Pour débuter, des brochettes au parfum de cuisine du monde.
Chacun choisi au hasard 10 mots de 5 origines
différentes (russe, allemande, anglaise, arabe, italienne) et les enfile sur une brochette, sans les
regarder.
L’écriture démarre avec une expression imposée, ouvrant l’appétit ou
se rapportant à l’estomac.
La consigne : expliquer l’expression et au fur et à
mesure de l’écriture on désembroche les mots que l’on introduit dans le texte.
Mettre
l’eau à la bouche.
Tout
l’été, une multitude de marché de producteurs voient le jour. Il y en a pour tous les goûts ; le lundi
dans telle commune, le vendredi soir, les marchés nocturnes, etc. On y trouve des bretzels, friandises locales,
une espèce de brioche aux amandes et aux noix.
Certains maraichers ont installé des tentes un peu partout sur le marché
où on peut se faire masser les pieds fatigués de parcourir les allées. Sur les marchés nocturnes, lorsque le soir
tombe, il y en a qui se déguisent en vampire.
Leur hobby, c’est de se cacher derrière les étals et lorsque quelqu’un
s’approche, ils leur sautent dessus. Ils
les asticotent jusqu’à ce que leurs victimes se roulent par terre. A ce moment, ils se sauvent comme des
gazelles sous leurs chapkas flamboyantes.
Arrive un fanfaron de gendarme en pantalon rayé pour remettre de
l'’ordre. La paix revenue, la fête se
prolonge tout le week-end.
Anne
Croquer à
belle dents, dans une très bonne datcha à l’intérieur d’une maroquinerie qui se
trouve à côté d’un bistrot. Près de moi,
un vampire se trouvait qui lui aussi croquait à belle dents dans un panzer qui
avait pour hobby de sucer le sang. Un
kidnapping a eu lieu chez le marchand de perruques et plein de paparazzi
entourent la scène du vol avec un verre de vodka à la main.
Inoa
Avoir
l’estomac à l’envers
J’avais
« panzer » tout d’abord que cette expression voulait dire qu’un
intrus asticotait l’estomac tant et si bien que l’on avait le désir de se
mettre à l’envers, en faisant l’homme droit.
Du coup, le bas du pantalon remonte aux mollets, le tee-shirt en alarme
au niveau du cou, dégoûté d’être allé au bistrot car toute la vodka avalée fait
un gros gloups !
En fait
pas du tout ! On m’a expliqué
qu’avoir l’estomac à l’envers est dû à la pratique d’un hobby qui allie le
patchwork, la guitare et la fanfaronnade, en buvant de la vodka. L’estomac se renverse alors, paraît-il !
Marie-Jo
Être un ventre sur pattes, c’est loucher sur la vodka alors
qu’on vient d’ingurgiter un litre de punch.
C’est parfois aussi desserrer le bouton de son pantalon pour pouvoir
continuer joyeusement à ripailler.
Être un ventre sur pattes, c’est décider de faire des bretzels,
mais au lieu de les tresser l’un après l’autre, décider de les accrocher pour
faire une chaine et ensuite déclarer : « Tiens je vais prendre
celui-là… oh, c’est rigolo ils sont accrochés… bah tant pis ! »
Être un ventre sur pattes, c’est franchir la clôture du voisin
tout en restant en contact par talkiewalkies avec sa sœur postée en haut du
cerisier, pour chiper les groseilles qui ont l’air plus mûres et abondantes à côté. Manque de chance, le petit voisin qui vient
d’avoir un appareil photo pour son anniversaire, joue au paparazzi et a
immortalisé nos méfaits. Aïe, le petit
fanfaron s’empresse de prévenir sa grand-mère.
Heureusement, elle aussi est un ventre sur pattes et elle revient du
bistrot où elle a abusé du punch, de la vodka.
Elle n’a qu’une idée : s’allonger et faire un somme, elle n’a que
faire des groseilles. Elle n’est pas
très drôle, la grand-mère, elle fait même un peu peur avec ses canines, on
dirait un vampire. Elle a de drôles de
hobby la grand-mère, quand elle n’est pas au bistrot, elle fait des graffitis
sur les murs de sa grange.
Line
Avoir des grenouilles dans l'estomac. Elles ont
mis leurs perruques, enfilé leurs pantalons et partent pour leur massage. Mais, leurs cravates mises de travers les
gênent.
Le
vampire qui se tenait dans l’estomac, au lieu de gargouiller comme devaient le
faire ces grenouilles, préfère croquer un bretzel et il les asticote en buvant
une vodka, ce qui fait que ces grenouilles commencent à gargouiller dans
l’estomac !
« Ouf,
le week-end arrive… on va se mettre au repos » disent les grenouilles,
« laissons cette personne tranquille et ainsi elle pourra aller à la
maroquinerie se faire faire un sac en peau de vampire et non en peau de
grenouille ! ».
Martine
Avoir
l’estomac dans les talons, était la maladie dont souffrait depuis longtemps le
faiseur de graffitis. Il souffrait
autant la semaine que les week-ends. Il
avait bien pris quelques traitements pour faire remonter son estomac, mais sans
succès. Dernièrement, il avait suivi un
conseil étonnant ; on l’avait vu faire des bonds de gazelle afin de
secouer l’organe. Il avait sauté, sauté
tellement haut qu’il avait enjambé la jeune-fille qui joue de la guitare sous
le pont. Mais l’atterrissage avait été
violent, il s’était fracassé dans la vitrine de la maroquinerie. Un célèbre gastroentérologue avait assisté à
l’incident depuis le hublot de son yacht amarré le long du canal.
Accouru
sur place, notre médecin emmène le graffiteur dans le bistrot le plus proche
afin de lui remonter le moral, et pourquoi pas l’estomac par la même
occasion. Il lui explique qu’un vrai
vampire pourrait relancer une saine irrigation dans son corps déséquilibré. Un flux sanguin revivifié irait asticoter son
organe qui prendrait alors une marche ascendante. Mais la solution s'imposa finalement
d’elle-même. Quelques verres de vodka
bien tassés plus tard, l’estomac retrouva le moral. Quand l’alarme retentit pour marquer minuit,
l’estomac du gastroentérologue était tombé plus bas que terre.
Françoise
Avoir les
yeux plus grands que le ventre
Il avale
une ombrelle de caramel et s’étouffe.
Une gazelle passant par-là lui retire et la remplace par un bretzel
plein de légèreté.
« Je
préfère un hobby », dit-il, « bien crémeux avec un bon massage sur
l’estomac, ce sera nickel » dit-il.
« Pourquoi pas un graffiti sur ton nombril ?» dit la gazelle. Il répond « je ne supporte pas que mon
ventre soit une steppe. Il faudra me gaver de mets et gâteaux sucrés et
onctueux. J’aime avoir les yeux plus
gros que le ventre ». «Tu n’es
qu’un fanfaron » dit la gazelle.
Marie
Avoir un
petit creux à l’estomac, ce n’est pas dans les talons, ni dans le pantalon, car
si cela arrive, souvent le pantalon est bien rempli surement !
Le creux
du week-end, pour les gens affairés, c’est souvent à l’estomac que cela se
ressent. Ça gazouille comme les talkiewalkies qui cherchent les ondes du partenaire.
Il semblerait qu’avec un peu d’élixir de fenouil, le creux ne fait plus
crachoter l’estomac, les gazouillis cessent, l’estomac se recontracte comme le
cuir mouillé d’un sac de maroquinerie trempé dans l’eau. Il reprend une forme qui, d’après les
stomatologues, est semblable à celle de bretzels, c’est-à-dire qu’il y a deux
petits creux et plus un seul, et le patient trouve cela plus agréable. C’est nickel ! Il ressent sa faim comme la ressent le tigre
dans la steppe aride, patient en demi sommeil et confiant, sûr qu’au bistrot
qui ne saurait surgir dans sa déambulation citadine, il y trouvera œufs durs et
cacahuètes et son petit creux à l’estomac ne sera plus qu’un mauvais souvenir
qu’il expiera pour toujours en graphant un graffiti venu du fonds de ses
tripes.
Odile
Les sushis et les makis.
Après s’être imprégnés de la définition du sushi (petit tas
de riz collant surmonté d’un morceau de poisson cru), chacun reçoit un kit-sushis
et un kit-makis avec à l’intérieur quelques mots collants (caramel, poisse, amoureux
éconduit, confiture, limace), des synonymes et des expressions,…
On écrit un sushi et un maki que l’on dépose sur un plat,
ils sont ensuite redistribués.
Enfin, on écrit un texte avec un incipit, on y introduit le
sushi et le maki ainsi que des mots d’origine japonaise qui sont tirés au sort
au fur et à mesure de l’écriture.
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un
étalage de ces japonaiseries alors
en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout
cela, une personne vêtue d'un kimono rose... Elle avançait à petits pas sur ses chaussures de geisha et
dispersait un parfum de fraises dans une casserole de confiture de rhubarbe. Moi, l’amoureux
éconduit, ayant la poisse, fut submergé d’un bien-être inouï, voyant cette
belle apparition pleine de grâce déambulant dans cette foule poisseuse. Je me croyais dans un manga, un monde irréel et, intrigué, je
la suivi. Je m’imaginais la dompter et
la manger toute crue, enrobée de caramel.
Tel un kamikaze, voulant me perdre
dans cette passion qui m’envahit soudain, je savais que je n’arriverais plus à
m’en décoller. En tournoyant dans mes
pensées, le rouge du fruit défendu devenait de plus en plus intense. J’avais beau me débattre comme un sumo pour faire tourner ce rouge au
vert, et essayer d’anéantir cet amour naissant, j’étais comme un bonzaï, les jambes et les bras coupés,
n’ayant plus la force de résister. Tout
à coup, elle se retourna et me lança un regard ensorceleur. Je me sentais tel un bâtonnet du mikado qu’elle avait choisi de tirer de la
foule sans pour autant la perturber.
Mais moi je me sentais tout mou à l’intérieur. Si cette liaison naissante ne se développait
pas comme je l’avais prévu, je finirai par me faire harakiri, car cette fois-ci je ne
supporterais pas de me faire éconduire.
C’était comme si un tsunami s’était emparé de mon cœur et de mon esprit, rien ne pourrait
plus m’arrêter.
Anne
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un
étalage de ces japonaiseries alors
en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout
cela, une personne vêtue d'un kimono rose... qui regardait une limace, choquée par autant de poisse, se
boudiner dans une volée de bois vert.
Cette personne lisait un manga sur un kamikaze devenu un amoureux éconduit en se faisant larguer lors d’un
combat de sumo. Il se
dit «la poisse, je croyais la dominer, mais non ! ». Caché derrière un petit bonzaï, il était honteux et triste.
Pour soulager sa peine, il se souvint de quand, petit, il mangeait les
boîtes de mikado une à une.
Ensuite, il sortit de derrière son petit bonzaï et alla à son écurie.
Même sa pouliche caramel, qu’il montait à cru, ne veut plus le voir et
le chasse.
Il se posa la question : « comment se
faire aimer ? »
Inoa
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un
étalage de ces japonaiseries alors
en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout
cela, une personne vêtue d'un kimono rose... qui visiblement a la main verte car elle fait pirouetter le
tartare de limace au-dessus des plantes du bassin d’intérieur et les enduit de
confiture. Malgré ce spectacle étonnant,
une ambiance calme et sereine se dégageait.
Moi qui était dans la poisse depuis des mois, je
ne ressentais pas le besoin de savoir
maitriser les dérives
linguistiques de son langage cru, tel un manga, même à l’envers, cela vient tout seul, cela va sans
dire !!! Soudain, tel un kamikaze, l’odeur d’un caramel qui brûle et enfume les lieux, preuve
qu’on ne maitrise pas la cuisson du sucre, me fit bondir sans le vouloir en
direction de l’odeur. Surprise ; un
sumo était dans la cuisine, débitant une flopée
d’interjections douteuses d’un vocabulaire tiré de sous le matelas, bref,
jurant contre sa propre sottise. Et la
dame au kimono rose, au milieu de ses bonzaïs, paraissant triste, sans mot telle une amoureuse éconduite,
jouait mélancoliquement aux mikados. « Lâche ! Tombe ! Lâche ! Tombe !...
Bougé !!! Kimino, arrête ! T’as tout fait bouger, t’as provoqué un vrai Tsunami dans le jeu ! »
Marie-Jo
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un
étalage de ces japonaiseries alors
en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout
cela, une personne vêtue d'un kimono rose... D’un geste langoureux, elle effleure les étales
débordant de fruits, telle une limace saignante à la recherche de fraises
vertes et des pas mures, se boudinant de caramel bien collant afin de toutes
les transporter. De ses grands yeux
d’héroïne de manga, elle enveloppe tout et envoute tout le monde
d’un regard. Sur la place du village,
s’est installé le bouilleur de cru, c’est un peu comme une fête. L’amoureux éconduit voulant reconquérir la
belle, lui offre un caramel. Quel kamikaze ! Celle-ci se
retient bien de le croquer et le garde dans sa main. Elle ne veut pas ressembler à un sumo. Mais le caramel poisse
dans sa main, alors elle le colle sur le visage de l’amoureux éconduit et se
sauve en riant entre les bonzaïs qui bordent la place du marché.
Dans sa course, son kimono dévoile ses jambes laiteuses, tels des mikados de chocolat au lait, laissant rêveurs les vendeurs entre leurs
lanternes et leurs nattes de papier.
Line
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un
étalage de ces japonaiseries alors
en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout
cela, une personne vêtue d'un kimono rose... Etait-ce ton amoureux ? Alors que, comme dans un manga, ton amoureux éconduit voulait te manger toute crue, toi tu
voulais t’étendre sur une natte enduite de confiture car pour toi, un gars
comme ça, c’était la poisse ! Et
voilà, moi le kamikaze qui pensais me poser enfin avec un bon bouquin,
je suis verte de rage : voici de nouveau des caisses entières de fruits
aux couleurs criardes, poisseuses à souhait à force d’être brinquebalées par un
sumo. Il faut
absolument rapetisser ces fruits comme des bonzaïs pour en faire de la confiture sans délai. J’enfile mon kimono. Après cette cuisson, au
lieu de prendre mon bouquin, je vais pouvoir jouer au mikado avec ton amoureux.
Surtout ne viens pas me faire harakiri, sinon je crie « kimino » et non « bonzaï », je ne veux pas créer un tsunami dans ta vie !
Martine
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un
étalage de ces japonaiseries alors
en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout
cela, une personne vêtue d'un kimono rose... peu courant ce rose pour une serveuse de bar à sushis.
Une fois leur estomac remis en place, le
gastroentérologue et son patient graffeur avaient eu le feu vert pour aller au
restaurant. Après avoir tournoyé au
sujet de la carte du menu, ils avaient choisi une viande bleue. Mais dans ce restaurant à sushis, ce n’était
pas si simple. Il reçut donc du riz
collant entouré d’une fine tranche de bœuf cru.
Tel un héros de manga, il enfourna son sushi steak d’un coup de dent viril. Il n’allait pas se laisser abattre, sa copine
l’avait largué et depuis, il avait la poisse d’un amoureux éconduit.
C’est à ce moment qu’une mouche kamikaze se jeta dans son assiette et surnagea dans la sauce aigre
douce. Drôle de micmac dans cette
assiette ; la confiture était amoureuse mais elle s’était fait éconduire
par le Grand Cru. C’est pourquoi le Sumo, celui qui travaillait en cuisine depuis qu’il avait dégonflé
suite à une mutation d’estomac en bretzel, devant le chagrin de la confiture,
avait forcé sur la sauce soja afin de rétablir les équilibres. Mais quand le mangeur entendit la mouche
agonisante susurrer « moi aussi je suis fruitée », il se sauva du
restaurant complètement dépité et se réfugia dans un bonzaï pour pleurer. Pas de
chance, les bucherons arrivèrent et abattirent le bonzaï pour le transformer en
mikado. Notre
graffeur eut bien l’idée de se faire harakiri, mais il se dit qu’un sushi au steak pourrait très bien
remplacer une amoureuse kimino…de.
Françoise
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un
étalage de ces japonaiseries alors
en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout
cela, une personne vêtue d'un kimono rose...
Son amoureux éconduit a osé brinquebaler de la confiture mais en
retour il a reçu une limace installée chez un bouilleur de cru. Heureusement, un manga se trouvant chez un marchand de
friandises, lui offrit un caramel et des confitures régionales. L’amoureux se transforma alors en kamikaze.
Aussitôt, il se lança sur la belle en kimono rose qui, d’un geste
élégant, le repoussa avec une force de sumo. Il atterrit sur un bonzaï épineux. La belle n’aura plus qu’à le cueillir, à lui
enlever les épines pour construire un mikado. Peut-être arriveront-ils à jouer délicatement à ce jeu, sinon, de
désespoir, il se fera harakiri. A moins qu’un petit kimino ne vienne les réconcilier…
Marie
Des
lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un
coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose...
Moi, l’amoureux éconduit qui trainait en ville
et n’avait plus le goût de rien, j’étais rentré dans ce petit resto derrière la
Place Vendôme. Jamais je n’aurais cru
avoir si vite une émotion si vive devant une si jeune femme, aussi belle que dans le
meilleur des mangas. Vert de
peur, je ne voulais pas encore une histoire d’amour ! Je commandais une pâtisserie à base d’azuki
bien sucrée et quand elle vint me servir, elle me versa sur le pied du caramel
torsadé brut. Etait-elle aussi dans
l’émotion, cette si jolie geisha ?
Mais moi, je n’avais pas la retenue d’un kamikaze et je hurlais de douleur.
J’étais en pleine déconfiture. Le
patron, imposant comme un sumo, se précipita avec une bassine de lait cru pour y plonger mon
pied. Il faut savoir que mes vieilles
baskets, dans ce Paris caniculaire, m’avaient transformé les pieds en camembert
au lait cru superposé de caramel. Là, en
plein resto, la jeune-fille au kimono rose se pencha au-dessus de la cuvette
et, d’un geste précis et délicat, du bout d’une baguette de bambou, enroula
tout le caramel et en fit une sculpture en forme de bonzaï qui se rigidifia et qu’elle me tendit de sa main délicate. Le pied, je ne le sentais plus mais tout mon
corps vibrait de désir. J’aurais voulu
jouer au mikado, là tout de suite, avec ses longs doigts si
souples et rosés. Faire harakiri à ma déconfiture d’amant éconduit par cette petite nana des
beaux quartiers et entreprendre avec délicatesse la conquête de cette beauté au
beau minois que l’appellerai volontiers Kimino. Rêver cette nuit de
Kimino… !
Odile
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