le 27 janvier 2020: les résolutions


Un 1er jeu : création de résolutions négatives faites de verbes relevés en communs et de mots trouvés par association d’idées.
Le 2ème jeu et sa mise en place
-le choix d’une reproduction de peinture, choix fait en toute innocence, sans en connaitre le but.

-chacun réfléchis à SA résolution de l’année d’une part, et d’autre part,  à la raison qui motive cette résolution.  Les 2 sont écrits sur des papiers différents.

-7 mots sont relevés en lien avec la résolution du voisin, et sont mis au chapeau.

On va écrire une conversation entre 2 protagonistes de la peinture, l’un expliquant à l’autre comment tenir sa résolution.

Dans le texte, doivent figurer, une résolution (récupérée au hasard), la motivation (récupérée aussi au hasard et sans lien avec la résolution), une résolution négative du 1er jeu.

Durant l’écriture, les mots sont tirés du chapeau et sont à placer immédiatement dans le cours du texte.



Degas


Je ne marcherai pas sans avoir la tête dans les étoiles !  Je vais travailler fort mes petits pas de deux.  Comme toi, je ferai des pointes, bras en cerceaux, pas comme un légume, même s’il est frais.  Je ferai toutefois des économies de mon corps et de mes tutus affriolants, parce que je vis comme une cigale et que je vais avoir besoin de sous pour mon grand âge.  Sans même prendre de calculatrice, il me faudra économiser.  Un bol tibétain de riz, le soir, fera mon diner.  Il me faut pour mon projet de retraite à 42 ans, non financé par notre président, une cagnotte.  Non pour aller au concert, mais pour aller dans la vallée du Wakhan, au-delà des cols à 4900mètres d’altitude, sur les hauts plateaux de l’Hindoustan, à la source de la rivière Pamir.  C’est là où je rêve d’aller depuis longtemps.  Un rêve qui va se réaliser en achetant un sac à dos.  Je troquerai mes ballerines contre des grosses chaussures de montagne.  Tu sais, ma musculature de danseuse m’aidera à grimper les sommets.  Ce sont des rêves pour le moment.  Comme toi, je veux devenir danseuse étoile avant de grimper en montagne.  Un rouleau à masser les pieds nous ferait du bien car nos orteils sont endoloris continuellement.  Et la petite escalope de veau au fond, non pas des baskets mais de nos chaussons de danse, n’est plus à la mode actuellement.  Dommage ! C’était bien efficace, ne trouves tu pas ?

     Cécile


Hopper



-Je veux perdre 10kg

-Tu veux perdre des kilos ? Alors arrête de manger des loukoums, ça fait grossir

-Oui mais j’ai faim

-Fume, ça coupe l’appétit.  Moi je fume et je ne prends pas un gramme. 

-L’année prochaine je devrai prendre la résolution de ne plus fumer, car je tousse.  Non, trouve autre chose

-Écris, compose chaque jour, ça occupe l’esprit.  Et cuisine toi des légumes, c’est diététique !  Réinvente ta vie, ne suis pas la même route que des milliers de personnes, d’Alexandre le Grand à Haardt.  Pense au jeune Marco Polo.

-Je ne veux plus observer mes incertitudes, je veux les résoudre

-Facile à dire, mais concrètement ?

-Je ne suis pas une calculatrice.  Pour le moment je n’ai pas trouvé la solution.  Elle viendra en nourrissant mon âme, c’est ce qui me remplira

-Mets-toi à la méditation, ça règle tous les problèmes.  Une petite sonnerie sur un bol tibétain et la magie opère, c’est instantané !

-Un concert de conseil, c’est tout ce que tu as trouvé.

-J’essaye de t’aider.  Alors, débrouille-toi toute seule avec ta nouvelle résolution.

-Bon ok, je crois que je vais prendre mon sac à dos et partir sans but précis, me laisser emmener au gré du temps et des rencontres, rien de tel pour faire bouger les choses.  Après ce grand voyage, je reviendrai forcément transformée psychologiquement et physiquement.  Pour Noël, j’ai reçu un rouleau à masser les pieds et des baskets, justement, ils auront leur utilité !

     Evelyne




Bernardino



Cette année, tu voulais passer plus de temps à chanter, seul, avec des amis ou en groupes… Je comprends ta détresse, ça va être un peu compliqué.  Mais il te faut être positif et voir le bon côté des choses.  Arrête de te sentir comme un légume face à la vie.  Tu pourrais encore avoir une très belle voix de tête.  Le destin t’as un peu coupé les cordes vocales, mais imagine la colonne d’air dont tu vas pouvoir profiter pour chanter à pleine voix.  Cette prise d’air exceptionnelle te fera du bien, t’oxygènera et te libèrera.  Cela te permettra de te sentir vivant et vibrant !  J’avoue même que je me sens devenir calculatrice du cœur face à cette nouvelle situation.  Ton nouveau look me fait tourner la tête.  Elle est pleine de vibrations tel un bol tibétain.  Dorénavant, je ne jubilerai plus face à un navet, un chanteur de télévision au charme incertain.  Je serai chamboulée au plus profond de moi-même quand j’entendrai ta voix caverneuse entonner un requiem, un concert intime dans un intense tête à tête entre toi et moi.  Et puis, soyons fous !  Je mettrai ta tête dans un sac à dos et nous fuirons le monde des médisants.  Nous grimperons sur les montagnes pour que ta voix s’élève plus haut que les sommets.  Ce rouleau à masser les pieds que je t’avais offert pour ton anniversaire ne te sera d’aucune utilité, mais cette année sera quand même enchantée.  Nous mêlerons nos voix et nos baskets… oups, pardon !  J’avais oublié !

     Françoise



Wood


Qu’est-ce qui te préoccupe Marius ?  Tu es fermé comme une huitre.  Parle, livre-toi !



Cette année, c’est décidé, je m’occupe de moi.  La paroisse, c’est bien beau, mais ça ne suffit plus.  Je m’éteins et me sclérose, comme un vieux légume de l’automne dernier, une vieille courge abandonnée au fond d’une grange.  Malgré tout l’amour que je voue au seigneur, il ne suffit plus à m’apporter la sérénité.  L’autre jour, près du chœur, face à l’orgue, avec ma calculatrice, je préparais consterné, le budget paroissial 2021.  Je ne peux plus entretenir ma petite église, malgré mon dévouement.  Je n’éternuerai plus devant une aquarelle mouillée du Christ en croix, les lèvres bleuies par le froid de ces longues heures sans chauffage, face aux infiltrations de pluie du toit sur cette œuvre majeure.  Mon bol tibétain peine aujourd'hui à recueillir toute l'eau qui descend du ciel.  Pourquoi le Seigneur, que je sers depuis tant d’années, m’envoie-t-il tant d’humidité ?  C’est un concert de floc flic flac toute la journée, qui use mes nerfs bien davantage qu’un concert de hard-rock.  Regarde mon état, je me dessèche et perd toute substance parce que, dans ce sac à dos permanent de mon existence, je porte le fardeau des pêchés de cet existence terrestre.  Celle de tous mes fidèles.  Pour quelle récompense ?  Je suis ainsi, parce que j’emmagasine trop de stress, ne suis que rarement détendu et cela impacte sur ma vie en général.  J’ai maintenant envie de laisser aux autres leurs rancœurs, leurs accusations, leurs pénitences et enfin de prendre soin de mon esprit et de mon corps.  Pourquoi pas, même de nous deux ?  Berthe, achetons-nous un rouleau à masser les pieds !  Allons nous promener ensemble comme lorsque tu me faisais la cour !  Allons, pourquoi pas, nous acheter des chaussures modernes pour nos vieilles voûtes plantaires !



Oh, Marius ! Jésus, Marie, Joseph !  Si l’on m’avait dit ce matin que le Seigneur m’enverrait aujourd’hui des baskets

     Hélène


Manet

Vous savez, chère Elizabeth, vous voir ainsi, le regard lointain, posée sur ce banc, si tranquille et apaisée, m’amène à me fixer une résolution des plus importante ; « rester calme en toutes circonstances ».  Je ne parle pas de rester inerte, tel un légume plein champs au beau milieu de l’hiver.  Mais plutôt d’arrêter de bouillir intérieurement jusqu’à exploser telle une cocotte minute oubliée sur un coin de la cuisinière.  Tel un sage, garder une plénitude irréel lors d’une discussion ahurissante entre ces garces calculatrices que je croise lors de diners mondains où les betteraves rouges ne sont pas mangées car elles sont trop rouge sang et risqueraient de faire des taches suspectes.  Mon cœur me remerciera.  Finies les palpitations et la tachycardie intempestive.  Je vais choyer mon muscle cardiaque et mon plexus solaire pour pouvoir marcher en montagne sans souffler comme une vieille locomotive.  Je mettrai en place des méditations quotidiennes rythmées au doux son des bols tibétains.  J’irai me détendre à des concerts de jazz ou de musique classique, mais aussi attraper mon sac à dos et arpenter les montagnes et autres beautés naturelles.  Et puis, en rentrant chez moi, j’utiliserai mon rouleau à masser les pieds tout en dégustant une bonne bière des Flandres, les baskets toutes crottées.

     Lucie


Magritte

 
LUI- Je veux lâcher prise et arrêter de stresser autant

ELLE- Pourquoi tu stresses tant, mon homme ?  Ne cois-tu pas qu’avancer masqué dans ce monde ne nous aide pas ?

LUI- C’est possible que cette obligation de porter ce voile anti-microbe ne m’aide pas car je panique vite et du coup ça me stresse et ça stresse mon voisinage.

ELLE- C’est sûr, on est tous comme des légumes dans nos emballages.  On n’arrive plus à réfléchir face à la mer.

LUI- Et si on se mettait à vivre ?

ELLE- On m’a toujours dit que j’étais une horrible calculatrice, que je ne me satisfaisais jamais des règles imposées à tous

LUI- Mais moi je t’aime comme cela, je n’ai pas besoin d’artifice pour sentir vibrer tes chakras

ELLE- Que veux-tu dire par artifice ?

LUI- Tu sais, genre le son des bols tibétains qui soi-disant t’amène à une vraie rencontre de l’autre

ELLE- Oui, je sais.  Tu préfères la foule dense des concerts, le corps à corps imposé par tous ces gens qui se trémoussent

LUI- Dis, on les enlève ces foulards de prévention et on se regarde en face ?

ELLE- Non, pas tout de suite.  Partons sac à dos au sommet du Grand Révic.  Là, nous ne serons pas dénoncés, même les isards n’y vont plus, nous serons seuls.

LUI- Mais es-tu sûre de vouloir voir enfin mon visage ? Tu risques d’être déçue.

ELLE- Au pire, avec mon rouleau à masser les pieds,  que j’ai toujours avec moi, je te ferai un petit lifting.

LUI- Tu es pleine de ressources et je te fais une entière confiance

ELLE- Bon, j’enfile mes baskets et on y va !

     Odile





le 3ème jeu : un pantoum,

une forme poétique au rythme bien particulier, avec 2 phrases de bases imposées.



Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette

Un faux pas et, patatrack, je me casse la binette

Pourquoi le seigneur m’envoie-t-il tant d’humidité ?

Un sol glissant, de la boue, quelle idée !



Un faux pas et, patatrack, je me casse la binette

Je serai bien mieux près du feu à déguster une tartiflette

Un sol glissant, de la boue, quelle idée !

Je rentre au chaud pour me délecter



Je serai bien mieux près du feu à déguster une tartiflette

La boue, la neige, j’en ai assez, je pose mes raquettes

Je rentre au chaud pour me délecter

D’un bon lit douillet



La boue, la neige, j’en ai assez, je pose mes raquettes

Je vais marcher en rêve avec mes chaussettes

Dans un bon lit douillet

Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette

     Cécile


 

Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette

Sous la lune, des poussières de lumière

Pourquoi le seigneur m’envoie-t-il tant d’humidité ?

En cette pleine période d’été



Sous la lune, des poussières de lumière

Dans les ballons qui s’élèvent

En cette pleine période d’été

Lumineuse, elle éclaire les plaines



Dans les ballons qui s’élèvent

Mille messages d’enfants sages

Lumineuse, elle éclaire les plaines

L’accompagne dans leur voyage



Mille messages d’enfants sages

Envoyés au hasard des vents

L’accompagne dans leur voyage

Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette
     Evelyne


Je ne marcherai plus en tenant ta barbichette

Je me suis échappée sur ma bicyclette

Pourquoi le seigneur m’envoie-t-il tant d’humidité ?

Aurais-je pécher par manque d’humilité ?



Je me suis échappée sur ma bicyclette

Pourtant je rêve toujours de ta barbichette

Aurais-je pécher par manque d’humilité ?

Je suis triste, seule, à l’heure du thé



Pourtant je rêve toujours de ta barbichette

Pourquoi es-tu parti loin avec Paulette ?

Je suis triste, seule, à l’heure du thé

Je n’ai que mon chagrin à ressasser



Pourquoi es-tu parti loin avec Paulette ?

La femme à barbe, la trainée !

Je n’ai que mon chagrin à ressasser

Je ne marcherai plus en tenant ta barbichette

     Françoise




Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette

Si je chutais, tu aurais piètre allure pauvrette

Pourquoi le seigneur m’envoie-t-il tant d’humidité ?

Avec toutes ces flaques je crains de glisser



Si je chutais, tu aurais piètre allure pauvrette

Un pied devant l’autre, ça parait pourtant bête

Avec toutes ces flaques je crains de glisser

Face à la vie, je ne fais qu’hésiter



Un pied devant l’autre, ça parait pourtant bête

Courage ! Vaillamment j’irai de l’avant

Face à la vie, je ne fais qu’hésiter

Mais centimètre par centimètre j’évoluerai finalement



Courage ! Vaillamment j’irai de l’avant

Je trouverai l’envie, le plaisir, la détermination et la fête

Mais centimètre par centimètre j’évoluerai finalement

Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette

     Hélène




Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette

Car dégoulinant que tu es tu as même trempé tes baskets

Pourquoi le seigneur m’envoie-t-il tant d’humidité ?

Moi qui voulais être près de toi, toute donnée



Car dégoulinant que tu es tu as même trempé tes baskets

Quand viendra le jour où tu seras un vrai …

Moi qui voulais être près de toi, toute donnée

Me voilà bien dépitée



Quand viendra le jour où tu seras un vrai …

En beau costaud et bien coiffé

Me voilà bien dépitée

J’aurais tant espérer



En beau costaud et bien coiffé

Moi toujours si bien apprêtée

J’aurais tant espérer

Je ne marcherai pas en tenant ta barbichette

     Odile









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