Le 14 juin 2024: les jeux olympiques

Un long entrainement pour s’échauffer qui commence par un « j’aime-j’aime pas » à base de lieux communs sur l’olympisme. Un 1er jeu qui permet de vider quelque peu son sac par rapport à l’événement à venir !

Dans le 2ème jeu, nous déclarons notre flamme à qui/quoi nous voulons.  Une contrainte : utiliser une phrase, tirée au sort. Voici les phrases, dans chacune d’elles apparait un synonyme du mot « flamme »: 

Il faut choisir parmi les rêves qui réchauffent le mieux l’âme.    Pierre Nericault Destouches

N’entendre rien, rien d’autre que le bouillonnement du verbe à l’intérieur de soi, et la musique qui parfois le précède.    Jacques Higelin

Le vent qui éteint une lumière, allume un brasier.    Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

Le bruit du vent n’était qu’un murmure dans ma tête sous le crépitement des serpents à sonnette déchainés, avec leurs langues sifflantes.    Truman Capote

Ceux qui répriment leur désir sont ceux dont le désir est assez faible pour être déprimé.    William Blake

Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de merde qu’il est temps de ne plus en avoir du tout.    Gustave Flaubert

Le passé c’est bien, mais l’exaltation du présent c’est une façon de se tenir.    Olivier de Kersauson

Changer de lit guérit la fièvre.    Thomas Fuller

La frénésie de nos vies, ce surplus d’activité, peut nous amener à échapper à ce qu’on est réellement, c’est un aveuglement.    Gaspard Ulliel

Cette déclaration de flamme est personnelle, et peut être intime.  C’est pourquoi chacun est reparti avec sa flamme qui restera secrète.  

 

La flamme est suspendue, puis attrapée par un porteur de flamme qui va la poser dans le pays de son choix, choix innocent mais qui va déterminer l’incipit du texte long !

 


Dans un 3ème jeu, nous définissons la discipline (sportive ou non, réelle ou non) dans laquelle la personne choisie a excellé un moment dans sa vie. Une contrainte, faire apparaitre du vocabulaire lié à des disciplines présentes aux jeux olympiques. Le personnage et sa discipline sont offerts à un autre écrivant.


Enfin, chacun va récupérer sa flamme dans le pays où elle a été posée et prendre au passage une brochette de mots. Ces mots sont courant dans la langue française mais ils sont originaires du pays où était posée la flamme.

 

Pour le texte long, nous nous retrouvons donc avec :

    Un incipit dont l’écrivain est issu du pays où nous avions porté une flamme

     8 mots issus du pays où nous avons récupéré notre flamme

   Un personnage qui pratique une discipline définie par un autre participant à l’atelier

     Une phrase de fin

    La possibilité d’introduire des éléments de notre déclaration de flamme

Le but du texte : raconter le jour où le personnage a excellé dans sa discipline…  Respirez, soufflez, partez!


Anne a reçu en cadeau de Patricia ce personnage et la discipline suivante :


 

"Champion charmeur de fleurs toute catégorie, excellent en quatre de couple et en duo libre, principalement axé sur deux de couple poids léger, Charly va se surpasser."

Elle a un incipit d’un auteur Néerlandais (Gerbrand BAKKER, Le fils du coiffeur, 2024) et des mots à placer originaires de France (des mots qui ont fait leur entrée dans le dictionnaire, ou qui en sont sortis, en 2023)

Igor nage.  Enfin non, nager n’est le bon mot, il n’a aucune notion de brasse ou de croawl, personne visiblement n’a jamais pu lui apprendre à nager. Il pense à sa vie passée, tout en marchant. L’eau clapote sous ses pieds. Une écoanxiété monte de ses entrailles. Et si cette eau dans laquelle il patauge était polluée par le surtourisme ? Pourtant, il ne voit personne, il est seul au monde. Pour un peu, il deviendrait larmoyeur. Avant, il était fleuriste, excellent en quatre de couple. Il nigaudait avec les clients, même les climaticides qui se prenaient la tête à cause de la disparition de certaines espèces, comme les covidés, sa race préférée. Il avait suivi une formation approfondie sur la planification des jardins. Il était allé au Japon, où il avait été subjugué par l’agencement harmonieux du minéral et du végétal. Il avait eu le coup de foudre, s’était appliqué à la zénitude, suite à quoi il avait changé de nom. Charly, qui lui paraissait trop anodin, trop américain. Igor ça imposait, comme un certain prince…  Un événement inattendu avait fait tout basculer. La flamme olympique était passée devant sa boutique. Par mégarde, les fleurs desséchées par l’été torride de cette année là avaient pris feu. Il avait tout perdu. Maintenant, il tournait en rond dans la mégabassine encastrée entre les digues hollandaises. Il ne savait plus où aller dans ce monde chamboulé. Peut-être allait-il se désintégrer ? Mais l’important c’est de participer, alors il continue à marcher.

Anne

 

Annie a reçu en cadeau de Martine ce personnage et la discipline suivante :


"Marie était la capitaine dans l’équipe mixte et cette équipe a réussi l’envoi du poids de 48kg dans la fosse olympique"

Elle a un incipit d’un auteur Espagnol (Jaume CABRE, Voyage d’hivers. Plop !, 2017) et des mots à placer originaires de Russie

Ils étaient dix dans l’ascenseur et il n’était pas le seul à avoir des fleurs à la main. Au deuxième étage, une sorte d’agent de sécurité entra. Les trois personnes qui portaient des bouquets de fleurs sortirent au quatrième étage. Comme s’il connaissait la clinique par cœur, il avança dans le couloir jusqu’à la chambre 439. Marie, la capitaine de l’équipe mixte, l’attendait rayonnante dans son lit médicalisé. L’éraflure occasionnée lors de sa compétition de haut-vol était oubliée. Il faut dire que le compétiteur fou, jaloux, avait balancé une rafale de kalachnikov dans sa direction, mais encore raté. Marie a la peau dure ! Sortie du goulag en piteux état, elle est allée vivre dans une vieille datcha en pleine steppe avec pour seul carburant la vodka, c’est vous dire ! Là-bas, point de mazout pour se chauffer, ni de bistro pour le lien social.  Elle a eu la chance de tomber sur une carcasse de mammouth congelée dont elle mangeait au quotidien une portion marinée dans de la vodka. Pour célébrer la visite de son ami, elle sorti de sous son oreiller une bouteille de cette boisson hors d’âge parfaite pour réchauffer les cœurs des équipes mixtes. L’important c’est de participer.

Annie



Christian a reçu en cadeau de Françoise ce personnage et la discipline suivante :


"Albert est champion du gling gling de verre, 10 mètres synchronisé quatre de couple, un couple buvant du rouge, l’autre couple buvant du blanc."

 
Il a un incipit d’un auteur Néérlandais (Gerbrand BAKKER, Le fils du coiffeur, 2024) et des mots à placer originaires de Russie

Igor nage.  Enfin non, nager n’est le bon mot, il n’a aucune notion de brasse ou de croawl, personne visiblement n’a jamais pu lui apprendre à nager. Sacré Igor ! Si quelqu’un nous avait dit ça un jour, nous ne l’aurions pas cru.  Champion de gling-gling de verre synchronisé !  Sûr que l’entraînement dans ton bistro à Pantin y a été pour quelque chose.  Entre une rasée de vodka et une gorgée de mazout, même un mammouth avec sa trompe n’aurait pas fait mieux.  Bref, tu as sorti la kalachnikov et, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, tu as fait la razzia sur tous les verres en compétition malgré le peu d’entrainement que tu avais après ton retour récent du goulag où tu avais été enfermé plusieurs années durant.  Heureusement, l’heureux souvenir de ta datcha et les entrainements forcenés dans la steppe froide de Russie t’avaient redonné la vigueur d’antan. Et dans cet état de grâce, détaché du monde, tu n’entendais plus rien que le bouillonnement du verbe à l’intérieur de toi et la musique qui, ce jour-là, le précédait.  Trop confiant, Igor, tu as lâché le dernier verre et, patatrac, tu fus éliminé !  Adieu veau, vache, cochon, mammouth.  Mais « remember », comme le disait Coubertin, « l’important c’est de participer ».

Christian

 

Françoise a reçu en cadeau de Christian ce personnage et la discipline suivante :


 

"Avec moins de 49kg, tu étais particulièrement bien placée pour exceller en gymnastique, aussi bien aux barres parallèles que dans la discipline du tremplin haut-vol."

Elle a un incipit d’un auteur Français (Guy de MAUPASSANT, La parure, 1884)   et des mots à placer originaires du Japon.

C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué ; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'Instruction publique. Pourtant, quand elle était petite fille de moins de 49kg, elle était douée, très douée même. Comme un petit bâton de mikado, elle pouvait se contorsionner à l’infini. Elle faisait la fierté de ses parents. Son père, employé au parc d’attractions made in Japan, passait ses journées déguisé en sumo, faisant pouffer les dames venues s’encanailler. Sa mère, une véritable geisha depuis plusieurs générations, s’occupait des bonsaïs dans le même parc d’attractions. C’est donc naturellement que la petite Marie-Tsunami, ayant grandi à l’ombre d’un père sumo, se tourna vers la gymnastique. Très vite, elle excella dans les barres parallèles. Elle assurait le spectacle, suspendues à ses barres durant les séances de karaoké.  Mais il fallu attendre le jour de ses 20 ans pour que Marie-Tsunami connusse enfin la gloire.  Lors d’une reconstitution géante de manga, spectacle qui faisait la célébrité du parc, elle était comme à l’accoutumé suspendue par un pied à ses barres parallèles. Mais le moral n’y était pas. C’est alors qu’elle vit dans la foule un petit commis, assez émoustillant ma foi. « Voilà l’homme qu’il me faut » se dit-elle, son ticket de sortie pour quitter ce parc où l’avenir se dessinait plus compliqué encore qu’un origami. Elle visa le cœur du petit commis, se cambra et s’élança comme du haut d’un tremplin de haut-vol. La salle arrêta de respirer. Marie-Tsunami atterri sur les genoux du petit commis qui en fut estomaqué. Mais son cœur était touché. Et quand il lui susurra à l’oreille qu’il n’était qu’un petit commis du ministère de l’instruction publique, Marie-Tsunami décida de rester assise sur son cœur malgré tout, « on ne peut gagner à tous les coups, l’important n’est-il pas de participer ? »

Françoise

 

Héraldine a reçu en cadeau de Paul ce personnage et la discipline suivante:

 

"Voilà Charles qui, pendant plusieurs années, était champion dans la discipline « c’est moi qui ai toujours raison ». Sa femme est toujours restée derrière lui, mais en duo libre."

Elle a un incipit d’un auteur Allemand (Thomas MANN, La montagne, 1924) et des mots à placer originaires d'Italie 

Un simple jeune-homme se rendait au plein de l’été, de Hambourg, sa ville natale, à Davos-Platz, dans les Grisons. Il allait en visite pour trois semaines.  Mais de Hambourg jusque là-haut, c’est un long voyage. Il eut donc tout le temps de repenser à son grand-père et à sa vie si belle, quoique… Il s’appelait Charles, ses parents l’avaient nommé ainsi car son père disait souvent « Charles attend » (charlatan) en faisant une blague à son meilleur ami ! Ses parents avaient gagné un voyage en Italie dans une tombola dont un des prix était un jacuzzi, sa maman en rêvait. Manque de chance, ils avaient gagné le 1er prix et donc le voyage en Italie.  Lors de ce voyage, Charles avait découvert la discipline de « celui qui a toujours raison » et il s’était inscrit avec les enfants de son âge. Charles avait alors 10 ans. Devenu plus grand, il avait continué à s’entrainer. C’est alors, qu’autour d’un plat de nouilles au parmesan, il avait rencontré Alexandrine, inscrite à la même discipline mais en duo libre. Ils s’étaient aimés d’un amour pur comme de la mousseline. Et alors qu’ils s’entrainaient, lui en caleçon et elle dans sa jolie robe à fleurs, un coursier leur avait apporté leurs convocations pour les championnats mondiaux. Alexandrine avait alors craqué pour trop de pression et, parce qu’elle savait qu’il fallait choisir parmi tous nos rêves celui qui réchauffe le mieux l’âme, elle préféra devenir maman. Charles poursuivi sa carrière et continua à s’entrainer à la maison. Il devint vice-champion du monde. Alexandrine l’encourageait toujours et lui savait bien que sans elle il ne serait rien. Lors d’un rendez-vous à la banque, le banquier leur offrit même d’être leur sponsor.  Et c’est ainsi, qu’un beau jour, il fut sacré champion olympique de la discipline.  Un jour, Alexandrine mourut, ils étaient devenus vieux.  Le prêtre, enfilant sa soutane, dit en s’adressant à Charles avec la main sur le cercueil de celle qu’il avait tant aimé : « l’important c’est de participer ». C’est alors que le toit de l’église s’effondra, mais ça c’est une autre histoire… demandez à Valérie…

Héraldine

 

 

Martine a reçu en cadeau d'Anne ce personnage et la discipline suivante:

 

"Sambal Oelek excelle dans la chasse aux gnous en équipe mixte."

Elle a un incipit d’un auteur Allemand (Thomas MANN, La montagne, 1924) et des mots à placer originaires d'Espagne

Un simple jeune-homme se rendait au plein de l’été, de Hambourg, sa ville natale, à Davos-Platz, dans les Grisons. Il allait en visite pour trois semaines.  Mais de Hambourg jusque là-haut, c’est un long voyage. Dans la montagne, un vent frais se lève. Pierre mit son poncho et, à sa grande surprise, entend de la musique… du flamenco ! Il s’approche et, quel hasard, cela vient de la cafétéria, là, en pleine montagne ! Il entre, et voit ce grand sportif, Sambal Oelek.  Celui-ci lui raconte : « j’excelle dans la chasse aux gnous, mais en équipe mixte ». Pierre est ravi. Ils se racontent leurs exploits.

- moi, dit Pierre, je suis prudent quand je grimpe en montagne, je mets toujours un casque.

- moi, dit Samabal, cette chasse me donne de la fièvre, donc je change de lit.

Pierre est surpris, « buvons ! ». Et tous deux dégustent un bon vin espagnol avec du chorizo et des cacahuètes. Un moustique les taquine. Vient-il des Pyrénées en traversant les Alpes ? « Quel sportif » disent-ils dans un grand éclat de rire. Un moustique espagnol ? Les propriétaires de cette cafétéria sont espagnols, ça explique tout ! Et le moustique, que fait-il dans cette histoire ? L’important c’est de participer.

Martine

 

Patricia a reçu en cadeau de Valérie ce personnage et la discipline suivante:

"Germaine est championne de lutte gréco-romaine dans la catégorie des moins de 49kg. Elle n’a jamais été détrônée."

Elle a un incipit d’une auteure Japonaise (Yôko OGAWA, La Mer, 2013) et des mots à placer originaires d'Allemagne.

La maison familiale d’Izumi était bien plus éloignée de l’aéroport que je ne le pensais. (…) C’était notre première excursion à deux avec l’intention de passer une nuit à l’extérieur, mais malheureusement, on ne peut pas dire que ce fut un voyage romantique. En effet, Germaine était championne de lutte gréco-romaine et avait un sens aigu de la compétition.  Gabarit hors-norme dans sa discipline en moins de 49kg, elle allait me faire passer une nuit que je n’étais pas prêt d’oublier.  Sa morphologie mince et athlétique me laissa pantois dans l’exercice de cette marche nocturne. Elle allait très vite, me laissant à distance, souffler et récupérer comme je le pouvais. Mais de quoi se nourrissait cet être ? de bretzels ? ou encore de nouilles qu’elle devait asticoter, pensant plus à ses passes de lutte gréco-romaine qu’à la nourriture qu’elle ingurgitait. L’enfer était présent, je n’arrivais pas à suivre, je m’imaginais entrer dans un wagon et laisser Germaine se défouler dans son art sportif. La nuit me paru interminable. J’essayais de me souvenir de la raison qui m’avait entrainé dans cet épouvantable voyage. Impossible de m’en souvenir, je souffrais trop. Puis, une lueur, telle la flamme olympique, se raviva dans mon esprit éreinté : j’accompagnais Germaine pour une épreuve de lutte gréco-romaine ! Nous arrivâmes au petit matin, Germaine était fraîche, le sourire aux lèvres, le regard pétillant et déterminé, aucun adversaire ne lui résisterait ! Cette énergie se respirait à côté d’elle et se décuplait vis-à-vis des obstacles. Personne ne put résister face à ce tsunami. Passe par ci, passe par là, croche-pied, sauté-boulé, valse avant, valse sur le côté, valse arrière… On aurait pu croire assister à un ballet fort bien orchestré. Quel génie dans ces combats où le respect de l’autre était de mise.  Bien entendu, elle fut la première sur le podium après cette démonstration d’agilité et d’intelligence. Il fallait fêter cet événement. Germaine revêtit une belle robe et nous allâmes trinquer à sa victoire. Malheureusement, la grippe s’invita à notre voyage et ce fut beaucoup moins grandiose. L’important c’est de participer.

Patricia

 

Paul a reçu en cadeau d'Annie ce personnage et la discipline suivante:


"Juanita reste encore aujourd’hui une championne tout-terrain du huit de pointe. Ses capacités d’équilibre ont émerveillé sa génération."

Il a un incipit d’une auteure Italienne (Elena FERRANTE, L’amie prodigieuse, 2016) et des mots à placer originaires des Pays-Bas

Ce matin Rino m’a téléphoné, j’ai cru qu’il voulait encore de l’argent et je me suis préparée à le lui refuser. Mais le motif de son appel était tout autre : sa mère avait disparu. Juanita est à la parole.  Juanita est championne tout-terrain du huit de pointe. Comme on voit sur la photo, elle est en pleine concentration juste avant sa performance à la kermesse. Entre parenthèse, je dois vous dire que Juanita, avant de se lancer dans le sport, était mannequin et elle faisait le boulevard ou la digue avec succès (sauf qu’au début elle le faisait en lisant un bouquin ce qui faisait qu‘elle marchait parfois dans une crotte). Et ceci n’est pas une blague, mais Juanita a remporté sa médaille de tout terrain du huit de pointe avec un pamplemousse sur le coussin sur sa tête, ce qui évidemment donne encore plus d’ampleur à sa prestation. Néanmoins, elle disait après l’hymne national que l’important c’est de participer.

Paul

 

Valérie a reçu en cadeau d'Héraldine ce personnage et la discipline suivante:

"Champion de saut en hauteur avec un tremplin de haut vol pour les moins de 49kg et en couple poids léger.  En 1956, il était également inscrit en 4 de couple équipe mixte plus de 81 kg à 2, mais disqualifié car trop léger (il avait maigri juste avant les épreuves). Les régimes c’est nul !"

Elle a un incipit d’un auteur Russe (Fiodor DOSTOÏEVSKI, L'Idiot, 1868-1869) et des mots à placer originaires des Pays-Bas 

C’était à la fin de novembre ; par un temps de dégel, humide et brumeux, le train de Varsovie arrivait à toute vapeur à Pétersbourg. Dans un des wagons de troisième classe deux voyageurs se faisaient vis-à-vis depuis l’aurore, contre une fenêtre ; c’étaient des jeunes gens vêtus légèrement et sans recherche. Depuis les JO, l’athlète qui aurait pu être mannequin ruminait son amertume. Il grimaçait comme si on l’avait obligé à sucer un pamplemousse vert. Face à lui, Germaine sa dulcinée lui faisait une blague : « si tu veux m’épouser, il faudra que tu sautes plus haut que la digue qui sépare le port de la haute mer » avait-elle écrit au dos d’un bouquin acheté aux puces de Varsovie. Germaine était son binôme, sa partenaire avec qui ils formaient le couple de sauts catégorie poids léger. Arrivés à destination, sur le lieu de l’épreuve olympique, l’athlète considéra le boulevard qui s’ouvrait devant lui. Derrière le sautoir, une place où se tenait une kermesse ; au-delà, le mur d’enceinte du stade et la digue du port avec Germaine qui lui faisait coucou de la main. Il se concentra, fixa sa belle, fit mine de s’élancer, recula sur sa jambe arrière puis avant, puis tout à coup s’élança à toute vitesse vers le sautoir et la barre fixée au niveau du dernier record.  Au moment où il s’élevait dans le ciel, il ne vit tout d’abord que du bleu. Puis, il vit la barre, allègrement franchie, lui assurant la médaille d’or du saut en hauteur.  Mais soudain, il aperçut sa belle embrassant un type à pleine bouche.  Cela lui coupa la chique et l’élan, par la même occasion. Il ne franchi pas la digue qui lui aurait permis de l’épouser et retomba comme une crotte sur le moelleux tapis de réception. L’important c’est de participer.

Valérie

 



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