncé, le suppliant de l’aider à le sortir de l’affaire où son fils l’impliquait. Il ne sut que faire… Comment guérir les maux de l’esprit ?
Parce que les maux de l’esprit c’est rien d’autre que des maux psychologiques et ça ne guérit pas d’un jour à l’autre. Le principal c’est de trouver l’origine : est-ce le diable ? Ou est-ce l’épouse ? Ou, encore pire, le début du trumpisme ! On ouvre, on verra bien.
Et s’il trouvait une esquinancie dans son crâne ? Une vraie, une belle grosse ! De celle qui vous mange toutes les pensées du patient en moins d’une semaine. Cette découverte apporterait enfin la preuve à toutes ses théories. Il publierait dans Science, sa renommée serait mondiale. « Ne bougez-pas, j’y vais !»
Et la trépanation ressurgira au 20ème siècle avec ce médecin américain qui l’a pratiquée sur de nombreux patients.
Eh bien, pour moi, le moyen-âge c’est bien beau, mais l’évolution pour mieux guérir c’est quand-même primordial !
Sur un chariot de feu, Podagre opérait Partanos. Il avait, sur le champ de bataille, reçu une flèche qui lui avait troué le cœur. Podagre tenait dans sa main un morceau de pierre philosophale et nous la présentait ostensiblement avant de réparer le cœur percé de Portanos. Il espérait le soigner de la sorte.
On voit bien que le patient est un meunier. Il a d’ailleurs apporté ses deux pierres. Puisque c’est la fin de l’été, il a énormément de travail, dès qu’il y avait un peu de vent, il était au boulot. En plus, à un moment donné, sa femme lui a dit qu’ils avaient du mal à payer le loyer. Et à ce moment, il a craqué.
Sur la table de l’ostéopathe médiéval, rien ne se passe comme prévu. Il n’arrive pas à lâcher prise, ses abdos sont hyper tendus. Et quand l’ostéo passe aux guili-guili sur le ventre, il voudrait pouvoir se détacher les bras et lui donner une bonne claque. Mais il a promis à Marie-Esquinancie de suivre la séance jusqu’au bout. Ça lui apprendra de faire confiance aux médecines parallèles !
Mais l’onguent mis sur la blessure a fini par la cicatriser. En invoquant les Dieux, cette femme doit pouvoir retrouver la force de la suette anglaise. En effet, regardez, elle est confiante.
Oui, mais là le patient n’est pas en bon point, très maigre et prêt à rendre l’âme. Je ne connais pas cette pratique appelée mentagra mais elle ne m’inspire pas beaucoup.
Podagre se retira. Il laissa là toutes ses médecines, tout son pouvoir. Ce pauvre hère était mort sans être reconnu comme un héros.
On est dans un labo d’un institut de pharmacie. Voici deux étudiants en train de faire de la cacochie (c’est pour ça que parfois on les appelait des cacochiers). Un des deux prépare le médicament, le deuxième le goûte et, ensemble, ils vont discuter du prix et de la date de validité. Comme on voit bien, ils adorent leur boulot.
Mais la potion n’est pas encore prête. Marie-Charlotte, au pilon, écrase de la pierre de rosette, deux pattes de crapaud bien séché et surtout trois graines d’esquinancie cueillie avant l’aube. Des gros bouillons apparaissent. Vite, le liquide est mis dans la jatte. S’il veut retrouver l’usage de la parole, Jean-Gontran doit boire le breuvage les yeux fermés, sans respirer.
Et ainsi, le miracle a eu lieu. Car en effet, ce remède où toutes sortes de plantes sont mélangées avec art, peut guérir les plus étranges symptômes. Mais, après avoir bu la coupe, Jean-Gontran s’est mis à suer énormément, d’où le nom de ce remède, la suette anglaise.
En France, on l’appelait aussi le mentegre et en Espagne le mantagra, certainement à cause de son goût aigre. Ce breuvage devait être préparé et bu immédiatement. Sa composition était gardée secrète et seuls les initiés pouvaient le préparer.
Cette potion était réalisée à partir des différents éléments recueillis lors des résudations effectuées sur les patients passés dans les tenailles, sans les tiges perforatrices et autres instruments médicaux. Un peu de sang, beaucoup d’extraits d’humeurs aqueuses (extraites de l’œil) et des dents broyées afin de constituer un mélange miraculeux réparateur de tous les maux.
Après tout, il vaudrait mieux aller à Lourdes que chez le médecin.
Ah bien sûr, s’il n’avait pas abusé, il n’en serait pas là. Un sanglier entier, c’était déjà dur. Mais pourquoi avait-il conclu son repas avec cette esquinancie même pas désossée ? Péché de gourmandise certainement. Et il en était là, avec ses dents déchaussées. Doit-il faire confiance à ce gars avec la pince ? Rien n’est moins sûr…
Est-ce que cette pince est une suette anglaise ? Il faut du courage pour accepter de se faire arracher une dent avec un tel outil. Mais cela vaut mieux que l’infection car, à cette époque, un tel mal pouvait être mortel. Mon voisin Anglais m’a appris qu’en Angleterre les nobles se faisaient arracher les dents alors qu’elles étaient encore saines, pour ne pas risquer l’infection.
Cette fois le dentiste n’y va pas de main morte. Il s’est emparé de la mentagra, instrument de torture emprunté au forgeron, son voisin. Agenouillé sur l’escabeau, il a calé la tête de la victime entre ses genoux. A cette époque, être dentiste nécessitait d’être costaud.
Et d’être menteur. Ce fut justement à cette époque que le dicton fit son apparition : « mentir comme un arracheur de dents » ! Ce dicton prenait son origine, évidemment, dans la bouche des malheureux qui souffraient. Mais aussi dans la bouche de ceux qui n’avaient aucun problème. Le charlatan du village diagnostiquait une résudation profonde nécessitant une extraction et passait à l’acte, tenailles à la main. C’est ainsi que nombre de personnes, à cette époque, se trouvaient édentées sans aucune réelle raison, mais c’était ainsi.
Ce mélicéris avait bien fait son travail. Allait-il pouvoir encore manger? Qu’importe! ...la joie de ne plus avoir mal l’emportait sur tout le reste. Ces barbares allaient devenir ses meilleurs amis.
A peine sorti de l’atelier du forgeron, il entra dans la première taverne venue et commanda une esquinancie rôtie qu’il avala d’un seul morceau.
Sur cette faïence, il est décrit une scène où il y a un jeune-homme assis que l’on suppose être le patient et un homme tenant un scalpel (du moins un scalpel de l’époque, car en effet sur ce carreau de faïence la scène se déroule à l’époque médiévale. Le jeune-homme fait une saignée, le sans coule dans un vase nommé la Suette anglaise ; Je ne sais pas depuis quand on fait cette pratique et qu’elle est censée guérir.
Elle est censée guérir la peste, le choléra et la mentagra très redoutée à l’époque. Le sang qui s’écoule emporte avec lui toutes les saletés et tombe dans la bassine au pied du patient. Le médecin et le malade ont l’air tout à fait détendu, c’est surprenant.
Jamais nous n’aurions imaginé une scène semblable. Le médecin saignant le malade, le malade sourire aux lèvres ! Sans doute la résudation habituelle du malade permettait cette intervention digne d’une saignée sur les animaux malades de la peste.
Le résultat fut immédiat. Grâce à ce mélicéris, l’enfant ne souffrait plus. Son sourire revint sur ses lèvres, il se mit à chanter une comptine que lui fredonnait sa mère pour l’endormir et mille envies de bouger et sauter et danser commencèrent à l’envahir.
Le sang coule, mon cœur est allégé, je me sens léger et ailleurs, le sang coule et des oisons apostumes m’envahissent. Je remercie le médecin de sa sagesse. On a pris soin de moi, on a enlevé de ma tête ces idées noires, tout est plus facile maintenant.
Ainsi soit-il.
Le médecin, bien décidé, opère à vif un patient atteint de mentagra, maladie très handicapante et contagieuse. La baguette du médecin n’est pas très rassurante mais le malade n’a pas l’air de souffrir. On voit du rouge autour de l’œil et le long du nez. J’espère qu’il n’est pas en train de lui arracher l’œil.
Cet acte redouté ressemblait à s’y méprendre à la résudation que le médecin de la contrée avait effectuée sur Anne, la bergère accidentée lors de la dernière pastorale de l’été. Il procédait avec énergie, peu de compassion pour le malade et un certain plaisir à organiser la souffrance de cet homme. Afin de le maintenir en position de subir cet arrachage d’œil, il pressait avec vigueur son épaule droite sans attendre son consentement.
De son œil sortait un liquide blanchâtre grâce au mélicéris qu’il lui avait appliqué sur la paupière. Et tout à coup, elle se sentit allégées de toutes souffrances.
Qui me regarde ? Qui s’approche de moi, où suis-je désormais ? On a éteint la lumière, pourquoi cette sensation bizarre de me retrouver dans la nuit ? Un petit rayon arrive vers moi, une vision rétrécie et apostume me remet dans le monde.
Je sens mon œuf de connaissance dans mes mains, allez-y, je pense que mon bézoard figé au coin de l’œil va finir pas être expulsé. Faites-vite, mes jambes flanchent.
Ça y est, c’est fini, la mantagra est partie et le patient est soulagé, grâce à la dextérité du médecin. Sa baguette était impressionnante et un peu magique !
2ème jeu : sur le modèle des rois thaumaturges qui guérissaient les écrouelles en les touchant du doigt, nous allons nous attribuer des pouvoirs thaumaturgiques.
Quels sont nos plus grandes angoisses, quel est le pire fléau à anéantir ? Et comment en venir à bout en utilisant une partie du corps humain ?
Chacun écrit un pouvoir thaumaturgique et le met au chapeau. Il va servir pour le 3ème jeu.
3ème jeu, on va écrire l’histoire de quelqu’un qui devient thaumaturge malgré lui. Pour nous aider, nous avons un incipit (tiré du roman Le chant de Bernadette de Franz WERFEL), 2 personnages tirés au sort (définis dans un lieu et par une activité), un autre personnage également défini par son activité et enfin un pouvoir thaumaturgique tiré du chapeau. Il n’y a plus qu’à…
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… chaussure à ton pied. Tu pourrais rencontrer un bon artisan, honnête et costaud ou quelqu’un de talentueux qui te ferait découvrir le monde. » Bernadette était plutôt désemparée par les propos de son père. Elle ne lui avait pas dit qu’elle était constamment sous l’emprise d’une folie qui lui martyrisait le corps et l’esprit. Ça la prenait à la nuit tombée, elle ne pouvait se défaire de la pensée qu’elle vivait dans un monde de fous. Elle avait envisagé de s’adresser à Sainte Michèle pour éloigner les tentations du malin. Un jour, en sortant de l‘épicerie, elle lu deux petites annonces à la porte d’entrée. Archi proposait son savoir-faire en bricolage et Nath donnait des cours de musique. Peut-être devrait-elle prendre son courage à deux mains et réagir. C’est ainsi qu’un beau jour, Bernadette dans ses plus beaux atours avait rencontré Nath le musicien au café du coin. Elle avait réagi à sa petite annonce en lui disant qu’elle voulait bien apprendre à jouer de la guitare. Ce garçon lui plaisait avec son air avenant, ses yeux expressifs. À mesure que la conversation évoluait, elle lui parla aussi de ses peurs, qu’elle ne voulait plus vivre dans ce monde de fous. Nath écoutait en silence. Et ensuite il lui dit qu’elle devrait d’abord se soucier d’elle-même et de son entourage immédiat, de ne se soucier que des gens qu’elle aimait et qui l’aimaient, de ne pas vouloir changer le monde à son image, car ce n’était pas réaliste. « Moi » dit-il, « avec un déhanché je bannis les fous ». Et cela la fit tellement rire qu’elle se sentit soulagée. Dès ce jour et cette rencontre, elle décida de faire ce qui lui faisait du bien et elle prit des cours de guitare. Anne
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… un bricoleur en tout genre, je viens juste de voir une petite annonce très intéressante. Marseille, c’est tout près. Là-bas ils ont entendu parler des moulins, il ne serait pas dépaysé. De plus, il est retraité depuis peu, il adore la bricole comme toi. Il est très soigneux et en plus tu pourrais le croquer à ta convenance, il semble disponible à tout moment et d’une grande ponctualité. Ses tarifs sont à discuter. Pas mal du tout. Quant à l’autre annonce, c’est un coach sportif. Bon, il est beaucoup plus loin, mais il est ingénieur en mécanique, diplômé de l’INSA et cumule donc deux activités, deux amants pour le prix d’un avec en prime de beaux muscles. Il se vend un peu cher, 50€ de l’heure, mais cela donne à réfléchir. Il serait précieux pour intercéder auprès de Sainte Nade. Tu pourrais rentrer rapidement dans tes fonds car celle-ci guérit la dépression et vu le nombre de déprimés autour de nous… Jeff ou Nils, à réfléchir d’un frémissement de nez, pic et pic et colégram… D’un battement de cils il serait intéressant et rassurant de stopper l’extinction des espèces vivantes. Si c’est ton idée elle est géniale et tu es tout à fait capable de la réaliser. Pas de doute, tu es un bon parti. » Annie
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… » Trouver un mari ? Mais quelle drôle d’idée ! Bernadette ne sait que dire. C’est la première fois qu’elle entend parler, dans la bouche de ses parents meuniers, de certains plaisirs, de mari à trouver. Elle n’ose pas s’avancer dans ses pensées. Si elle osait, elle dirait à ses parents qu’elle n’a besoin ni de mari, ni de nouveaux plaisirs. Bien des choses lui viennent en tête dans le moulin, derrière les sacs de farine… bien des choses qui n’appartiennent qu’à elle. Elle a bien sûr entendu parler de Denise qui pourrait lui donner un coup de main. Denise, qui d’un frémissement de nez guérit les maladies de peau. C’est ce qu’on dit en ville. Mais elle sait faire bien d’autres choses aussi. Elle a, parait-il, une potion amère qui chasse les pensées tristes. Bernadette veut rester vierge et se donner à Dieu le père et le fils surtout. Elle sortira de ce piège grâce à Denise, cette guerre sera menée contre la famille et les meuniers. Claudie
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… un mari boulanger, la boucle serait bouclée. » Ainsi parla le grand-père de Marie-Eugénie avant de la laisser sortir seule dans la rue, pour la première fois de sa vie. Évidemment, avec de tels préceptes, elle n’avait pas fait trois pas dans les rues du 9ème arrondissement de Marseille qu’elle était abordée par Ritchou-Momo. En moins de temps d’un battement de cil, beau gosse, il avait déménagé en tous sens les sentiments et le cœur de Marie-Eugénie. Et neuf mois après, Kenza venait au monde, plus précisément elle arrivait sur un sac de farine dans la cave du moulin du 9ème arrondissement de Marseille. L’enfance de Kenza fut terne et triste, dans une ambiance de farine blanche et sans vie. La veille de ses quatorze ans, quand son arrière-grand-père la pris sur ses genoux pour lui dire « tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire… » Kenza eu le sentiment que quelque chose dans sa vie se rejouait, qu’il était temps pour elle d’aller voir ailleurs. Son baluchon fait, elle monta dans le premier TER venu et débarqua gare Matabiau. Comme sa mère avant elle, elle prit le monde en pleine figure ; les bruits, les rumeurs, les nouvelles, les réseaux sociaux, tout cela la heurta de plein fouet. Elle n’en dormit plus. Et son recours à Sainte Annie n’apaisa guère ses nuits d’insomnies. Un laid jour, n’en pouvant plus, elle décida de retourner dans la sécurité de son moulin du 9ème arrondissement marseillais. Contrariée par le retard conséquent de son TER, elle fronça les sourcils. D’un coup, elle élimina les nouvelles lui parvenant par le biais de la télévision et des réseaux sociaux. Son esprit était soudainement vide, clair et lumineux. Elle en oublia son projet ferroviaire et retourna dans son petit cagibi toulousain. Dorénavant, à chaque fois qu’une mauvaise nouvelle apparaissait, Kenza fronçait les sourcils et sa vie redevenait rose. De ce don, elle en fit une profession. En effet, pour 54€, Kenza vous pose des faux-cils qui subliment votre regard sur un monde désespérément vide mais où tout est beau et rose. La thaumaturgie n’a pas de prix. Qu’est-ce que c’est 54€ pour voir Trump en rose ?... Françoise
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… un boulanger qui te préparerait du bon pain, de belles brioches et de savoureux desserts. » Bernadette ne l’entend pas de cette oreille, c’est une aventurière et aime les défis. Elle est même un peu casse-cou. Alors, plutôt que d’aller danser, elle décide de partir dans la nuit, vers l’inconnu. Après une longue marche, elle parvient à Paris, dans le 19ème arrondissement. Elle n’a jamais vu la ville et encore moins respiré son air pollué, saturé de microplastiques qui ont tôt fait de l’asphyxier. Elle commence à se sentir étouffer. Elle essaie d’appeler mais sa voix est éteinte. Heureusement pour elle, un ouvrier du bâtiment passait par là. « Bonjour, je m’appelle Alexandre, pour vous servir, dit-il en s’inclinant en guise de révérence. Je vois que vous n’allez vraiment pas bien. Je vais intercéder auprès de Sainte Françoise pour guérir votre maladie, belle enfant. » Alexandre s’agenouille un instant dans le silence et, soudain, apparu Carlos le musicien, l’ange fidèle attaché à Sainte Françoise. « D’un frémissement de nez, je repère les microplastiques et les envoie au loin, c’est ma spécialité ! Vous allez à nouveau pouvoir respirer, Mademoiselle. » Sans plus tarder, l’ange se frotta le nez, ce qui produisit une jolie musique cristalline. L’air de Paris se trouva aussitôt assaini. Tout devint plus clair, plus lumineux. Bernadette retrouva ses esprits et son sourire. Elle décida de retourner dans sa campagne. Alexandre la suivit et devint boulanger. Marco retourna auprès de Sainte Françoise et continua de veiller sur eux depuis les cieux. Isabelle
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… dans le village un jeune-homme qui t’emmènerait danser. » Cela la mit en joie. Son cœur bat. En effet, aller danser, prendre du bon temps, elle en rêvait. Elle pense à Orven, son voisin, et à sa copine qui lui a parlé de Brubru, un DJ qui a fait danser toute la nuit tous ses potes de Fac à Toulouse. Quelques jours plus tard, Orven, qui travaille à Nice, lui propose de la conduire à Toulouse avec ses amis. Elle ne connaît pas bien cette ville, le bruit y est monstrueux et agresse tous ses sens. Les gens sont renfrognés, marchent vite, ne se regardent pas. Une scène de rue l’interpelle ; deux hommes se battent, une femme crie. Elle voudrait, d’un signe de la main, arrêter le vacarme de la rue et faire les yeux doux à ces deux hommes pour transformer leur violence. Avant même d’arriver sur le dancefloor, elle a eu les expériences de ceux qui vivent dans cette ville. Pourra-t-elle faire les yeux doux à chaque fois ? Arrivée dans cette salle bondée où le DJ s’active. Une foule de jeunes dansent de façon saccadée, ils se défoulent. Un homme l’interpelle, il est saoul. Dans son délire, il intercède auprès de Sainte-Anne pour avoir un enfant. Elle ne sait plus quoi penser. D’un signe de la main, elle le calme. Il s’apaise, s’assoit, prend sa tête dans ses mains et pleure. Il ne boira plus jamais. Marie-Thérèse
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… un modèle-photo amateur. J’en connais un, il s’appelle Antoine. Il a 30 ans, bien sous tous rapports, 1m75, 77kg. Je sûr qu’il serait intéressé par toi, Manon. Non pas pour que tu lui fasses le ménage ou le repassage. Non, pour que tu partages sa vie et ses loisirs. Tu as besoin de rencontrer un beau mec, plus jeune et prêt à t’initier à ce que tu n’as pas connu. Tes 35 ans d’expérience de femme de ménage, on s’en moque. Au diable les conventions ! Il est plus jeune que toi, tant mieux. Il va te séduire, et si tu n’y arrives pas, on va aller voir Sainte Claudie ; tu sais, celle qui guérit de la méningite. Ce n’est pas le cas pour toi, la méningite, mais quand-même, tu as souvent mal à la tête et ce n’est pas normal. Tu couves quelque chose. Elle va te donner sa bénédiction pour rencontrer Antoine. Il va te faire les yeux doux et tout le négatif va disparaitre. Imagine-toi, choyée, aimée, au bras d’un bellâtre, prête à lâcher ta vie de femme de ménage pour arpenter le monde entier, un appareil de photo à ton cou, pour faire les plus beaux clichés du monde avec Antoine comme modèle. Je suis sûre que ses yeux doux vont te faire changer de vie." Nade
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver…un gentil plombier, un qui a 15 ans de métier et qui, de son bézoard mécanique, pourrait t’aider, ma Mounia. Toi ma si douce qui a peur de tout ! J’en connais un qui, d’un coup de pied, chasse les orages la nuit ».
- Oui, mère, celui-là pourrait me convenir, mais je n’ai pas peur que des orages. Les bals aussi me font peur. Je suis terrorisée à l’idée qu’on me marche sur les pieds.
- Alors, allons prier à la chapelle de Saint Paul, ce saint qui guérit les boiteux. Et si ce n’est au village, un soir de fête en dansant, que tu trouveras un mari, avec un boiteux tu pourras mieux suivre la cadence.
Mounia pris le chemin de la chapelle. En arrivant sur le parvis, ce n’était que boiteux et boiteuses qui attendaient leur tour pour toucher les pieds de ce fameux Saint-Paul sculpté sur le pilier droit de l’entrée. Alors qu’elle s’approchait elle aussi de la statue du saint-homme, un grondement étrange se fit entendre venant de la crypte. Peureuse, mais trop curieuse, suivie par les boiteux elle descendit les marches. Le Benjamin, le plombier, entouré de ses machines électroportatives, soufflait dans son bézoard à plein poumon. Et, ô miracle, la source de la crypte, qui était tarie, se mit à jaillir. Et ce ne fut qu’enchevêtrements de cannes et de jambes de bois dans ce flot d’eau. Mounia, terrorisée, s’accrocha désespéramment à ce qui passait là ; une jambe de bois chaussée d’une botte rouge. Tous furent rejetés sur le parvis. Le flot trouva son chemin sur le bord de la colline et, après une pagaille sans nom, chacun essaya la jambe de bois la plus proche sous l’œil devenu vivant du Saint Paul. Le plombier, le Benjamin, arracha des mains de Mounia la sienne chaussée de la botte rouge. Saint Paul ouvrit la bouche. Dans un souffle, il ordonna à la jeune-femme d’aider Benjamin à retrouver ses deux jambes. Aucune peur n’habitait plus Mounia. Elle ficela, sur le haut du moignon de la cuisse de Benjamin, la jambe de bois. Ils échangèrent un regard si doux que deux mois après ils étaient mariés. Benjamin est toujours plombier et Mounia garde des enfants dans le 12ème arrondissement. Odile
« Tu es presque une grande fille, une vraie femme pourrait-on dire. Après leur première communion, toutes les jeunes filles sont autorisées à avoir certains plaisirs. Elles vont danser, elles apprennent à connaître des jeunes gens et elles ont du bon temps ; avec l'aide divine, elles trouvent un mari convenable. Tu es la fille d'un meunier. Tu pourrais trouver… un bon parti si tu acceptais de soigner la tuberculose dont tu es atteinte depuis plusieurs mois. Il me semble qu’une visite à la paroisse Sainte Thérèse pourrait t’aider dans cet objectif ». Marilène entendait régulièrement ce discours réprobateur de sa mère, qui n’avait de cesse de vouloir trouver un mari à sa fille. En effet, Marilène allait déjà sur ses 25 ans et sa mère craignait qu’elle ne restât « fille » le restant de ses jours. Marilène était une femme maitresse d’école au village et assurait quelques cours d’anglais auprès des élèves du pensionnat voisin. En cé début d’année 1927, elle avait choisi de poursuivre sa vie sans tenir compte des remarques de sa mère. Dans le village, de nombreux ragots la concernant circulaient ; c’était une sorcière ; elle maltraitait les enfants de l’école du village ; elle mélangeait les mots d’anglais et ainsi apprenait des mots erronés aux pensionnaires ; elle se baignait dans la rivière dans le plus simple appareil, etc etc. Nous dirions aujourd’hui, au 21ème siècle, que de nombreuses fakes news la concernaient. Se rendant un matin à l’école de son village, elle croisa Zacharie, le déménageur. Celui-ci marchait d’un pas ardent, évitant le regard de Marilène. Il était bien trop craintif face à la sorcellerie dont on affublait Marilène et craignait d’être maudit par cette fille. Rasant la muraille humide de la Rue des Martyrs, il mit les pieds dans une flaque nauséabonde laissant apparaitre des déjections de toutes sortes. Il s’écarta brusquement et percuta Marilène. Il s’enfuit en courant. Ce jour-là, après sa journée de travail, Marilène retourna chez ses parents. Elle décida de passer par la chapelle. Sa toux se calma miraculeusement et les ragots cessèrent étonnamment. Zacharie, contrarié, l’avait regardée en fronçant les sourcils. Il avait ainsi chassé les mauvaises ondes de Marilène. Yvette
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