ROMANS, ESSAIS, BD.
Svetlana ALEXSIEVITCH La fin de l’Homme rouge ou le temps du
désenchantement (2013)
Etrange qu’elle ait
obtenu le Prix Nobel de littérature. Une
restitution de témoignages, sans mise en scène littéraire. Intéressant mais lourd à la lecture.
Pour prolonger :
Antonio TABUCCHI Piazza d’Italia (1994)
Même sujet d’une
Histoire qui se termine, ici la fin de Mussolini. Un vrai
bonheur d’écriture. (Odile)
Chimamanda Ngozi ADICHIE Americanah (2014)
Le récit plein d’humour
d’une Nigériane partie vivre aux USA.
Des parallèles extraordinaires, beaucoup de finesse pour faire
apparaitre le racisme latent. Une lecture réjouissante. (Marie-Jo)
Jeanne BENAMEUR Otages intimes (2015)
Une reconstruction
après une prise d’otage. Le sentiment
que nous sommes tous otage d’une situation dans notre vie, comment va-t-on
faire pour s’en libérer ? Une
écriture qui nous fait respirer au rythme des personnages. Un roman magnifique (Françoise F.)
Pour prolonger :
Pas assez pour faire une femme
Un autre roman extraordinaire
de la même auteure (Aline)
Joseph BOYDEN Dans le grand cercle du monde (2014)
Un déballage voyeuriste
et indigeste de tortures inhumaines pratiquées par les Indiens en parallèle à
une colonisation évangélisatrice tout aussi indigeste de la part des
Européens. Glaçant. (Marie-Jo)
Boyden fait émerger une
histoire du Canada qui sans lui resterait inconnue du public . Un
roman dur mais nécessaire pour savoir. (Odile)
Martin CAPAROS La faim (2015)
Un journaliste, un peu
économiste, nous livre un extraordinaire livre de 800 pages où alternent des
descriptions de la faim dans de nombreux pays du monde avec l’explication
parfois lumineuse, parfois un peu touffue,
des mécanismes internationaux qui conduisent à ce que un tiers de
l’humanité vit sans savoir comment se nourrir le lendemain. Très facile à lire, désespérant, passionnant. (Marie-Noëlle)
Javier CERCAS L’imposteur (2015)
Un roman sans fiction
qui raconte une histoire vraie : une vie basée sur un mensonge. Erudit mais beaucoup de lourdeurs et de
redites. Un questionnement permanent sur
les mensonges qui constituent nos vies.
Intéressant mais pas passionnant et une imposture : ce livre n’est
pas un roman. (Aline et Françoise M.)
Colleen Mc CULLOUGH Les oiseaux se cachent pour
mourir (1977)
Pour ceux qui
n’auraient pas encore lu cette magnifique fresque de la vie d’une famille
nombreuse, de petits propriétaires terriens entre Australie et Nouvelle Zélande, entre les
deux guerres. Un livre chaud, bousculant, plein d’énergie de secrets de famille
et de sensualité. (Marie-Noëlle)
Sophie DIVRY Quand le diable sortit de la salle de bain
(2015)
Davantage un objet
littéraire qu’un roman. Le fond est
plutôt déprimant (le récit au jour le jour de la vie difficile d’une jeune
femme vivant de minimas sociaux) mais la forme est très originale mélangeant
plein de styles, le porno sordide allant jusqu’à côtoyer d’authentiques
alexandrins. Osé et franchement amusant.
(Françoise M)
Laurent GAUDE Eldorado (2006)
L’histoire d’un
commandant de marine qui transporte des clandestins dans son bateau et fini sa
quête dans le désert libyen. Gaude est
parmi les premiers à aborder le thème des réfugiés égarés en Méditerranée. Un
très beau roman.
(Marie-Jo)
Jacques HIGELIN Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans (1987)
Un échange épistolaire
lors de la guerre d’Algérie entre le jeune Higelin et son amoureuse
d’alors. Ces lettres et cet amour lui
ont permis de supporter la guerre et de devenir jeune homme. Très beau.
(Odile)
Manu LARCENET Blast (depuis 2009)
BD de 4 tomes. Les états d’âme d’un personnage énigmatique
proche du paranormal. Extraordinaire ! (Odile)
Le combat ordinaire
(de 2003 à 2008)
BD en 4 tomes, idéale
pour ceux que la BD n’attire pas. Un
dessin très chouette et beaucoup de tendresse. (Annie)
Delphine LE VIGAN No et moi (2007)
ET
Marie MINIER Les inséparables (2008)
Deux romans très
proches dans leur thématique. Une jolie
écriture, un plaisir de lecture mais des romans qui ne laisseront pas de
souvenirs impérissables.
(Christine)
Wilfrid LUPANO et Paul CAUVET Les vieux fourneaux (depuis 2014)
BD en 3 tomes, les
histoires de vieux qui ont formé une brigade anticonformiste pour faire bouger
le monde. Solidarité et humour.
Génial ! (Odile)
Alain MABANCKOU Demain j’aurai vingt ans (2010)
La vie d’un jeune
garçon, de sa famille et de ses voisins, dans les rues du Congo Brazzaville à
son époque communiste. Un récit
agréable, mené davantage à la façon du Petit Nicolas que de l’Attrape-cœur de Salinger comme le voudrait la préface de Le Clézio. (Annie)
René PETILLON L’affaire du voile (2006)
Une BD avec des
tronches pas possibles. Un humour
décapant et jouissif. (Annie)
Marilynne ROBINSON Lila (2015)
Dernier roman d’une
trilogie, plus intéressant que les deux premiers. Comment apprendre la vie sans le savoir, une
jolie histoire de transmission. (Aline)
Tatiana de ROSNAY Elle s’appelait Sarah (2007)
Récit formé sur un
parallèle permanent entre l’histoire de Sarah,
échappée de la rafle du Vel d’Hiv en 1942, et l’histoire de la jeune
femme occupant de nos jours l’appartement abandonné par la famille de Sarah. Un premier sentiment de voyeurisme malsain,
puis la conviction que revenir sur cette époque est malgré tout
obligatoire. Un roman dur mais
nécessaire.
(Marie-Jo)
Jean-Luc SEIGLE En vieillissant les hommes pleurent. (2012)
Dans les années 60, un
homme n’accepte pas la modernité. En
fait, il vit mal son retour de la
guerre. Une très fine approche des
sentiments, des non-dits, du mal-être.
Un roman magnifique. (Aline)
A rapprocher :
Laurent MAUVIGNIER Des hommes (2009)
Un retour impossible de
la guerre d’Algérie (Odile)
Laurent SEKSIK L’exercice de la médecine (2015)
L’histoire
d’une dynastie de médecins juifs entre les pogroms de Russie en 1905, l’accueil
chaleureux de l’Allemagne aux médecins Juifs entre 1920 et 1930, puis la fuite
de ces mêmes médecins vers Nice en 1940 pour échapper à la déportation, mais
non à la mort en 1942. Donc une immense fresque historique.
Précipitez-vous ! (Marie-Noëlle)
ET une citation qui explique bien pourquoi tant de débats autour des
livres :
« La
littérature agit sur les fibres nerveuses de celui qui a la chance de vivre la
rencontre entre un livre et sa propre vie.
Ce
sont des rendez-vous qu’on ne peut fixer ni recommander aux autres.
La
surprise face au mélange soudain de ses propres jours avec les pages d’un livre
appartient à chaque lecteur »
Erri DE LUCA, La
parole contraire, p.12
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