le 1er août 2016: l'apéro de mots



Pour débuter, des brochettes au parfum de cuisine du monde.

Chacun choisi au hasard 10 mots de 5 origines différentes  (russe, allemande, anglaise, arabe, italienne)  et les enfile sur une brochette, sans les regarder.

L’écriture démarre avec une expression imposée, ouvrant l’appétit ou se rapportant à l’estomac.

La consigne : expliquer l’expression et au fur et à mesure de l’écriture on désembroche les mots que l’on introduit dans le texte.

Mettre l’eau à la bouche.

Tout l’été, une multitude de marché de producteurs voient le jour.  Il y en a pour tous les goûts ; le lundi dans telle commune, le vendredi soir, les marchés nocturnes, etc.  On y trouve des bretzels, friandises locales, une espèce de brioche aux amandes et aux noix.  Certains maraichers ont installé des tentes un peu partout sur le marché où on peut se faire masser les pieds fatigués de parcourir les allées.  Sur les marchés nocturnes, lorsque le soir tombe, il y en a qui se déguisent en vampire.  Leur hobby, c’est de se cacher derrière les étals et lorsque quelqu’un s’approche, ils leur sautent dessus.  Ils les asticotent jusqu’à ce que leurs victimes se roulent par terre.  A ce moment, ils se sauvent comme des gazelles sous leurs chapkas flamboyantes.  Arrive un fanfaron de gendarme en pantalon rayé pour remettre de l'’ordre.  La paix revenue, la fête se prolonge tout le week-end.
     Anne
               
 


Croquer à belle dents, dans une très bonne datcha à l’intérieur d’une maroquinerie qui se trouve à côté d’un bistrot.  Près de moi, un vampire se trouvait qui lui aussi croquait à belle dents dans un panzer qui avait pour hobby de sucer le sang.  Un kidnapping a eu lieu chez le marchand de perruques et plein de paparazzi entourent la scène du vol avec un verre de vodka à la main.
     Inoa



Avoir l’estomac à l’envers
J’avais « panzer » tout d’abord que cette expression voulait dire qu’un intrus asticotait l’estomac tant et si bien que l’on avait le désir de se mettre à l’envers, en faisant l’homme droit.  Du coup, le bas du pantalon remonte aux mollets, le tee-shirt en alarme au niveau du cou, dégoûté d’être allé au bistrot car toute la vodka avalée fait un gros gloups !

En fait pas du tout !  On m’a expliqué qu’avoir l’estomac à l’envers est dû à la pratique d’un hobby qui allie le patchwork, la guitare et la fanfaronnade, en buvant de la vodka.  L’estomac se renverse alors, paraît-il !
     Marie-Jo


Être un ventre sur pattes, c’est loucher sur la vodka alors qu’on vient d’ingurgiter un litre de punch.  C’est parfois aussi desserrer le bouton de son pantalon pour pouvoir continuer joyeusement à ripailler.
Être un ventre sur pattes, c’est décider de faire des bretzels, mais au lieu de les tresser l’un après l’autre, décider de les accrocher pour faire une chaine et ensuite déclarer : « Tiens je vais prendre celui-là… oh, c’est rigolo ils sont accrochés… bah tant pis ! »
Être un ventre sur pattes, c’est franchir la clôture du voisin tout en restant en contact par talkiewalkies avec sa sœur postée en haut du cerisier, pour chiper les groseilles qui ont l’air plus mûres et abondantes à côté.  Manque de chance, le petit voisin qui vient d’avoir un appareil photo pour son anniversaire, joue au paparazzi et a immortalisé nos méfaits.  Aïe, le petit fanfaron s’empresse de prévenir sa grand-mère.  Heureusement, elle aussi est un ventre sur pattes et elle revient du bistrot où elle a abusé du punch, de la vodka.  Elle n’a qu’une idée : s’allonger et faire un somme, elle n’a que faire des groseilles.  Elle n’est pas très drôle, la grand-mère, elle fait même un peu peur avec ses canines, on dirait un vampire.  Elle a de drôles de hobby la grand-mère, quand elle n’est pas au bistrot, elle fait des graffitis sur les murs de sa grange.

Line



Avoir des grenouilles dans l'estomac.  Elles ont mis leurs perruques, enfilé leurs pantalons et partent pour leur massage.  Mais, leurs cravates mises de travers les gênent. 

Le vampire qui se tenait dans l’estomac, au lieu de gargouiller comme devaient le faire ces grenouilles, préfère croquer un bretzel et il les asticote en buvant une vodka, ce qui fait que ces grenouilles commencent à gargouiller dans l’estomac !

« Ouf, le week-end arrive… on va se mettre au repos » disent les grenouilles, « laissons cette personne tranquille et ainsi elle pourra aller à la maroquinerie se faire faire un sac en peau de vampire et non en peau de grenouille ! ».

           Martine


Avoir l’estomac dans les talons, était la maladie dont souffrait depuis longtemps le faiseur de graffitis.  Il souffrait autant la semaine que les week-ends.  Il avait bien pris quelques traitements pour faire remonter son estomac, mais sans succès.  Dernièrement, il avait suivi un conseil étonnant ; on l’avait vu faire des bonds de gazelle afin de secouer l’organe.  Il avait sauté, sauté tellement haut qu’il avait enjambé la jeune-fille qui joue de la guitare sous le pont.  Mais l’atterrissage avait été violent, il s’était fracassé dans la vitrine de la maroquinerie.  Un célèbre gastroentérologue avait assisté à l’incident depuis le hublot de son yacht amarré le long du canal.
Accouru sur place, notre médecin emmène le graffiteur dans le bistrot le plus proche afin de lui remonter le moral, et pourquoi pas l’estomac par la même occasion.  Il lui explique qu’un vrai vampire pourrait relancer une saine irrigation dans son corps déséquilibré.  Un flux sanguin revivifié irait asticoter son organe qui prendrait alors une marche ascendante.  Mais la solution s'imposa finalement d’elle-même.  Quelques verres de vodka bien tassés plus tard, l’estomac retrouva le moral.  Quand l’alarme retentit pour marquer minuit, l’estomac du gastroentérologue était tombé plus bas que terre.
           Françoise



Avoir les yeux plus grands que le ventre
Il avale une ombrelle de caramel et s’étouffe.  Une gazelle passant par-là lui retire et la remplace par un bretzel plein de légèreté. 

« Je préfère un hobby », dit-il, « bien crémeux avec un bon massage sur l’estomac, ce sera nickel » dit-il.  « Pourquoi pas un graffiti sur ton nombril ?» dit la gazelle.  Il répond « je ne supporte pas que mon ventre soit une steppe. Il faudra me gaver de mets et gâteaux sucrés et onctueux.  J’aime avoir les yeux plus gros que le ventre ».  «Tu n’es qu’un fanfaron » dit la gazelle.
            Marie


Avoir un petit creux à l’estomac, ce n’est pas dans les talons, ni dans le pantalon, car si cela arrive, souvent le pantalon est bien rempli surement !

Le creux du week-end, pour les gens affairés, c’est souvent à l’estomac que cela se ressent.  Ça gazouille comme les talkiewalkies qui cherchent les ondes du partenaire.  Il semblerait qu’avec un peu d’élixir de fenouil, le creux ne fait plus crachoter l’estomac, les gazouillis cessent, l’estomac se recontracte comme le cuir mouillé d’un sac de maroquinerie trempé dans l’eau.  Il reprend une forme qui, d’après les stomatologues, est semblable à celle de bretzels, c’est-à-dire qu’il y a deux petits creux et plus un seul, et le patient trouve cela plus agréable.  C’est nickel !  Il ressent sa faim comme la ressent le tigre dans la steppe aride, patient en demi sommeil et confiant, sûr qu’au bistrot qui ne saurait surgir dans sa déambulation citadine, il y trouvera œufs durs et cacahuètes et son petit creux à l’estomac ne sera plus qu’un mauvais souvenir qu’il expiera pour toujours en graphant un graffiti venu du fonds de ses tripes.

           Odile  


Les sushis et les makis.


Après s’être imprégnés de la définition du sushi (petit tas de riz collant surmonté d’un morceau de poisson cru), chacun reçoit un kit-sushis et un kit-makis avec à l’intérieur quelques  mots collants (caramel, poisse, amoureux éconduit, confiture, limace), des synonymes et des expressions,…


On écrit un sushi et un maki que l’on dépose sur un plat, ils sont ensuite redistribués.


Enfin, on écrit un texte avec un incipit, on y introduit le sushi et le maki ainsi que des mots d’origine japonaise qui sont tirés au sort au fur et à mesure de l’écriture.

Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose... Elle avançait à petits pas sur ses chaussures de geisha et dispersait un parfum de fraises dans une casserole de confiture de rhubarbe.  Moi, l’amoureux éconduit, ayant la poisse, fut submergé d’un bien-être inouï, voyant cette belle apparition pleine de grâce déambulant dans cette foule poisseuse.  Je me croyais dans un manga, un monde irréel et, intrigué, je la suivi.  Je m’imaginais la dompter et la manger toute crue, enrobée de caramel.  Tel un kamikaze, voulant me perdre dans cette passion qui m’envahit soudain, je savais que je n’arriverais plus à m’en décoller.  En tournoyant dans mes pensées, le rouge du fruit défendu devenait de plus en plus intense.  J’avais beau me débattre comme un sumo pour faire tourner ce rouge au vert, et essayer d’anéantir cet amour naissant, j’étais comme un bonzaï, les jambes et les bras coupés, n’ayant plus la force de résister.  Tout à coup, elle se retourna et me lança un regard ensorceleur.  Je me sentais tel un bâtonnet du mikado qu’elle avait choisi de tirer de la foule sans pour autant la perturber.  Mais moi je me sentais tout mou à l’intérieur.  Si cette liaison naissante ne se développait pas comme je l’avais prévu, je finirai par me faire harakiri, car cette fois-ci je ne supporterais pas de me faire éconduire.  C’était comme si un tsunami s’était emparé de mon cœur et de mon esprit, rien ne pourrait plus m’arrêter.

                Anne  

Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose... qui regardait une limace, choquée par autant de poisse, se boudiner dans une volée de bois vert.  Cette personne lisait un manga sur un kamikaze devenu un amoureux éconduit en se faisant larguer lors d’un combat de sumo.  Il se dit «la poisse, je croyais la dominer, mais non ! ».  Caché derrière un petit bonzaï, il était honteux et triste.  Pour soulager sa peine, il se souvint de quand, petit, il mangeait les boîtes de mikado une à une.  Ensuite, il sortit de derrière son petit bonzaï et alla à son écurie.  Même sa pouliche caramel, qu’il montait à cru, ne veut plus le voir et le chasse.
Il se posa la question : « comment se faire aimer ? »
                Inoa

Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose... qui visiblement a la main verte car elle fait pirouetter le tartare de limace au-dessus des plantes du bassin d’intérieur et les enduit de confiture.  Malgré ce spectacle étonnant, une ambiance calme et sereine se dégageait.
Moi qui était dans la poisse depuis des mois, je ne ressentais pas le besoin de savoir  maitriser  les dérives linguistiques de son langage cru, tel un manga, même à l’envers, cela vient tout seul, cela va sans dire !!!  Soudain, tel un kamikaze, l’odeur d’un caramel qui brûle et enfume les lieux, preuve qu’on ne maitrise pas la cuisson du sucre, me fit bondir sans le vouloir en direction de l’odeur.  Surprise ; un sumo était dans la cuisine, débitant une flopée d’interjections douteuses d’un vocabulaire tiré de sous le matelas, bref, jurant contre sa propre sottise.  Et la dame au kimono rose, au milieu de ses bonzaïs, paraissant triste, sans mot telle une amoureuse éconduite, jouait mélancoliquement aux mikados. « Lâche ! Tombe ! Lâche ! Tombe !... Bougé !!!  Kimino, arrête ! T’as tout fait bouger, t’as provoqué un vrai Tsunami dans le jeu ! »
                        Marie-Jo




Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose...  D’un geste langoureux, elle effleure les étales débordant de fruits, telle une limace saignante à la recherche de fraises vertes et des pas mures, se boudinant de caramel bien collant afin de toutes les transporter.  De ses grands yeux d’héroïne de manga, elle enveloppe tout et envoute tout le monde d’un regard.  Sur la place du village, s’est installé le bouilleur de cru, c’est un peu comme une fête.  L’amoureux éconduit voulant reconquérir la belle, lui offre un caramel.  Quel kamikaze !  Celle-ci se retient bien de le croquer et le garde dans sa main.  Elle ne veut pas ressembler à un sumo.  Mais le caramel poisse dans sa main, alors elle le colle sur le visage de l’amoureux éconduit et se sauve en riant entre les bonzaïs qui bordent la place du marché.  Dans sa course, son kimono dévoile ses jambes laiteuses, tels des mikados de chocolat au lait, laissant rêveurs les vendeurs entre leurs lanternes et leurs nattes de papier.
                Line



Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose...  Etait-ce ton amoureux ?  Alors que, comme dans un manga, ton amoureux éconduit voulait te manger toute crue, toi tu voulais t’étendre sur une natte enduite de confiture car pour toi, un gars comme ça, c’était la poisse !  Et voilà, moi le kamikaze qui pensais me poser enfin avec un bon bouquin, je suis verte de rage : voici de nouveau des caisses entières de fruits aux couleurs criardes, poisseuses à souhait à force d’être brinquebalées par un sumo.  Il faut absolument rapetisser ces fruits comme des bonzaïs pour en faire de la confiture sans délai.  J’enfile mon kimono.  Après cette cuisson, au lieu de prendre mon bouquin, je vais pouvoir jouer au mikado avec ton amoureux.  Surtout ne viens pas me faire harakiri, sinon je crie « kimino » et non « bonzaï », je ne veux pas créer un tsunami dans ta vie !
                Martine


Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose... peu courant ce rose pour une serveuse de bar à sushis.
Une fois leur estomac remis en place, le gastroentérologue et son patient graffeur avaient eu le feu vert pour aller au restaurant.  Après avoir tournoyé au sujet de la carte du menu, ils avaient choisi une viande bleue.  Mais dans ce restaurant à sushis, ce n’était pas si simple.  Il reçut donc du riz collant entouré d’une fine tranche de bœuf cru.  Tel un héros de manga, il enfourna son sushi steak d’un coup de dent viril.  Il n’allait pas se laisser abattre, sa copine l’avait largué et depuis, il avait la poisse d’un amoureux éconduit.
C’est à ce moment qu’une mouche kamikaze se jeta dans son assiette et surnagea dans la sauce aigre douce.  Drôle de micmac dans cette assiette ; la confiture était amoureuse mais elle s’était fait éconduire par le Grand Cru.  C’est pourquoi le Sumo, celui qui travaillait en cuisine depuis qu’il avait dégonflé suite à une mutation d’estomac en bretzel, devant le chagrin de la confiture, avait forcé sur la sauce soja afin de rétablir les équilibres.  Mais quand le mangeur entendit la mouche agonisante susurrer « moi aussi je suis fruitée », il se sauva du restaurant complètement dépité et se réfugia dans un bonzaï pour pleurer.  Pas de chance, les bucherons arrivèrent et abattirent le bonzaï pour le transformer en mikado.  Notre graffeur eut bien l’idée de se faire harakiri, mais il se dit qu’un sushi au steak pourrait très bien remplacer une amoureuse kimino…de.
                Françoise



Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose...
Son amoureux éconduit a osé brinquebaler de la confiture mais en retour il a reçu une limace installée chez un bouilleur de cru.  Heureusement, un manga se trouvant chez un marchand de friandises, lui offrit un caramel et des confitures régionales.  L’amoureux se transforma alors en kamikaze.  Aussitôt, il se lança sur la belle en kimono rose qui, d’un geste élégant, le repoussa avec une force de sumo.  Il atterrit sur un bonzaï épineux.  La belle n’aura plus qu’à le cueillir, à lui enlever les épines pour construire un mikado.  Peut-être  arriveront-ils  à jouer délicatement à ce jeu, sinon, de désespoir, il se fera harakiri.  A moins qu’un petit kimino ne vienne les réconcilier…
                Marie


Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose...
Moi, l’amoureux éconduit qui trainait en ville et n’avait plus le goût de rien, j’étais rentré dans ce petit resto derrière la Place Vendôme.  Jamais je n’aurais cru avoir si vite une émotion si vive devant une  si jeune femme, aussi belle que dans le meilleur des mangas.  Vert de peur, je ne voulais pas encore une histoire d’amour !  Je commandais une pâtisserie à base d’azuki bien sucrée et quand elle vint me servir, elle me versa sur le pied du caramel torsadé brut.  Etait-elle aussi dans l’émotion, cette si jolie geisha ?  Mais moi, je n’avais pas la retenue d’un kamikaze et je hurlais de douleur.  J’étais en pleine déconfiture.  Le patron, imposant comme un sumo, se précipita avec une bassine de lait cru pour y plonger mon pied.  Il faut savoir que mes vieilles baskets, dans ce Paris caniculaire, m’avaient transformé les pieds en camembert au lait cru superposé de caramel.  Là, en plein resto, la jeune-fille au kimono rose se pencha au-dessus de la cuvette et, d’un geste précis et délicat, du bout d’une baguette de bambou, enroula tout le caramel et en fit une sculpture en forme de bonzaï qui se rigidifia et qu’elle me tendit de sa main délicate.  Le pied, je ne le sentais plus mais tout mon corps vibrait de désir.  J’aurais voulu jouer au mikado, là tout de suite, avec ses longs doigts si souples et rosés.   Faire harakiri à ma déconfiture d’amant éconduit par cette petite nana des beaux quartiers et entreprendre avec délicatesse la conquête de cette beauté au beau minois que l’appellerai volontiers Kimino.  Rêver cette nuit de Kimino… !
                Odile

 

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