Le 22 février 2016: la réforme de l'orthographe.


Un atelier où tout est permis, particulièrement en matière orthographique.

1er jeu: un acrostiche avec le mot "ORTHOGRAPHE" et le texte qui en découle avec un incipit



La révolution c’est quand…

l’Origine des mots ne prendra plus

de Risques pour survivre à travers les

Temps impartis.  C’est quand les

Hésitations auront submergé les cerveaux, quand

l’Originalité des élèves sera profondément enfouie dans

la Grammaire obligatoire.  C’est quand le temps de

Relecture durera aussi peu longtemps que les textes des

Auteurs moins connus.  C’est quand les 

Points de suspensions n’existerons plus pour empêcher  les 

Histoires de s’incruster dans les cerveaux et dans

l’Enseignement !

           Aiyana
 
La révolution c’est quand…

en Arrivant dans

l’Urgence et pendant

la Récréation,

la Terrible fille

Abuse car elle

Urine dans la

Gargote et,

Rusée,

A toute vitesse,

la Fille

Écervelée disparait.

          Marie-Jo



La révolution c’est quand…

l’Obéissance sera obsolète,

la Rigueur deviendra souple,

le Taisez-vous ! sera Exprimez-vous !

Le H comme hibou décollera en hélicoptère

Une Otre ekriture pourra être

La Grammaire ne sera pas la seule à faire la loi

Les Révision(s) nous feront voir autre chose

Les Apprentis sages ne seront plus collés à leurs bancs

La Ponctuation donnera pulsation

Les Halleluiahs seront à toutes les voix et

l’Écriture sera libre de mener ceux qui la manient  
          Remke 


La révolution c’est quand…

l’Ordre

Rature les

Taiseux. 

L’Hystérie

Ordonne encore mais

Gémit face à la

Rigueur 
Alarmante. 

La Peur met en marche une

Histoire

Éprouvante.
          Françoise M.

2em jeu: la révolution typographique, une lettre tirée au sort et un usage à définir




Le P à visser pourrait imager la façon dont on inculquait l’art de la dictée il y a des temps et des temps.  
 « Tu vas te rentrer ça dans le crane, oui ou non, petit garnement !!! »
                               Marie-Jo

                                                                       






Le A terrasse est de plus en plus distribué dans le monde.  Les habitants des zones inondables, des zones susceptibles de recevoir des raz de marée, des zones subissant des moussons terribles en ont tous besoin afin de prévoir une survie hors d’eau.  Sur le Plateau de Sault, il n’est pas connu.  Peut-être en aurons-nous besoin si la hauteur neige l’hiver remonte les moyennes de 2016.

                                                                                      Odile




 
Un B duplex permet de jouir pleinement des rouages des deux hémisphères de notre cerveau, le lien est fluide et continu : c’est Bien, Beau, Bluffant, Bonnard et Bonifiant !

Il s’utilise aussi dans les circonvolutions de la vie de couple : du Bisou au Bébé, de la Béatitude à la Bistouille en passant par un dégradé de Boniments.  Toutefois un Bémol : à trop l’utiliser, il perd la Boule…
                               Remke






Le R microcéphale vient de l’alphabet retrouvé d’une civilisation disparue.  Il sert en orthographe à inviter le lecteur à rouler le R.  Dans les parcs d’attractions, tel le Réformoscope, il sert également de toboggan géant, vu sa nouvelle typographie.
                               Ayanna





Le S en tube sert à reboucher les espaces qui ne servent à rien entre les mots.  Plus généralement, il permet de pluriéliser tous ceux qui se sentent seuls dans l’existence.    Françoise M.




















3em jeu: chaque écrivant reçoit :
- une lettre et sa définition
- une liste des mots bénéficiant de la réforme orthographique et commençant par la lettre reçue
- une signe typographique tiré au sort parmi ces trois: 


la Parenthèse moustachue
 
la Parenthèse épluchée 










la Clef d'interrogation 




un incipit est donné et une photo, la même pour tous, il reste à écrire...



Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde.  Comment s’appelaient-ils ?... 

Ils s’appelaient de noms impossibles à prononcer,  des noms que dans ce pays-là les sagefemmes chantaient de leurs voix suraigües en espérant ne jamais voir venir la sècheresse.

Ils ne s’étaient pas rencontrés comme tout le monde,  même si le hasard avait fait sa part.  Ils avaient eu recourt –comme certains autres- à un S en tube.  Ils avaient tous deux besoins de rencontrer une nouvelle personne qui leur permettrait de se sentir moins seuls dans l’existence.

Où s’étaient-ils rencontrés ?

Ils s’étaient rencontrés un soir après une ballade en sidecar à une soirée entre sénior.  Le sursoir, ils s’étaient à nouveau retrouvés nez à nez achetant tous deux de nouvelles serpillières.  Ils s’étaient à ce moment-là rendus-compte que leurs clefs d’interrogation n’était qu’une.  Elle était cet étonnement et cette recherche de sens aux mots incongrus que l’on peut parfois trouver dans la langue que l’on est sensé connaître puisqu’on la parle !

S’étant retrouvés sur ce point, ils décidèrent de remplir leur satisfecit en bâtissant cette petite maison seule dans ce pays sans sècheresse et si loin des séquoias géants.
                        Aiyana



Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde.  Comment s’appelaient-ils ?...
Aucune importance sous ce ciel sublime, devant la mer grise et tourmentée.  Ils risquent tout, ensemble dans cette petite cabane posée sur le sable comme une gageüre.  Aucun d’eux ne réfrène ses instincts, l’un le revolver à la main à la recherche d’une rousserole, l’autre prend le relais en roulant les R microcéphales.  Bien entendu, un autre refuse tout net la réglementation et tout ce qui est réglementaire, le ciel l’y autorise.  Pas de référendum, à quoi bon !  Ils sont réclusionnaires et ils rêvent d’une attraction où un toboggan géant recèlerait dans une parenthèse moustachue et les ferait se rassoir dans un autre monde.  Monde où un quincailler québécois leur récupèrerait leur quotepart de bonheur.
Marie-jo

 


Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde.  Comment s’appelaient-ils ?...

Un artéfact donné à la naissance, comme tout le monde.

Les PROnoms sont si pratiques : nous les utiliserons donc allègrement, comme des à priori !  ELLE faisait donc de l’autostop d’arrache-pied, faisant office d’appât en bord de route mais, sans aucune ambiguïté puisqu’à la moindre affèterie, elle se camouflait derrière la parenthèse moustachue qu’elle avait toujours dans la poche.

La pluie commençait alors à tomber et l’allegretto des gouttelettes lui faisait souhaiter l’abrègement de la situation…

IL entre alors en scène et, dans une gerbe d’eau, s’arrête au niveau de l’autostoppeuse, lui assène de s’assoir et repart allègrement !...il était pressé car il avait un énorme A Terrasse à livrer et à monter pour cette maison, isolée là-bas, tout au fond de la bais, dont l’eau menaçait à tout moment les arcboutants !

Il travaillait sans relâche pour fabriquer des modèles bons marchés, accessibles à tous, car avec le réchauffement climatique et les dérèglements des eaux, il devenait vital à tout un chacun de pouvoir s’en procurer un.

Cette abnégation face à la charge de travail LA toucha et lui fit entrouvrir la fenêtre du véhicule pour laisser s’envoler sa parenthèse moustachue…. Sa jalousie maladive ne pourrait pas s’absoudre à cette situation naissante !
Remke



Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde.  Comment s’appelaient-ils ?... 

Bernard et Bernadette ça va de soi.

Revenu de tout, Bernard avait emménagé dans un bouiboui au milieu de nulle part, du sable et des marées.  Il ignorait que dans la bassecour se cachait un B Duplex qui allait mettre le branlebas dans le blackout de son existence.  Dès le lendemain, sortie de nulle part, les pieds dans le sable et ceinte dans son vieux bluejean, Bernadette frappa à sa porte.  Elle ne lui fit pas de blabla.  Bernard senti son cœur se transformer en un brasero.  Sa vie d’avant, faite de boursoufflures, lui semblait appartenir à une parenthèse épluchée.  Avec son beau sourire de bassecontriste boutentrain, il invita Bernadette à entrer.  De concert, ils pénétrèrent dans le beau et bouillant B Duplex pour une barcarole infinie.
                       Françoise M. 


4em jeu: réécrire un poème en y insérant deux phrases tirées du texte précédent et deux phrases, imposées, issues de la littérature pharmaceutique 


Après trois ans                      
Paul Verlaine et Marie-Jo

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle
Un toboggan géant recèle

Je me suis promené dans le petit jardin

En roulant les R microcéphale

Qu’éclairait doucement le soleil du matin,

Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle



Rien n’a changé. J’ai tout revu : la parenthèse moustachue, l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…

Qui les ferait se rasseoir dans un autre monde

Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle



Certains effets indésirables deviennent graves

Mais les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Pris de syndrome de malabsorption au fructose

Chaque alouette qui va et vient m’est connue

Car non utilisée en cas de déficit en sucrase-isomaltase



J’ai même informé mon médecin et mon pharmacien

Même j’ai retrouvé debout la Velléda,

Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.


Le Cancre

Jacques Prévert et Remke
Il dit non avec la tête
Il laisse s’envoler sa parenthèse moustachue
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Avant toute administration
Il dit non au professeur
Par mesure de précaution
Il est debout
Il convient de faire
Il est  vital de pouvoir se procurer un A terrasse
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Par un médecin
Soudain le fou rire le prend
Cela pourrait lui être nocif
Et il efface tout

Les chiffres et les mots
Personnellement prescrits
Les dates et les noms
En cas de symptômes identiques
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Ce médicament lui a été prescrit
Sous les huées des enfants prodiges
Avec les craies de toutes les couleurs

Sur le tableau noir du malheur
Des deux premiers trimestres
Il dessine le visage du bonheur...
Ne le donnez jamais à quelqu’un d’autre.




La Colombe et la Fourmi

Jean de La Fontaine et Aiyana

 Le long d’un clair ruisseau buvait une Colombe
 Quand sur l’eau se penchant une Fourmi y tombe

 Et dans cet océan l’on eût vu la Fourmi

 S’efforcer mais en vain de regagner la rive

 En ce cas d’efficacité insuffisante

 La Colombe aussitôt usa de charité :

 Ils avaient eu recourt à un S en tube

 Un brin d’herbe dans l’eau étant jeté,

 Ce fut un promontoire où la Fourmi arrive

 Ils s’étaient à ce moment-là rendu compte que leur clef d’interrogation n’était qu’une

 Elle se sauve ; et là-dessus

 Passe un certain Croquant qui marchait pieds nus.

 Ce Croquant, par hasard, avait une arbalète.

 Ce médicament passe dans le lait maternel.

 Par mesure de précaution il convient d’éviter de l’utiliser pendant l’allaitement  

 Dès qu’il voit l’oiseau de Vénus

 Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête

 Tandis qu’à le tuer mon Villageois s’apprête,

 La Fourmi le pique au talon.

 Ne prenez pas de dose double pour compenser la dose que vous avez oublié de prendre

 Le Vilain retourne la tête :

 La Colombe l’entend, part, et tire de long.

 Le soupé du Croquant avec elle s’envole :

 Point de Pigeon pour une obole

 Mais prenez les suivants à l’heure habituelle




 Le Pont Mirabeau
                Guillaume Apollinaire et Françoise M.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

A ne pas utiliser après la date de péremption figurant sur la plaquette

Faut-il qu’il m’en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Sa vie d’avant pleine de boursouflure

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont

Et sont d’autant plus fréquents que la posologie utilisée est élevée

Je demeure

Dans une parenthèse épluchée

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Les hémorragies gastriques ou intestinales

Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure

Il ignorait que dans la bassecour

Les jours s’en vont

Je demeure

Caché dans un B duplex

L’amour s’en va comme cette eau courante

L’amour s’en va et ne doit pas être jeté au tout à l’égout

Comme la vie est lente

Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

Avec les ordures ménagères

Passent les jours et passent les semaines…




















 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire