1er
jeu : Chacun choisi une photo et tire au sort 2 mots issus des 10 mots proposés par l'opération nationale « Dis-moi
10 mots ». On écrit une question en
rapport avec la photo en y insérant les 2 mots. (les 10 mots étant : arabesque, composer, coquille, cursif,
gribouillis, logogramme, phylactère, rébus, signe, tracé)
On donne
notre question au voisin qui y répond. Puis,
questions et réponses sont redistribuées au hasard.
Chacun a
donc en sa possession une question et une réponse qui n’ont rien à voir entre
elles.
Un
incipit, la réponse à insérer dès le début du texte, la question à insérer dans
le milieu du texte, et une phrase tirée au hasard pour conclure le texte.
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. Par les baies vitrées, vous pourrez
contempler l’imperturbable voyage de la
lune dans notre ciel, accompagnée de son acolyte, d’ouest en est, sans faillir
jamais. Nous vous proposons des
soins du visage, des massages ayurvédiques avec des huiles essentielles qui,
appliquées par nos masseuses professionnelles, vous feront vous exclamer dans
un moment de bien-être extatique : « sans faire d’arabesque, quel est donc ce signe dans le ciel ? » Après ces moments de détente et de relaxation
bienfaisante, nous servirons des plats exquis dans notre restaurant
bio-dynamico-diététique. Chaque produit
a été examiné avec soin, si bien que vous n’aurez que des produits bénéfiques
dans votre assiette. Et vous en
ressortirez métamorphosée, rajeunie, car nous aurons été jusqu’au bulbe de la
dégénérescence qui caractérise la vieillesse, en détruisant les cellules
germinatives de manière irréversible.
Anne
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. Nous sommes là pour vous accompagner à
sublimer le tracé subtil de votre existence qui s’imprime sur le corps à chacun
de vos pas. Si dessin complet il y a, il faut reconnaitre qu’il est davantage
marqué sur les muscles donnant ainsi un joli gribouillage à nos vies. Ainsi, par la relaxation, des massages en
profondeur et de la danse douceur, notre équipe sculptera votre
silhouette. Vous deviendrez cette vénus
que vous êtes née pour incarner. Née
d’un coquillage, fille de la mer, Femme sauvage… En
faisant une belle arabesque, où avons-nous pu mettre les coquilles ? Ne cherchez plus ces témoins de vos origines
divines à l’extérieur de vous mais EN VOUS.
Dans notre institut. Tout un
fleuron de technologie au service de la beauté millénaire qui vous
habite ! Des limes à ongles en
pierre naturelle de l’Himalaya, au pouvoir abrasif incontesté, s’allient aux
vernis à base de pigments prélevés sur la lune , Mars et bien entendu
Vénus. Le masque à maquillage instantané
imaginé dans « Le 5ème élément » ? Pour vous nous l’avons réalisé ! Des rajouts capillaires en fibre, pour vous
connecter aux réseaux sociaux à chaque instant, sont prêts à être posés. Notre service épilation est doté d’un laser
qui vise uniquement le poil sans
endommager les tissus environnants. Chez nous, prendre soin de soi est sain, sans
danger, résultats garantis !
Retrouvez et exposez la vénus qui est en vous !
Camille
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. De grandes vitrines avec un ballet d’ombres et de reflets pour se retrouver entre amis, car
en ce lieu on fait vite des rencontres sympathiques, tel est au premier abord
cet endroit. Mais, bien plus, cette
lumière permet de nous voir sans trop de brutalité et donc d’aider à notre mise
en beauté. Car nous sommes belles mais
avons peur de nous l’avouer. Les
esthéticiennes sont là pour nous mettre en valeur, elles sont aussi de
véritables psychologues. Dans notre
groupe, une jeune femme est différente, des peurs surgissent sans prévenir, le
calme du salon l’apaise. Cette semaine
elle n’est pas venue. Est-ce
que le feu a démarré alors qu’elle faisait son rébus journalier,
enfermée dans sa coquille d’autiste ?
C’est bien possible, elle est frileuse et fait souvent une flambée. Elle n’aura pas eu le temps de calmer le feu
avant de partir, elle sera donc restée chez elle. Nous la retrouverons avec plaisir la semaine
prochaine pour une séance déjà programmée de massage et soin complet des mains, pose de vernis incluse.
Cécile
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. Toutes plus sensuelles les unes que les
autres, nos esthéticiennes dansantes sont là pour vous séduire. C’est
l’arabesque arabe qui emportera ces danseuses dans le monde intime des
phylactères. Des poteries,
s’élèveront les senteurs orientales.
Votre esprit pourra alors se mettre totalement au repos. « Ais-je bien éteint le four en
sortant ? Ma voiture apprécie-t-elle le parking privatif ? »
Toutes ces questions vous paraitront maintenant futiles. Vos muscles des
épaules et du cerveau vont se laisser complètement aller. Lentement, sous l’effet des huiles et des
phylactères odorants, vos poils vont se détendre et se mettre à danser. D’abord à l’unisson, tous dans le sens de la
caresse, ils vont peu à peu se différencier et entamer chacun un pas de danse
répondant à leur moi profond. Les plus
audacieux vont se mettre par paire pour se lancer dans d’étonnants
entrechats. « Sous quel rébus
pensez-vous à ce couple cursif ? » me direz-vous. A vrai dire, dans notre institut, cette
question ne parait pas essentielle. Nous
travaillons dans la spontanéité du poil, quelques soient les rébus qui peuvent
se présenter. Des esthéticiennes qui
dansent, des clients qui frisottent du poil, des huiles essentielles qui
s’égarent… tout est permis aux portes de la ville ! A la fin de la journée, seules compteront les
arabesques formées par des poils épanouis.
Mais attention, vous n’en sortirez pas indemne car la coloration des
sourcils est absolument indispensable à votre vie de tous les jours.
Françoise
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. Notre institut a connu son heure de gloire en démarrant de la pelouse l’arabesque,
atterrissant dans le pot de fleurs supérieur dans lequel sont cachées les
coquilles. A l’instar de jardinières
expérimentées, nos professionnelles du poil et de la peau d’orange sauront
écouter vos moindres désirs et les respecter afin de vous transformer en reine
de beauté. Dans un décor bleu lagune,
avec fleurs et coquillages, laissez-vous emporter par un raz de marée de
bonheur, de calme et de détente. Jamais
plus ne vous viendront à l’esprit ces questionnements incessants comme
« que cherchent-ils à composer dans cette phylactère
lagunaire ? » Vous aurez
compris qu’ils avaient en tête de plonger vers l’inconnu mais qu’ils ont
préféré ronger les poils des inconnues, nager dans votre cellulite et pêcher
dans vos adipocytes à coups de ventouse.
Extirper vos triglycérides à coups de forceps, se noyer sous vos
aisselles et ramer jusqu’à votre moustache.
Sans oublier notre soin à base d’algues reminéralisantes. La silhouette est redessinée, la peau est
tonifiée et plus ferme !
Lucie
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. Étant nous-mêmes fan des années 95, nous
mettons à votre disposition des casques que vous pourrez utiliser pendant les
soins. 1995, une année riche en albums phare de cette décennie ; du
Sebadoh, Stereolab, Blue, Pavement et j’en passe. Du lo-fi, grunge, du rock qui tache… quelle
année productive, où écouter la radio était un plaisir, où acheter des CD et
découvrir les titres un à un et sentir le livret de paroles était monnaie
courante. Oui, sentir le livret de
paroles, quel bonheur ! Ce parfum
merveilleux qui nous faisait vibrer.
Nous cherchons par nos soins, et leur environnement, à vous mettre dans
un état où à la fois le corps et l’esprit se pâment. Peut-être vous poserez-vous alors cette
question « Gribouillons-nous nos vies à travers nos corps et nos choix ou
le destin trace-t-il un dessin complet ? » Vaste réflexion !! Acteur ou esclave de
nos corps et de nos vies ?? Aller
plus loin que la salle d’esthétique et arriver à façonner nos vies à force
d’être zen. La modernité, le progrès
humain pourraient être cela. Nous vous
aiderons à faire au moins un pas dans ce sens.
Les résultats sont progressifs et
généralement visibles dès la seconde séance.
Marie-Jo
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. Parking privé… est-ce un rébus ou un arrêt de bus ?
Sur ce banc entouré de fleurs, finalement, ils sont peut-être
impatients, pressés et leur décontraction n’est peut-être qu’apparence… Ces personnes vont enfin pouvoir se rendre
dans le salon de beauté et, sûr, elles seront accueillies chaleureusement et
vont pouvoir se décontracter. A leur
grande surprise, l’esthéticienne n’est pas une esthéticienne mais un
esthéticien… grand, beau, fort avec un tee-shirt qui leur pose question : quelle histoire raconte le logogramme du
tee-shirt de ce chanteur spécialisé dans la chanson cursive ? Car notre esthéticien est un chanteur fort
connu. La chanson cursive qu’il utilise
est une chanson qui tourne et retourne, masse, malaxe et, comme l’écriture
cursive où toutes les lettres sont attachées, de ses mains, il n’arrête pas sur
tout votre corps (surtout les cuisses) de masser, malaxer… Ceci est donc bien un soin désinfiltrant, idéal pour combattre
la peau d’orange.
Martine
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville. Alors, curieuse, j’y suis allée. Hé oui,
Lou ! Qu’est-ce que c’était
bon ! Tu devrais essayer aussi, si
on arrive à sortir de ce magasin avec toutes ces boîtes…Tracer les coquilles,
c’est le pied, je t’assure. Que ça
soit bon de se faire papouiller, masser, tripoter par des esthéticiennes
professionnelles, je veux bien le croire.
Mais le coup des boîtes, tu t’es fait arnaquer ma belle ! Des crèmes et des pommades qui coûtent la
peau des fesses, pour tes capitons et peau d’orange, pour tes rides et tes
pattes d’oie aux yeux… et de plus tu te retrouves tatouée avec des dessins de
coquilles Saint-Jacques et tu trouves que c’est le pied ?! Dis donc, toi et ton amoureux, vous avez déjà tracé des coquilles ? Des vraies, de celles que l’on dessine tout au
long du sentier de Saint-Jacques, des vrais mandalas qui t’élèvent l’âme et que
rituellement tu dessines aux étapes le matin, juste au lever du soleil. Là, je t’assure que ton être intérieur, ton
double, princesse du Cosmos, se met à vibrer et que pour ce qui est des pieds,
tu en oublies totalement les ampoules et les crampes de la veille. Et, une fois le petit déjeuner frugal pris,
tu fais l’étape suivante avec des ailes.
Tu es quasiment transportée par une foi qui t’arrive de l’au-delà. Tes pieds
sont en vacances : bain de pieds, gommage, massage et soin complet des
ongles de pieds ne te sont jamais inutiles.
Tu voles vers… !!
Odile
Un
lieu moderne qui propose de la beauté en libre-service. Notre équipe
d’esthéticiennes professionnelles vous invite à vous poser… dans un espace
contemporain, chaleureux et accessible, avec son parking privé… aux portes de la ville
-
Ta femme ne serait pas intéressée ?
-
Non, son feu
a démarré lorsqu’elle est sortie de sa coquille d’autiste afin de s’ouvrir au
monde et faire son rébus journalier avec ses amis. Peut-être que les cours de danse ne lui
plaisent plus.
-
Mais
quelle arabesque emporte les danseurs dans le monde des phylactères ?
-
Ah là, je ne sais pas. Le monde des phylactères ne m’intéresse pas
trop. Mais je suis sûr que ta femme sera
vite convaincue du succès des phylactères.
Un ensemble de 10 séances sera
nécessaire pour obtenir un résultat complet vu la situation désastreuse et
autiste de ta femme.
Paul
2ème
jeu : grâce à un tableau collaboratif, des mots sont récoltés … chacun a
donc 10 mots à placer dans l’ordre.
Un
incipit où l’un des protagonistes est repris du 1er texte...
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais la masseuse professionnelle est aujourd’hui une
merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle clama sa passion pour les oiseaux et se
transforma en aigle. Elle survola les Pyrénées et fit escale dans la vallée du fromage de Bethmale où elle reprit sa forme humaine. Elle y connaissait Jerry, un malfrat venu tout droit des USA. Tout en buvant un café chaussette que l’Américain lui
avait servi, la reine exposa son plan.
Elle emporterait un fromage dans lequel Jerry avait introduit du poison
et elle l’offrirait à sa rivale. Et,
comme c’était l’hiver, elle enfila
un pantalon de ski, une doudoune
épaisse, des lunettes de ski.
Méconnaissable sous cet attirail, elle enfila une paire de skis, mit le
fromage dans un sac à dos et descendit en télésiège
dans la vallée avec le but d’anéantir cette masseuse.
Anne
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais Vénus sauvage est aujourd’hui une merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle fulmina,
hurla et tempêta, retournant le palais sens dessus-dessous. Elle étriperait bien cette vénus ! Aurait-elle l’air sauvage avec les cheveux en
bataille, les ongles élimés, la peau égratignée et des poils plein les
pattes ? Rhaa !
Outrage ! La reine frémit à cette
idée. Puisque par sa sauvagerie, cette
catin de déesse usurpait son titre de « plus belle du monde », elle
aussi deviendrait sauvage ! Oui,
mais commet ? Survivrait-elle sans
le confort de son palais ? Elle
fendit vers les cachots où elle retenait un génie dont l’expérience surpassait celle d’un
vieil éléphant.
- Génie,
j’ai choisi mon premier vœu !
- Enfin,
c’est pas trop tôt !
- Épargne-temps
tes commentaires. Je veux devenir
sauvage. Emmène-moi et accompagne-moi
dans un pays sauvage
- Bien
ma reine.
Les
dunes rouges s’étendaient à perte de vue.
Un spectacle saisissant. Mais
quelle chaleur ! Résolue, la reine
se mit en marche. Traverser le désert de
Namibie ferait d’elle une reine
sauvage et belle. Elle ne mangerait que
de l’houmous pour garder la forme.
Rapidement, le soleil se mit à bruler sa peau diaphane. Des rougeurs, des plaques, l’épiderme se mit
à peler, à la bruler atrocement. La
reine hurla. Ce n’était pas en brulant
sa magnifique peau qu’elle deviendrait belle.
Vénus avait la peau si douce et blanche…
- Génie,
emmène-moi et accompagne-moi dans un pays sauvage mais froid !
- Bien
ma reine
Quel
ne fut pas l’étonnement de la reine de se retrouver tout à coup devant Ivan Rebrof poussant la chansonnette au
cœur des forêts de la Russie. Le froid la saisi, la pétrifia, le vent la
gifla sans douceur. Le chanteur
compatissant lui offrit de la vodka
pour la réchauffer. Avisant sa robe
royale, il admira le courage de cette femme belle et sauvage affrontant si
élégamment l’hiver. Il lui offrit son pull. Touchée, la reine
accepta. Et elle accepta aussi le reste
de la bouteille de vodka. Tant et si
bien qu’elle en rit, gloussa, libéra le génie sans utiliser son 3ème
vœu. La nuit avec son Ivan fut
passionnée et elle se sentit plus sauvage et plus belle que jamais en sa
compagnie. Le lendemain matin fut plus
rude, réalisant qu’elle était bloquée au milieu de la Taïga. Comment revenir vers son miroir pour savoir
si elle était devenue plus belle que la Vénus sauvage ? Sans le génie, impossible, et elle n’avait
même pas pensé à prendre de la poudre de
cheminette… Mais, aux fins fonds de
ce pays sauvage, avec un amant à l‘accent rude et aux bras forts, elle
commençait à se demander pourquoi ça lui avait semblé si crucial…
Camille
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais la femme différente est aujourd’hui une merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle ouvrit
grand la bouche, imitant le lion d’Afrique avec les rayons du soleil dans sa chevelure dorée, dans sa crinière
devrais-je dire. Pour être plus belle,
elle fit une cure de mangues,
inspirée tel un chef des Antilles ou
de la Martinique, elle ne savait
plus très bien. Par contre, elle pensait
très bien à imbiber de rhum ses
fruits. Elle était fière de ses pieds,
les trouvait splendide. Alors, l’été, elle marchait en sandalettes et ne se déplaçait qu’avec
une trottinette. Différente, elle était sûre d’elle, elle ne
se fiait plus à son miroir mais à son esprit.
Son port de tête altier le rendait belle entre toutes.
Cécile
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais l’esthéticienne dansante est aujourd’hui une
merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle se sentit
humiliée. Sa coiffure savante et
sophistiquée, dans laquelle elle faisait passer tout son talent artistique, ne faisait plus d'effet sur le miroir. Il faut qu’elle surpasse à nouveau cette
irritante esthéticienne dansante ! Un oiseau du paradis planté dans sa
chevelure devrait faire l’affaire. Mais Tahiti, principal pourvoyeur de plumes
d’oiseaux pour châteaux de contes de fées, est en rupture de stock. Alors, en Plan B, la reine se verse de
l’huile de papaye sur le crane et
plaque ses cheveux vers l’arrière à la façon de Carlos, le célèbre bandidos latino.
Ensuite, elle s’enduit le corps d’un gel magique venu de Turquie qui donne à sa peau un reflet
d’eau de mer turquoise. Transformée en Schtroumpfette, la reine quitte son
château et sort au cœur de l’été,
son maillot de bain à la main. Elle
s’embarque sur un voilier à la
recherche d’un preux chevalier musclé qui lui ferait oublier ce méchant miroir
et cette prétentieuse esthéticienne dansante.
Françoise
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais la jardinière expérimentée est aujourd’hui une
merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle décida de
jeter un sort à l’un de ses plus beau foulard, celui orné de marmottes en rond
autour d’un refuge en montagne et s’apprêtant à déguster une raclette. Quiconque portait ce tissus à son cou
attrapait de vilaines pustules pour toute sa vie et au-delà. Elle avait essayé sur son serviteur, Albert Schweitzer,
laideron du royaume d’Alsace, et le résultat était au-delà de ses
attentes. Un verre de vin blanc à la
main, un soir d’été, la reine enfila un bermuda pour voyager incognito jusqu’au
pays où vivait cette jardinière expérimentée, munie d’anti-nausée car le bateau
lui filait le mal de mer. Gardant
précieusement le foulard à son cou (elle avait pensé à s’immuniser contre son
propre sort), elle se mira dans l’eau de le mer telle Narcisse et demanda
« mer, mer, qui est la plus belllll… » Elle ne put finir sa
phrase ; en se penchant, elle
coinça son foulard dans une grosse écharde et s’étrangla sans que personne ne
l’entende ou ne l’aperçoive.
Moralité : la vanité finira par t’étouffer si tu la laisses trop
s’exprimer.
Lucie
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais l’esthéticienne réfléchie est aujourd’hui une
merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, malgré son amour de la nature moins fort que
son amour propre et la pie qui
jacassait dans la campagne alentour,
elle se muni de quelques pommes de terre
et, de rage, les jeta sur Ronald,
son chat. Faute de trouver son vieil
amant qui était parti aux États-Unis,
faire le plein de coca cola et
s’abreuver d’amour adolescentes parmi
lesquelles, elle en était sûre, se trouvait cette jeune esthéticienne
irréfléchie moulée dans sa veste en
jeans et qui aimait circuler en bus
à travers le monde.
Marie-Jo
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais l’esthéticien plus doué est aujourd’hui une
merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle se leva
et, regardant sa silhouette élancée
comme une girafe, elle s’enfuit dans
la savane et se roula dans l’herbe sèche. Nicolas
Hulot la regarda : « Vous
ne devriez pas écraser cette herbe, je vous ramène en France ! » La
reine expliqua son malheur, car son esthéticien était plus doué qu’elle pour se
rouler dans les bains aux essences parfumées.
« Venez,
dit Nicolas, nous irons boire du vin
récolté l’automne dernier et nous nous
enroulerons dans un manteau afin de
ne pas avoir froid et partirons dans le
traineau de nos illusions. »
Martine
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais ton double, princesse du Cosmos est aujourd’hui
une merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle tira sur
ses cheveux tressés à se les
arracher, sauta sur sa jument
préférée et cavala sans s’arrêter jusqu’à la ferme agro-écologique de René.
Elle se jeta sur une rangée de choux
kalé, les dévora un à un, tout cru, pour finir au bout de cette rangée nez
à nez avec le chanteur Cali, ce
chanteur oriental, enfin des Pyrénées
Orientales ! Beau, brun,
sentant le santal, une haleine au parfum de sambuque, il prit la reine en furie dans ses bras bronzés par l’été.
Dans sa robe de taffetas,
celle-ci ne broncha pas et c’est à vélo
qu’ils partirent vers des sommets inconnus…. ou à la recherche de cette
princesse du Cosmos.
Odile
« Miroir,
miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. » Et, invariablement, le miroir
répondait :
« En
cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que
toi. »
La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour,
elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :
« Reine,
tu étais la plus belle, mais la femme autiste est aujourd’hui une merveille. »
La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle cachait son rire et prenait la grimace d’une hyène affamée. Son miroir d’ébène était devenu un désert d’Afrique. Si seulement elle pouvait la rencontrer,
cette femme autiste, elle lui donnerait du manioc
empoisonné à manger. Elle demanderait
l’aide de l’empereur du Zimbabwe et
de l’Afrique du Sud pour faire
disparaitre ce monstre dans le puis
le plus profond et le remplir d’eau. Puis, l’été
venu, elle mettrait son sombrero de
reine et ferait le tour du pays sur le dos de son âne royal.
Paul
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire