Le 29 novembre 2024: le Mexique

Nous démarrons avec deux mises en bouche pour récolter des mots et y associer tous les clichés que nous évoque le Mexique.

1er jeux : Chacun reçoit un incipit (emprunté à Luis Mariano), une phrase de fin (de Marcel Amont), 6 mots au parfum mexicain trouvés en commun lors du jeu précédent, 2 reproductions de peintres mexicains qui devront inspirer l’écriture. Et en cours d’écriture, des mots sont tirés du chapeau et doivent être placés aussitôt dans le texte.

 

Les peintures:




 

 

Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, nous nous rendîmes dans un quartier avec pas mal de restos. Nous avions envie de goûter quelques tortillas. Nous étions arrivés en Amérique Centrale le matin même et nous avions navigué en pirogue sur l’Amazone où nous avions vu un serpent énorme qui nageait entre les roseaux. Le jet-lag nous jouait des tours et nous avions fait une petite sieste avant de nous revêtir de nos plus beaux atours pour voir à quoi ressemblait Mexico le soir. En quittant l’hôtel, nous étions passés dans le quartier des caïmans, maisons construites là où il y avait jadis des mangroves, d’où le nom. Des cheminées sombres s’élevaient au loin, ce qui déparait plus ou moins le paysage. «Ce sont des fabriques de caoutchouc » nous dit le guide. Dans un jardin, une dame qui mangeait un épi de maïs, se balançait dans un hamac. Tout à coup, elle s’étrangla et recracha un ouragan de petites graines jaunes qui s’éparpillèrent dans le jardin. Son mari accouru avec un verre de Tequila pour faire passer la toux. Il avait plutôt une tête de squelette avec un gros cigare entre les dents. A la vue de cette scène plutôt lugubre, nous nous rendîmes dans les petites ruelles pittoresques où les mariachis faisaient entendre leurs chants joyeux, accompagnés de maracas et de guitares, tout en grignotant des cacahuètes. L’un d’eux était allongé sur le sol, il avait certainement bu trop de Tequila. Entre ses dents, il fredonnait la chanson de Marcel Amont : « un Mexicain basané est allongé sur le sol, le sombrero sur le nez ».

Anne

 

Les peintures: 

Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, je l’ai rencontrée dans l’hacienda, à Tijuana. Son nom était Maraji. Tout de suite, c’est-à-dire après quelques Tequilas, elle m’a raconté sa vie. Son mari était artisan de pirogues. Il faisait peur à tout le village, avec son chapeau et son cigare. C’est vrai disait-elle, qu’il ressemblait à un caïman. Il refusait de porter le sombrero, parce qu’il empêche de faire fuir la fumée du cigare. Le cigare, après une demi-heure, goûtait comme du caoutchouc, c’est vrai, mais lui il aimait ça. «Ça me donne du piment » disait-il. Le lendemain, on s’est donné rendez-vous à la plage, le coin préféré du peintre Joaquin Clausell. On a loué un hamac pour deux et on a fait balancer le hamac tellement que les touristes croyaient qu’il y avait un ouragan. J’avais apporté des cacahuètes, mais ça a bien sali le hamac et en plus, ça pique les cuisses. Après, on s’est endormi. Mais quand Maraji a vu un aigle circuler au-dessus de nous, elle a tout de suite voulu partir. Nous sommes allés à un hôtel à la digue où un Mexicain basané est allongé sur le sol, le sombrero sur le nez. 

Paul

 

Les peintures:

Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, Speedy Gonzales qui descendait avec peine du volcan du Cocokatepek, rencontra sur sa route un narcotrafiquant qui venait de séquestrer deux petites princesses mignonnes comme des fleurs de cactus. Aussitôt, il se mit à siffler, Speedy, et à siffler, et un lama arriva sur une pirogue, sur le grand fleuve qui baignait les pieds du volcan. L’homme musclé et basané, ce narcotrafiquant, prit son fouet fait de lianes épineuses et chassa le lama et la pirogue. Speedy, malgré ses muscles et ses dents acérées de caïman ne voyait pas comment faire face au fouet et à l’homme. Les deux petites princesses se tenaient l’une contre l’autre. Leurs robes amidonnées, dans la chaleur, les avaient mises comme dans un cocon, liées mieux qu’avec un caoutchouc. Speedy vit, dans la forêt, un hamac qui se balançait entre deux arbres. C’était là qu’il pensait abriter les deux fillettes. Il sortit de son sac un épi de maïs grillé. Le narcotrafiquant sentant l’odeur familière, lâcha les deux fillettes pour s’emparer du maïs. Speedy lui proposa une fiole de Tequila pour accompagner son épi. Et l’homme vida la fiole d’un trait, ce fut comme s’il avait été frappé par un ouragan, il tomba au sol. Speedy s’empara alors des deux fillettes qui étaient terrorisées.  Et, toujours collées par l’amidon de leurs robes qui fondait, il les enroula dans le filet du hamac et leur fila des cacahuètes pour qu’elles se calment. Il jeta sur son dos son butin et se mit à courir jusqu’à la plage qu’il voyait au loin, les deux fillettes ballotant sur son dos. Arrivé à la mer, il plongea son filet hamac dans l’eau. Les princesses se décolèrent et, rassérénées, se mirent à jouer dans le sable. Et lui, tel un Mexicain basané, s’allongea sur le sol, le sombrero sur le nez. 

Odile

 

Les peintures:

Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, j’ai dormi sous un pont près de Rio de Janeiro, j’ai grignoté les derniers tacos que ce crétin de chihuahua avait épargné. Arrivé en pirogue à Mariachi, je ne savais plus où j’avais atterri. Cela ressemblait plutôt à un oued sec, bordé de cactus peyotl magnifiques. Marcel Amont m’a toujours inspiré, c’est vrai, mais ce soir je suis en manque d’inspiration. La pirogue, les caïmans du fleuve sont loin. Sans projet, affamé, je saisi une feuille épineuse de peyotl, ouyouyou !! la croque et… je vois des caïmans en caoutchouc m’assaillirent. Je rêve de tortillas de maïs, mon estomac se tord tel un ouragan en manque de Tequila. Mon esprit s’évade, je revoie en couleurs joyeuses las bellezas sépias, si tristes, de Aurora Reyes. Je me rêve dans un hamac accueillant, sous l’arche du pont, grignotant quelques cacahuètes salées, fabricant des images lumineuses, heureuses, d’un nouveau Mexique sans narco, avec un Mexicain basané, allongé sur le sol, son sombrero sur le nez.

Annie

 

Les peintures: 

Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, tu n’oses pas sortir, on te dit de faire attention et de rentrer le plus tôt possible chez toi, afin d’y être en sécurité. Tu t’ennuies, tu sens la vie à quelques pas de ta demeure.  Alors le deuxième soir, tu te dis « je sors, je vais prendre un taxi !», mais qui soit d’obédience gouvernementale car sinon tu pourrais te retrouver au cachot pour avoir désobéit à la règle commune. Et, si cela doit t’arriver, pense à appeler le consulat afin qu’il te trouve un avocat pour te défendre, en espérant qu’il n’adopte pas le comportement du « cas y ment » car effectivement les pots de vin foisonnent dans cet endroit. Alors, tu restes chez toi ! Pensons aussi à la journée. Là tu peux sortir, aller visiter, découvrir les temples Teotihuacán. Impressionnantes, immenses, démesurées, tu contemples ces pyramides au couleurs caoutchouc. Après une journée harassante de marche, tu souhaites te reposer dans un hamac entre deux temples. Pourquoi pas celui du maïs, à la tête, et aux pieds celui de la lune. Tâche de bien planter celui-ci car les ouragans et les tremblements de terre sont fréquents sur cet ancien lac de Mexico. Puis le soir, un petit verre de Tequila t’apaisera, dans le petit bar du quartier. Le lendemain, visite de Mexico, le Musée National où tu rencontres, caché derrière une statue olmèque, Trump en train de comploter avec le ministre de l’Intérieur des Français, sur la possible construction d’un mur protectionniste entre le Mexique et les États Unis. Leur conversation, aux intonations vives, dans un mélange mexico-américain, évoquèrent les possibles techniques de construction inca. Comment ais-je su tout cela ? Grâce au perroquet juché sur la tête de la statue olmèque, avec son coloris vif et joyeux, grignotant des cacahuètes. Un Mexicain, avec son large sombrero, souriait en écoutant les deux compères parler. Un autre jouait de la guitare avec un autre de ses acolytes. Le dernier, un Mexicain basané était allongé sur le sol, le sombrero sur le nez.

Patricia

 

Les peintures: 

Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, on forma un groupe pour aller visiter les pyramides cachées au fin fond de la jungle. L’expédition, dirigée par Trini Lopez, le célèbre moine père supérieur du plus ancien monastère de Mexico, démarre en pirogue sur le lac aztèque jouxtant la ville. Trini a beaucoup de peine, il n’avance pas. Et pour cause, sous sa chasuble sont cachés de multiples sacs d’or qu’il compte bien emmener jusqu’à la pyramide. Dans sa seconde vie, Trini est pourvoyeur de fonds. Il est à la tête d’un puissant cartel de trafiquants de sacs Hermès en peau de caïman. Toutes ces activités, conjuguées à celle de guide touristique, épuisent ce brave abbé Lopez qui ne rajeunit pas. Mais ces compléments de revenus sont nécessaires, ce n’est pas la culture du maïs qui peut faire vivre la nombreuse communauté monastique. L’expédition est maintenant arrivée à la plage dite « Plage des paresseux » où sont tendus de multiples hamacs en caoutchouc. Les touristes peuvent y faire une halte en grignotant des épis de maïs. Après une pause, le groupe reprend sa route, mais très vite, il est pris dans un ouragan qui soulève des bancs de dangereux aloe vera coupeur de têtes. Arrivés à l’abri dans la forêt, les touristes, heureux d’être en vie, prennent une rasade de Tequila. Leur marche est alors troublée par un soudain mal de crâne. A la tête du groupe, le père Lopez traine la patte, le poids de l’or le ralentissant. Mais il n’a pas le choix, son contact l’attend derrière la pyramide pour récupérer l’or. Pour sa peine, Trini recevra quelques poignées de cacahuètes. La progression est lente et laborieuse. Mais elle va s’arrêter subitement à cause d’un serpent à sonnettes qui trouve le chef de l’expédition à son goût. Un Mexicain basané, appelé Trini Lopez, est allongé sur le sol, le sombrero sur le nez. 

Françoise

 

Les peintures: 


Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, je rencontre le dernier empereur aztèque. Il m’emmène à la limite du désert, une énorme colline rougeoyante et un aloé vera, les épines érigées vers le ciel clair. En ce lieu, aucune pirogue car il n’y a pas une goutte d’eau. Cet empereur, très à la page, me dit qu’aucun dealer ne s’aventurerait dans ce désert. Je pousse un cri, il me serre dans ses bras… un iguane vient de sortir de derrière la plante ! « Heureusement, ce n’était pas un caïman » me dit-il pour m’encourager. Et nous voilà repartis vers la civilisation. Très modestement, il m’offre des tacos, que je dévore. Et comme dans un rêve, cet homme venu du temps des Aztèques, s’évanouit. Il me reste un goût de caoutchouc qui s’estompe quand je vois un hamac et quelques grains de maïs dorés que je vais dévorer avec plaisir dans ce hamac. Et alors que cet ouragan a emporté mon cœur, je vois cet homme assis à la table, une bouteille de Tequila devant lui. Il me regarde. Ses yeux sombres comme un chapeau me font comprendre que c’est lui qui m’a amené dans ce désert. Nous dégustons des cacahuètes grillées et, à ce moment, tout disparait. Ais-je rêvé, ais-vécu… ? Et là, je vois posé avec délicatesse un magnifique sombrero. Et cette chanson me trotte dans la tête, avec plaisir et émotion car j’étais à la venue de Marcel Amont à Lavelanet ; « un Mexicain basané est allongé sur le sol, le sombrero sur le nez ». Je suis revenue sur Terre !

Martine

 

Les peintures: 

Une aventure mexicaine, sous le soleil de Mexico, ça dure à peine une semaine mais quelle semaine et quel crescendo. Le premier soir, Frida Kahlo, mexicaine de Rio Grande, trompa son mari avec Firmin Revuetas, un chanteur venu des Etats Unis. Il faut dire que Diego ne se gênait pas pour avoir des aventures extra-conjugales avec toutes les touristes.  Il les invitait pour un petit tour en pirogue. Et comment résister au célèbre peintre Riviera, surtout s’il leur montrait, après la balade, son autoportrait. Puis, il leur offrait un bon repas, bien sûr avec des haricots noirs. Parfois même, il cuisinait du caïman. Frida, elle, avait été sensible à ce chanteur charmant, pour une semaine. Mais le terrible Diego, fou de rage, mit un serpent dans la chambre de l’étranger. Et celui-ci, qui voulait rester plus d’une semaine, fut si malade qu’il déguerpit. Il se dit que s’il avait mis ses bottes en caoutchouc le serpent ne l’aurait pas mordu et se dit qu’il dormirait dans un hamac, la prochaine fois. Diego, pour se faire pardonner, offrit une polenta de maïs à Frida. Ils se réconcilièrent un soir d’ouragan en buvant de la Tequila. Le lendemain, la tempête évacuée, tous deux profitèrent d’un beau soleil pour faire la sieste, chacun sous leur sombrero en mangeant des cacahuètes et tout le monde dit : « Un Mexicain basané est allongé sur le sol, le sombrero sur le nez ».

Dominique

 

2ème jeux : « De Veracruz à Mexico »


Nous nous téléportons entre 1862 et 1867, époque où Napoléon III a décidé que le Mexique serait un empire latin et catholique. Pour se faire, il persuade Maximilien d’Autriche et son épouse, Charlotte, de devenir empereur et impératrice du Mexique. L’aventure durera 5 ans et se terminera par une condamnation à mort de l’empereur importé d’Europe. Nous suivons cet épisode historique grâce au récit d’une jeune américaine, Sara Stevenson, venue en colonisatrice rejoindre les troupes françaises soutenant l’empereur.

Un court extrait de son récit est lu avec 4 coupures. À chaque coupure, nous écrivons en nous inspirant de ce qui vient d’être lu. Pour finir, nous prenons le temps d’écrire les transitions entre chaque partie, avec l’obligation d’insérer une phrase tirée du chapeau (provenant du jeu précédant)

Voici le début du récit, avant la 1ère coupure :


 

 

 


 

 la phrase à placer:

Si nous voulions continuer notre voyage, il nous faut faire appel à la population d’Indiens qui se cache dans la forêt. Nous étions obligés de prendre de petits chemins caillouteux où nous avancions difficilement. De plus, le vent s’était mis à souffler violemment, ce qui ne présageait rien de bon. Nous quittions toute civilisation et nous enfoncions dans la forêt tropicale. Il nous fallait traverser des marécages par d’étroits sentiers et c’était infesté de caïmans. Nous nous étions mis d’accord avec les médecins qui soignaient les habitants de la fièvre jaune qui s’était déclenchée jusque dans les recoins les plus reculés du pays. Comme ces médecins avaient un laisser-passer pour circuler de villages en villages, ils nous prendraient sous leur protection pour nous permettre d’atteindre Mexico sans encombre. Toute une colonne de chariots, de chevaux et d’ânes bâtés se mit en route et, sous le couvert d’aide-soignant, nous pouvions nous cacher de l’ennemi. Jusqu’à ce que dans un village proche, nous tombassions sur un groupe de femmes déguisées en hommes qui voulaient rejoindre leurs maris à Mexico sans éveiller les appétits sexuels des groupes de soldats qui parcouraient le territoire. Elles se joignirent à nous et nous continuâmes. Les femmes chuchotaient entre elles et observaient constamment l’une d’elles. Curieux, j’essayais de savoir ce qu’il se passait. En me rapprochant je compris que la femme qui faisait l’objet de leurs chuchotements était la descendante en ligne directe du dernier empereur aztèque. Cette nouvelle nous incita à faire tous les efforts pour atteindre notre but. Une fois, à cause d’un accident, les chevaux du tenancier de l’auberge où nous allions loger ce soir-là, s’étaient échappés. Tout le monde disponible fut réquisitionné pour aider à ramener les chevaux dans leur enclos. Cela dura toute la nuit avant que le dernier cheval fût maîtrisé. Nous étions affamés et épuisés, donc, le lendemain, impossible de continuer. Certains étaient tombés malades et nous voilà bloqués pour quelques jours. L’arrivée à Mexico était ainsi reportée, jusqu’à quand ?

Anne

 

la phrase à placer:


Il faudrait peut-être trouver quelques ponchos pour passer pour des peones inoffensifs. Sara se senti dépossédée de sa féminité, elle qui rêvait de conquérir tous les beaux Mexicains aux yeux de velours. Sa magnifique chevelure écrasée sous un sombrero pouilleux et sa fulgurante poitrine invisible sous son poncho informe.  Elle rageait de ne pas être accueillie en princesse par les valeureux guerriers dont elle avait rêvé. Elle repensait au terrible Diego fou de rage qui mit un serpent dans la chambre de l’étranger, elle se sentait entre deux mondes. Elle suggéra de se mettre d’accord avec le peuple de la forêt pour transiter sous la canopée, en sautant de branche en branche, en imitant la dextérité des bonobos. La prouesse était une gageure pour notre groupe de paysans déguisés. Sara se dévêtit en se rêvant en Jane sublime, se balançant de lianes en lianes. Le rêve s’arrêta là, jusqu’à ce que nous tombions dans une hase à gibier, tous cul par-dessus tête, effroyable expérience que de se sentir proie. Des ombres se profilèrent autour de la hase, des sagaies brillantes ne laissaient rien présager de bon. A cause d’un accident d’accrochage, la hase s’effondra sous le poids. Les éclairs des sagaies s’affolèrent, les cris des prisonniers ajoutèrent un coté dramatique à la scène, la pénombre favorisant le désordre. « Splendide, magnifique !! » s’exclama Esenstein, caméra Super 8 au poing.

Annie 

 

la phrase à placer: 

Les ouragans ont fait sortir de la mangrove de nombreux troupeaux de caïmans. Ils infestent les routes et il est exclu de se risquer par voies terrestres pour atteindre Mexico. Il leur faudra donc prendre un ballon. Sur le bateau en provenance de France, Sara a sympathisé avec un certain Jules Verne qui ne voyage jamais sans une montgolfière de poche. C’est lui d’ailleurs qui prend les choses en main et fait monter la petite troupe dans la nacelle. Pour assurer la quiétude du voyage, Jules Verne est obligé d’accepter, parmi les passagers, don Reteillo, un aventurier français qui se donne des airs mexicains sous sa grande moustache. Il a de multiples relations parmi les officiels mais aussi d’autres beaucoup moins recommandables. Son intervention sera peut-être nécessaire lorsque la montgolfière survolera des troupes survoltées à la gâchette facile. Il ne faudrait pas qu’un trou de balle intempestif dégonfle le ballon en plein vol. Grâce à cet accord, le voyage se passe sans anicroche. Mais lorsqu’ils veulent atterrir à Jalapa afin de faire le plein d’hélium, les voyageurs tombent sur une bande de guérilleros. Quand ils voient cette troupe hétéroclite, les bandidos se précipitent dans sa direction. Heureusement, Jules Verne demeure l’homme de la situation. Il sort de sa malle un sous-marin lyophilisé, le gonfle à l’hélium et les voyageurs ont juste le temps de se précipiter à l’intérieur. Le sous-marin plonge dans le grand lac de Mexico. Mais avant de rentrer le périscope, Jules Verne a le temps de constater que don Reteillo a été oublié sur la rive. Par égard pour la susceptibilité féminine, il ne racontera pas ce qui arriva à don Reteillo quand les gringos mexicains arrivèrent à sa hauteur. Il ne dira rien de ce qu’il vit quand ils lui firent avaler sa moustache, qu’il s’étrangla et recracha un ouragan de petites graines jaunes qui s’éparpillèrent dans le lac.

Le sous-marin parti, les voyageurs peuvent enfin se reposer, bercés par le ressac des profondeurs. Mais soudain, un ouragan contraire se lève. Près de l’équateur, la Terre est plate et les ouragans tournent à l’envers, ramenant ainsi les caïmans dans le lac. À leur réveil, les voyageurs sont effrayés de voir les caïmans agglutinés contre les hublots. Il va sans dire que le débarquement va être grandement impacté par ces troupeaux de caïmans mangeurs d’hommes. Parmi ceux débarqués à Veracruz, seuls certains d’entre eux arriveront à Mexico, et encore, souvent en lambeaux.

Françoise

 

la phrase à placer:


Pour continuer ce voyage, il nous faudrait trouver une roulotte et se vêtir en ambulancier. « Sarah, tu seras l’infirmière » dit un des hommes. Moyennent des pesetas, nous trouvâmes la roulotte chez un paysan. Ainsi, nous passâmes la première ligne de front. Et Sara joua son rôle d’infirmière en sauvant quelques soldats. 

Certains nous conseillèrent la visite de Mexico, son musée national. Trump et le ministre de l’Intérieur des Français complotaient, derrière une statue, pour contenir cette fièvre jaune qui menaçait. Ces deux hommes pensaient construire un mur. Mais nous nous étions mis d’accord avec les guérilleros en leur donnant de la tequila. « Soit vous en buvez » dit Sara, jouant son rôle d’infirmière, « pour vous immuniser contre la fièvre jaune, soit vous vous en frottez sur le corps pour calmer cette fièvre ». Nous tombassions sur un troupeau de moutons, très maigres, la laine crasseuse.  Bêlant, ce pauvre troupeau détourna l’attention des guérilleros et nous pûmes passer ! Mais, un accident, et la roue de la roulotte se brisa. Dans ce fracas, et bloquant la rue, les hommes sortirent en criant. Mais voyant Sara si pâle, si belle dans cette nuit qui tombait, ils dégagèrent et redressèrent la roulotte. Et l’un d’eux nous offrit l’hospitalité. Enfin, un bon accueil, bon repos, bon couchage !

Martine

 

la phrase à placer:


 

Pour poursuivre notre route, il nous faudrait une armée de caïmans bien entrainée par des narcotrafiquants tatoués et déterminés. Ils lanceraient, aux mollets des soldats des deux armées, les caïmans et c’est assez sûr que cela mettrait fin à ce barrage. Sara en était persuadée, mais comment mobiliser ce genre d’hommes qu’elle savait cachés dans les bas-fonds de Puebla. Pour les caïmans, cela semblait plus facile. Il suffirait de jeter dans le fleuve cet Antoine qui avait pris le poste de cuisinier à bord et qui était gras comme un porc gascon. Sara décida de revêtir un vêtement d’homme et, comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, elle partit à la recherche des narcotrafiquants. Elle grignota ses derniers tacos que ce crétin de chihuahua avait épargné et elle finit par partir, accompagnée d’un soldat, vers Puebla.  À Puebla, nous nous étions mis d’accord avec l’archevêque qui régnait sur la région depuis un demi-siècle. C’est lui qui avait commandité la fouille et le pillage des livres de culte aztèque, et il bénéficiait d’une grande fortune. Il était capable d’acheter tout pour une poignée de pièces qu’il disait être en or. Il bénissait tous ceux qui le servaient, du petit paysan à l’âne, au caïman. Il fit semblant de nous aider en partant avec nous et un sacristain qui nous mis sur un sentier. Nous tombassions sur une horde de femmes, plus belles les unes que les autres, armées jusqu’aux dents et lestes comme des iguanes des Galapagos. Elles surprirent l’archevêque et ses ouailles car elles montraient leurs atours avec volupté et détermination. Leurs armes, couteaux, pistoles et autres, ne leur furent d’aucune utilité. Tous ces hommes basanés, tatoués, furent habité d’un ouragan de désir et le plus fou fut l’archevêque. Les guerriers ne cédèrent en rien, ces machos, mais décidèrent de nous accompagner, grassement payé par l’archevêque. Lors d’une nuit que nous passions à l’auberge de Jalapa, le plafond en terre des dortoirs s’écroula. Dehors il pleuvait tant et tant que la terrasse d’argile s’était imbibée d’eau. Nous nous retrouvâmes couverts de boue, moi, Sara, les narcotrafiquants, les caïmans, l’archevêque et les amazones aux seins nus. Il n’était plus question de montrer sa force, son courage, sa puissance ou sa félonie. Nous nous retrouvâmes au premier matin du monde.

Odile

 

la phrase à placer: 

Il nous faudrait nous restaurer de quelques feuilles de cactus afin de nous désaltérer. La pensée plus claire nous permis alors d’alpaguer des lamas sauvages, mais qui adoraient les cacahuètes, afin de pouvoir nous déplacer. Nous réussîmes à capturer des perroquets qui, prétentieux et narcissiques, se pavanaient afin que nous puissions faire leur portrait. Une fois ceux-ci à même de transmettre notre situation géographique aux forces amies, ils furent libérés afin de prendre leur envol. Le combat de résistance pacifique continua pour nous. Notre héros, Trini Lopez, était à la tête d’un puissant cartel de trafique de sacs en peau de caïman. Il nous apparaissait clairement que nous réintégrerons l’Europe avec quelques bagages caïmantisés, afin de ne pas y laisser notre propre peau !  Obligés de verser une rançon à ces brigands féroces, il nous fallu aussi avaler une décoction amère, de couleur verte inquiétante, nous assurant l’immunité contre la fièvre jaune galopante. Les conséquences de ces dérangements ne tardèrent pas à se manifester. Et, bien que la route soit libre, et nos déplacements possibles, nous fumes obligés de stationner dans ce no mans land improvisé. La vie est parfois surprenante. Après quelques jours, nous fûmes rétablis et reprîmes notre périple. Le soir arriva et enfin l’ombre d’habitation au loin nous révéla une fête de village, inattendue ! Celui-ci était en liesse ; la joie, les couleurs vives donnaient le ton, l’ambiance de fête. Petite note inquiétante, des squelettes étaient attachés aux fenêtres, cachés. Des catrinas envahissaient tout l’espace de la place centrale. C’était le jour de la fête des morts. Était-ce un présage. Allons-nous y laisser notre âme ? Absolument pas, le destin en avait décidé autrement. Nous poursuivîmes notre route, avides de nouvelles aventures, entre autres… Mais une fois, nous dormions tranquillement, lorsqu’un bruit léger, dans un mouvement d’ondulation, vint nous refroidir dans la chaleur de la nuit. Un énorme serpent s’était glissé parmi nous. Un cri d’épouvante réveilla toute la maisonnée. Les brigands sortirent leur artillerie et s’entretuèrent dans la panique générale. Une fois l’événement de tuerie passé, les survivants se levèrent un à un. Comment reconnaître ses comparses ? Petit à petit, les fumées dissipées, nous aperçûmes que tous les bandits étaient terrassés. Ne restaient que les touristes.

Patricia

 

la phrase à placer: 

Il nous faudrait du courage et de la patience. On avait appris un peu d’espagnol mais pas assez pour faire une longue discussion avec l’adversaire. Donc, on devait faire une stratégie pour l’attaque ou la défense, on ne savait pas encore. On verrait bien, on avait le temps ! Un lama arriva sur une pirogue, sur le grand fleuve qui baignait les pieds du volcan. On était sauvé. Après il fallait s’entendre avec le docteur local qui voulait bien nous vacciner contre la grippe jaune.  En plus, il nous donna des conseils pour la suite de notre voyage : se méfier de tout ce qui porte une moustache et un sombrero, faire attention aux filles en bord de route, pas exagérer avec la Tequila. Et puis il nous donna un pistolet au cas où on rencontrait des serpents dans le désert. Quelques jours plus tard, dans un petit village, on tomba sur Trini Lopez qui donnait un concert ce soir-là, dans le village. C’était une rencontre très conviviale et il voulu absolument nous inviter à son concert, comme VIP. Il nous demanda même si on avait une chanson préférée. Pour nous, c’était une belle occasion pour échapper à nos adversaires. Notre aventure se poursuivit de villages en villages, sauf à cause d’un accident, on était dans le bled, le bled mexicain. On ne voyait rien, on entendait des animaux, sûrement sauvages, partout. Et on se disait « et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » Surtout ne pas paniquer ! Si on chantait Marcel Amont ?

Paul


 

 

 


 


 




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