le 14 mars 2016: le printemps des poètes

Un atelier d'écriture sur le thème du "Printemps des poètes" 
auxquels nous ajouterons les "dis-moi dix mots" de la semaine de la francophonie.

Nous commençons par créer et donner vie à:            

     l'automne des journalistes
la fin d'été des maitresses d'école
                              l'automne des sages-femmes
              le printemps des accordéonistes
     l'été des bûcherons





Ensuite, nous imaginons ce qui a bien pu
se dire et se passer 
entre les personnages de l'affiche










  Enfin, voici nos textes poétiques avec trois contraintes 
(elles apparaissent en bleu dans les textes):
- un incipit et une notion poétique tirée dans le chapeau
- les 5 étapes de l'effeuillage
- 5 mots tirés au sort parmi les 10 mots proposés par la Semaine de la francophonie

 

L’aimable fée apparait à mes yeux.  Ses doigts distraits effeuillent un rayon de soleil qui transperce un nuage et qui vient illuminer le sentier qui s’enfonce dans la forêt.  Je me force à me lever et à reprendre mon sac.
Je l’aime un peu plus chaque jour cet itinéraire que j’ai entamé il y a quelques jours.  Pas besoin d’un dépanneur, je suis encore assez souple et mes chaussures me porteront allègrement jusqu’au terminus.
Je l’aime beaucoup ce fada qui m’attend au bout du chemin.  Il est champion des accordéonistes et anime les bals dans les guinguettes du village, tout au long de l’été des bucherons.
Son jeu, je l’aime passionnément, pas lui avec ses airs de lumerotte.  Il est un bon copain, c’est tout !
Quand on se retrouve nous faisons la fête jusqu’aux petites heures et nous mangeons les spécialités régionales avec plusieurs verres de mousseux.  Lorsque j’ai la tête qui tourne, j’imagine que j’aime ce fada à la folie.
Mais cette fantaisie champagnée retombe au petit matin quand les lueurs de l’aube apparaissent et que nous sommes tous les deux assis sur la ristrette à contempler les étoiles.  Et, la gueule de bois qui commence à surgir, je ne l’aime pas du tout.
                                       (Anne)


L’aimable fée apparait à mes yeux.  Ses doigts distraits effeuillent une formule mathématique incompréhensible.
Je l’aime un peu la fée, pas la formule vigousse qui me carabousse et m’éclabousse la frimousse.
Je l’aime beaucoup la mathématique du chafouin qui râle sur son tas de foin en comptant les balles qu’il a rentrées avant que la pluie se mette à tomber
Je l’aime passionnément le champagné incompréhensible qui lâche ses bulles rythmiquement au son de l’accordéon, à croire que le vigneron a programmé cela mathématiquement
Je l’aime à la folie la ristrette qui grince encore plus que ma vieille poussette et où les petits, après trois risettes, y font des siestes sans demander leur reste.
Je n’aime pas du tout dracher le long des quais qui puent l’humidité, le poisson salé et le gasoil échappé des vieux rafiots bariolés.
                        (Odile)



L’aimable fée apparait à mes yeux.  Ses doigts distraits effeuillent le scintillement du soleil sur l’eau qui parfois m’ébloui aussi.
Je l’aime un peu comme ce tap-tap, jouet de mon enfance, mais qui parfois faisait trop de bruit.
Je l’aime beaucoup et lui ferai plein de vigousses.
Je l’aime passionnément cette lumerotte qui éclaira mon enfance me rappelant le scintillement du soleil sur l’eau.  Nous allions avec ma grand-mère au bord de ce lac avant d’aller à cette fabrique.
Je l’aime à la folie cette poudrerie qui embaumait le quartier.  Et, quand j’embrassais ma grand-mère, sa poudre de riz sur ses joues me chatouillait les narines.
Au fait, sur ce lac Les Ibis du Vérinet, il y avait des cygnes et ma grand-mère nous disait de nous en méfier quand nous leur donnions du pain.  Et toute petite je disais « je l’aime pas du tout, vilain chafouin ! »
                               (Martine)



L’aimable fée apparait à mes yeux.   Ses doigts distraits effeuillent la nuit étoilée.
Elle me parle tout doucement. Je la vois comme une étoile parmi les millions d’autres.
Je l’aime un peu cette sirène qui me parle de la lumerotte
Comme si elle jouait à la belotte.
Je l’aime beaucoup quand elle me propose un petit-déjeuner champagné
Et que je lui parle comme ma préférée
Je l’aime passionnément quand elle me dit qu’elle a une belle ristrette
Et qu’elle voudrait avec moi jouer de la trompette
Je l’aime à la folie quand elle s’habille en chafouin
Et qu’après on s’amuse dans le foin
Je l’aime pas du tout quand elle ouvre sa poudrerie
Parce que moi je n’aime pas la fête de la francophonie
                                       (Paul)

L’aimable fée apparait à mes yeux.  Ses doigts effeuillent une chanson faite d’accords grammaticaux et de doubles consonnes.
L’été des accordéonistes raisonne dans mes orteils, mes oreilles ont la bougeotte.
Je l’aime un peu cette folle envie de bouger, de faire du tap-tap avec les pieds.
Je l’aime beaucoup cette sensation de remuer à l’intérieur alors que le monde autour reste tranquille.  Cette idée que mon esprit est fada dans un monde momifié
Je l’aime passionnément le moment où le mot de trop prend forme dans les tréfonds de la déraison, où le cerveau se vigousse dans tous les sens pour accoucher de ce que j’ai vraiment envie de dire
Je l’aime à la folie cette pensée que oui, cette fois, je vais oser mettre du chafouin partout et dire le mot qui commence par « m » et fini par « erde »
Je l’aime pas du tout ce « oui Madame, d’accord Madame » qui franchit mes lèvres quand la maitresse de la fin de l’été me tombe dessus.  Il drache sur ma vie et sur mes illusions.
(Françoise)


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