Un atelier où tout est permis, particulièrement en matière orthographique.
1er jeu: un acrostiche avec le mot "ORTHOGRAPHE" et le texte qui en découle avec un incipit
La révolution c’est quand…
l’Origine
des mots ne prendra plus
de Risques
pour survivre à travers les
Temps impartis. C’est quand les
Hésitations auront
submergé les cerveaux, quand
l’Originalité
des élèves sera profondément enfouie dans
la Grammaire
obligatoire. C’est quand le temps de
Relecture durera aussi
peu longtemps que les textes des
Auteurs moins
connus. C’est quand les
Points de suspensions
n’existerons plus pour empêcher les
Histoires de s’incruster
dans les cerveaux et dans
l’Enseignement !
Aiyana
La
révolution c’est quand…
en Arrivant dans
l’Urgence
et pendant
la Récréation,
la Terrible fille
Abuse car elle
Urine dans la
Gargote et,
Rusée,
A toute vitesse,
la Fille
Écervelée disparait.
Marie-Jo
La révolution c’est quand…
l’Obéissance
sera obsolète,
la Rigueur
deviendra souple,
le Taisez-vous !
sera Exprimez-vous !
Le H
comme hibou décollera en hélicoptère
Une Otre
ekriture pourra être
La Grammaire
ne sera pas la seule à faire la loi
Les Révision(s)
nous feront voir autre chose
Les Apprentis
sages ne seront plus collés à leurs bancs
La Ponctuation
donnera pulsation
Les Halleluiahs
seront à toutes les voix et
l’Écriture sera libre de mener ceux qui la manient
Remke
La
révolution c’est quand…
l’Ordre
Rature les
Taiseux.
L’Hystérie
Ordonne encore mais
Gémit face à la
Rigueur
Alarmante.
La Peur met en marche une
Histoire
Éprouvante.
Françoise
M.
2em jeu: la révolution typographique, une lettre tirée au sort et un usage à définir
Le P à visser pourrait imager la façon dont on inculquait
l’art de la dictée il y a des temps et des temps.
« Tu vas te rentrer ça dans le crane,
oui ou non, petit garnement !!! »
Marie-Jo
Le A terrasse est de plus en plus distribué dans le
monde. Les habitants des zones
inondables, des zones susceptibles de recevoir des raz de marée, des zones
subissant des moussons terribles en ont tous besoin afin de prévoir une survie
hors d’eau. Sur le Plateau de Sault, il
n’est pas connu. Peut-être en
aurons-nous besoin si la hauteur neige l’hiver remonte les moyennes de 2016.
Odile
Un B duplex permet de jouir pleinement des rouages des deux
hémisphères de notre cerveau, le lien est fluide et continu : c’est Bien,
Beau, Bluffant, Bonnard et Bonifiant !
Il s’utilise aussi dans les circonvolutions de la vie de
couple : du Bisou au Bébé, de la Béatitude à la Bistouille en passant par
un dégradé de Boniments. Toutefois un
Bémol : à trop l’utiliser, il perd la Boule…
Remke
Le R microcéphale vient de l’alphabet retrouvé d’une
civilisation disparue. Il sert en
orthographe à inviter le lecteur à rouler le R.
Dans les parcs d’attractions, tel le Réformoscope, il sert également de
toboggan géant, vu sa nouvelle typographie.
Ayanna
Le S en tube sert à reboucher les espaces qui ne servent à
rien entre les mots. Plus généralement,
il permet de pluriéliser tous ceux qui se sentent seuls dans l’existence. Françoise M.
3em jeu: chaque écrivant reçoit :
- une lettre et sa définition
- une liste des mots bénéficiant de la réforme orthographique et commençant par la lettre reçue
- une signe typographique tiré au sort parmi ces trois:
la Parenthèse moustachue
la Parenthèse épluchée
la Clef d'interrogation
un incipit est donné et une photo, la même pour tous, il reste à écrire...
Comment
s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment
s’appelaient-ils ?...
Ils s’appelaient de noms impossibles à
prononcer, des noms que dans ce pays-là
les sagefemmes chantaient de leurs voix suraigües en espérant ne jamais voir
venir la sècheresse.
Ils
ne s’étaient pas rencontrés comme tout le monde, même si le hasard avait
fait sa part. Ils avaient eu recourt
–comme certains autres- à un S en tube.
Ils avaient tous deux besoins de rencontrer une nouvelle personne qui
leur permettrait de se sentir moins seuls dans l’existence.
Où
s’étaient-ils rencontrés ?
Ils
s’étaient rencontrés un soir après une ballade en sidecar à une soirée entre
sénior. Le sursoir, ils s’étaient à
nouveau retrouvés nez à nez achetant tous deux de nouvelles serpillières. Ils s’étaient à ce moment-là rendus-compte
que leurs clefs d’interrogation n’était qu’une.
Elle était cet étonnement et cette recherche de sens aux mots incongrus
que l’on peut parfois trouver dans la langue que l’on est sensé connaître
puisqu’on la parle !
S’étant
retrouvés sur ce point, ils décidèrent de remplir leur satisfecit en bâtissant
cette petite maison seule dans ce pays sans sècheresse et si loin des séquoias
géants.
Aiyana
Comment
s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ?...
Aucune
importance sous ce ciel sublime, devant la mer grise et tourmentée. Ils risquent tout, ensemble dans cette petite
cabane posée sur le sable comme une gageüre.
Aucun d’eux ne réfrène ses instincts, l’un le revolver à la main à la
recherche d’une rousserole, l’autre prend le relais en roulant les R
microcéphales. Bien entendu, un autre
refuse tout net la réglementation et tout ce qui est réglementaire, le ciel l’y
autorise. Pas de référendum, à quoi
bon ! Ils sont réclusionnaires et
ils rêvent d’une attraction où un toboggan géant recèlerait dans une parenthèse
moustachue et les ferait se rassoir dans un autre monde. Monde où un quincailler québécois leur
récupèrerait leur quotepart de bonheur.
Marie-jo
Comment
s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment
s’appelaient-ils ?...
Un artéfact donné à la naissance, comme
tout le monde.
Les
PROnoms sont si pratiques : nous les utiliserons donc allègrement, comme
des à priori ! ELLE faisait donc de
l’autostop d’arrache-pied, faisant office d’appât en bord de route mais, sans
aucune ambiguïté puisqu’à la moindre affèterie, elle se camouflait derrière la
parenthèse moustachue qu’elle avait toujours dans la poche.
La
pluie commençait alors à tomber et l’allegretto des gouttelettes lui faisait
souhaiter l’abrègement de la situation…
IL
entre alors en scène et, dans une gerbe d’eau, s’arrête au niveau de l’autostoppeuse,
lui assène de s’assoir et repart allègrement !...il était pressé car il
avait un énorme A Terrasse à
livrer et à monter pour cette maison, isolée là-bas, tout au fond de la bais,
dont l’eau menaçait à tout moment les arcboutants !
Il
travaillait sans relâche pour fabriquer des modèles bons marchés, accessibles à
tous, car avec le réchauffement climatique et les dérèglements des eaux, il
devenait vital à tout un chacun de pouvoir s’en procurer un.
Cette
abnégation face à la charge de travail LA toucha et lui fit entrouvrir la
fenêtre du véhicule pour laisser s’envoler sa parenthèse moustachue…. Sa
jalousie maladive ne pourrait pas s’absoudre à cette situation naissante !
Remke
Comment
s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment
s’appelaient-ils ?...
Bernard et
Bernadette ça va de soi.
Revenu de
tout, Bernard avait emménagé dans un bouiboui au milieu de nulle part, du sable
et des marées. Il ignorait que dans la
bassecour se cachait un B Duplex qui allait mettre le branlebas dans le
blackout de son existence. Dès le
lendemain, sortie de nulle part, les pieds dans le sable et ceinte dans son
vieux bluejean, Bernadette frappa à sa porte.
Elle ne lui fit pas de blabla.
Bernard senti son cœur se transformer en un brasero. Sa vie d’avant, faite de boursoufflures, lui
semblait appartenir à une parenthèse épluchée.
Avec son beau sourire de bassecontriste boutentrain, il invita
Bernadette à entrer. De concert, ils
pénétrèrent dans le beau et bouillant B Duplex pour une barcarole infinie.
Françoise M.
4em jeu: réécrire un poème en y insérant deux phrases tirées du texte précédent et deux phrases, imposées, issues de la littérature pharmaceutique
Après trois ans
Paul Verlaine et Marie-Jo
Ayant poussé la porte étroite qui
chancelle
Un toboggan géant recèle
Je me suis promené dans le petit
jardin
En roulant les R microcéphale
Qu’éclairait doucement le soleil du
matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide
étincelle
Rien n’a changé. J’ai tout revu : la
parenthèse moustachue, l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Qui les ferait se rasseoir dans un
autre monde
Le jet d’eau fait toujours son
murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle
Certains effets indésirables
deviennent graves
Mais les roses comme avant palpitent
; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Pris de syndrome de malabsorption au fructose
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Pris de syndrome de malabsorption au fructose
Chaque alouette qui va et vient m’est
connue
Car non utilisée en cas de déficit en
sucrase-isomaltase
J’ai même informé mon médecin et mon
pharmacien
Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.
Le Cancre
Jacques Prévert et Remke
Il
dit non avec la tête
Il
laisse s’envoler sa parenthèse moustachue
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Avant
toute administration
Il dit non au professeur
Il dit non au professeur
Par
mesure de précaution
Il est debout
Il est debout
Il
convient de faire
Il
est vital de pouvoir se procurer un A terrasse
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Par
un médecin
Soudain le fou rire le prend
Soudain le fou rire le prend
Cela
pourrait lui être nocif
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Personnellement
prescrits
Les dates et les noms
Les dates et les noms
En
cas de symptômes identiques
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Ce
médicament lui a été prescrit
Sous les huées des enfants prodiges
Avec les craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Sous les huées des enfants prodiges
Avec les craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Des
deux premiers trimestres
Il dessine le visage du bonheur...
Il dessine le visage du bonheur...
Ne
le donnez jamais à quelqu’un d’autre.
La Colombe et la Fourmi
Jean de La Fontaine et Aiyana
Le long d’un clair ruisseau buvait
une Colombe
Quand
sur l’eau se penchant une Fourmi y tombe
Et
dans cet océan l’on eût vu la Fourmi
S’efforcer
mais en vain de regagner la rive
En
ce cas d’efficacité insuffisante
La
Colombe aussitôt usa de charité :
Ils
avaient eu recourt à un S en tube
Un
brin d’herbe dans l’eau étant jeté,
Ce
fut un promontoire où la Fourmi arrive
Ils
s’étaient à ce moment-là rendu compte que leur clef d’interrogation n’était
qu’une
Elle
se sauve ; et là-dessus
Passe
un certain Croquant qui marchait pieds nus.
Ce
Croquant, par hasard, avait une arbalète.
Ce
médicament passe dans le lait maternel.
Par
mesure de précaution il convient d’éviter de l’utiliser pendant l’allaitement
Dès
qu’il voit l’oiseau de Vénus
Il
le croit en son pot, et déjà lui fait fête
Tandis
qu’à le tuer mon Villageois s’apprête,
La
Fourmi le pique au talon.
Ne
prenez pas de dose double pour compenser la dose que vous avez oublié de
prendre
Le
Vilain retourne la tête :
La
Colombe l’entend, part, et tire de long.
Le
soupé du Croquant avec elle s’envole :
Point
de Pigeon pour une obole
Mais
prenez les suivants à l’heure habituelle
Le Pont
Mirabeau
Guillaume Apollinaire et
Françoise M.
Sous le pont
Mirabeau coule la Seine
Et nos
amours
A ne pas
utiliser après la date de péremption figurant sur la plaquette
Faut-il
qu’il m’en souvienne
La joie
venait toujours après la peine
Sa vie
d’avant pleine de boursouflure
Vienne la
nuit sonne l’heure
Les jours
s’en vont
Et sont
d’autant plus fréquents que la posologie utilisée est élevée
Je demeure
Dans une
parenthèse épluchée
Les mains
dans les mains restons face à face
Tandis que
sous
Le pont de
nos bras passe
Les
hémorragies gastriques ou intestinales
Des éternels
regards l’onde si lasse
Vienne la
nuit sonne l’heure
Il ignorait
que dans la bassecour
Les jours
s’en vont
Je demeure
Caché dans
un B duplex
L’amour s’en
va comme cette eau courante
L’amour s’en
va et ne doit pas être jeté au tout à l’égout
Comme la vie
est lente
Et comme
l’Espérance est violente
Vienne la
nuit sonne l’heure
Les jours
s’en vont je demeure
Avec les
ordures ménagères
Passent les
jours et passent les semaines…
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